Le prix de vente annoncé était déjà peu élevé mais le prix réel révélé par Claude Perdriel ne laisse plus planer aucun doute : Le Nouvel Obs a été donné, pas acheté.
On nous avait annoncé 13,8 millions d’euros. En réalité, Le Nouvel Obs, racheté à 65% par le trio BNP (Pierre Bergé, Xavier Niel, Matthieu Pigasse), a été cédé pour seulement 4,1 millions d’euros. C’est Claude Perdriel lui-même, le fondateur de l’hebdomadaire qui conserve par ailleurs 33,5% des parts, qui l’a révélé alors qu’il était invité de l’association des journalistes médias (AJM) ce jeudi 20 mars.
« Le prix de vente s’élève à 6,4 millions d’euros, mais j’ai reversé 1,5 million au Nouvel Observateur pour participer aux dépenses de restructuration, ainsi que 900 000 euros que j’ai donné à certains journalistes à la suite de l’abandon de suppléments de salaires que je donnais jusqu’ici sous forme de prime », a‑t-il expliqué avant de faire les comptes : « Au total, on arrive donc à un chiffre de 4,1 millions d’euros. »
S’il reconnaît que « la valeur réelle de l’Observateur est très largement supérieure à ces 4,1 millions d’euros », Claude Perdriel a « considéré [qu’il] ne pouvai[t] pas vendre le Nouvel Observateur et [qu’il] devai[t] le donner ». « J’ai essayé pendant longtemps de créer une fondation pour financer l’Observateur. Mais, en France, c’est impossible. Le fisc me volait immédiatement 30 ou 40 millions d’euros ! », a ajouté l’homme d’affaire.
Et de conclure : « Cette somme de 4,1 millions me donne un poids moral plus grand sur le Nouvel Observateur. » Claude Perdriel reste néanmoins propriétaire du magazine économique Challenges, de Science & Avenir, et patron de Télé Obs.