Tranquille, trop tranquille
Ennemi juré des syndicalistes et de l’extrême-gauche, David Pujadas est souvent décrié comme un journaliste « servile », voire directement comme un « laquais », selon le mot de Jean-Luc Mélenchon. Habitué du club Le Siècle, le présentateur, né en décembre 1964 à Barcelone, n’en a pas moins assuré, malgré les nombreuses critiques et reproches, une énorme longévité à la tête du journal télévisé de France 2, qu’il a animé longtemps tous les soirs. Depuis la fin de l’ère PPDA, Pujadas était même parvenu à réduire drastiquement l’écart avec le JT de TF1. Une capacité d’adapation tranquille que rien ne semble pouvoir freiner… jusqu’à Delphine Ernotte en mai 2017.
Formation
Fils d’un interprète et d’une traductrice, il est scolarisé au lycée international de Ferney-Voltaire, dans l’Ain, où il se fait remarquer par sa nature turbulente : « J’obtiens le bac de justesse. Si je suis devenu ensuite un bon élève à la fac, à Sciences po puis au Centre de formation des journalistes, j’ai toujours gardé ce problème avec l’autorité. Cela m’a joué des tours même durant ma carrière professionnelle ». ll effectue par la suite une licence en sciences économiques à l’Université de la Méditerranée d’Aix-en-Provence. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris (où il est alors un militant rocardien), il rejoint ensuite le centre de formation des journalistes (CFJ) de Paris, en 1988, après avoir effectué un stage à Nice-Matin à l’agence locale de Saint-Raphaël. À ce sujet, il confie au Dauphiné libéré : « Tout à coup, j’avais un rôle dans la cité. Je me suis dit, à ce moment précis, que je voulais être journaliste ».
Parcours
Au sortir de ses études, en 1989, David Pujadas remporte un concours de reporters organisé par TF1 et intègre le service étranger de la chaîne, privatisée depuis peu. Il couvre notamment la chute de Ceausescu en Roumanie (1989), la guerre du Golfe (1991) ou encore le siège de Sarajevo (1992).
En 1992 et 1993, il assure le remplacement des présentateurs des journaux du matin. De 1990 à 1994, il réalise parallèlement plusieurs enquêtes pour Charles Villeneuve, alors présentateur de l’émission « Le Droit de savoir ». Deux de ses sujets seront censurés : le premier sur Bernard Tapie, ami de Patrick Le Lay (président de la chaîne), l’autre sur le milieu de la Côte d’Azur. Il décide alors de quitter la chaîne.
Mais lorsque TF1 lance en 1994 sa nouvelle chaîne d’information en continu, LCI, David Pujadas rejoint la rédaction et y présente régulièrement des journaux télévisés jusqu’en 1996. En septembre de la même année, il présente le « Grand journal » de la chaîne, de 18h à 19h.
En 2000, il crée « 100 % politique », un magazine hebdomadaire qu’il coprésente avec Patrick Buisson jusqu’en 2001.
C’est lors de cette année qu’il quitte le groupe TF1 et rejoint France 2, chaîne à laquelle il restera lié jusqu’à aujourd’hui. Le 3 septembre 2001, il remplace Claude Sérillon à la présentation du journal de 20 heures grâce à l’intervention du nouveau directeur de l’information, Olivier Mazerolle. Huit jours après cette nomination surviennent les attentas du 11 septembre. Pujadas est filmé par une équipe de Canal+ en train de regarder les évènements en direct. C’est là qu’il lance son fameux : « Ouah génial ! » au moment où le deuxième avion percute la deuxième tour du World Trade Center. À ses côtés, un collègue ajoute : « Alors là, c’est mieux que le Concorde, on est battus ». L’exclamation de Pujadas, filmée et rapportée par Canal+ au sein de l’émission « +Clair », fait scandale, le contraignant à des excuses. 10 ans plus tard sur Europe 1, Pujadas expliquera que, « au moment où on le découvre ça parait cocasse. On voit un petit filet de fumée qui dépasse d’une tour ».
Mais ce petit dérapage ne perturbera pas son ascension au sein du groupe public : le 15 octobre 2008, il présente son millième journal télévisé sur France 2. C’est depuis cette année d’ailleurs que son journal viendra talonner celui de TF1 présenté par Laurence Ferrari, dont l’audience est en recul.
David Pujadas présentera, en parallèle du JT, plusieurs émissions : « Le Contrat », une interview politique mensuelle sur LCP (saison 2005–2006) ; « Madame, Monsieur, bonsoir » sur France 5 avec Hervé Chabalier (2006–2007) ; « Les Infiltrés », magazine d’investigation de France 2 (2008–2010). Enfin, il présente depuis 2002 les soirées électorales de France 2 ainsi que le magazine politique mensuel à succès « Des paroles et des actes » sur la même chaîne.
Hormis ce « Ouah génial ! » un peu enfantin, on peut relever quelques « boulettes » journalistiques plus gênantes.
Le 3 février 2004, Pujadas annonce en ouverture de son journal qu’Alain Juppé se retire officiellement de la vie politique. Au même moment, Juppé donne précisément une longue interview à TF1, dans laquelle il livre une version bien plus nuancée. Pujadas aurait-il voulu anticiper pour ne pas laisser l’information à TF1 ? Quoi qu’il en soit, suite à cette boulette, le présentateur de France 2 présentera ses excuses, ce qui n’empêchera pas la rédaction de voter, deux jours plus tard, une motion de défiance à son encontre. Olivier Mazerolle présentera sa démission, et David Pujadas sera écarté de l’antenne pendant deux semaines. Sur Europe 1 en 2011, il rendra responsable de cette faute le service politique de la chaîne, tout en affirmant « assumer » cette erreur…
Cinq ans plus tard, en 2009, Pujadas interroge, dans son JT, Xavier Mathieu, délégué CGT de l’usine Continental à Clairoix après que ses collègues grévistes aient saccagé la sous-préfecture de Compiègne. Ses questions, uniquement axées autour de la violence utilisée par les syndicalistes, provoqueront une grosse colère dans les milieux d’extrême-gauche. Devant les caméras de Pierre Carles, Jean-Luc Mélenchon qualifiera, à la vue des images de l’interview, David Pujadas de « salaud », de « larbin » et de « laquais ». Acrimed publiera un long papier pour dénoncer ses méthodes journalistiques jugées complaisantes envers le patronat.
Le 23 septembre 2009, il interviewe Nicolas Sarkozy en compagnie de Laurence Ferrari. Son comportement sera vivement critiqué, notamment par Acrimed, qui soulignera sa complaisance et sa mollesse à l’égard du chef de l’État.
Le 30 juin 2010, dans le cadre de son documentaire « Fin de concession », le journaliste Pierre Carles attend, avec son équipe et des proches du défunt journal Le Plan B, David Pujadas à la sortie de France Télévisions pour lui remettre la « laisse d’or » et le titre de « Laquais du Siècle », en référence au club Le Siècle, dont il est membre. Les militants repeindront son scooter d’une peinture dorée à l’aide de bombes aérosols. Une « agression » qui sera vivement dénoncée dans la presse.
Le 12 mars 2013, les Indigènes de la République publient un article dans lequel son livre « Agissons avant qu’il ne soit trop tard : Islam et République » est critiqué. Le mouvement lui reproche de créer un « islam imaginaire », fantasmé et manichéen.
Le 7 octobre 2013, pour illustrer leur propos sur le laxisme des vendeurs d’alcool, David Pujadas et son équipe envoient des mineurs tenter leur chance dans des épiceries en caméra cachée. Dans une lettre ouverte à Thierry Thuillier, directeur de l’information de France Télévisions, le syndicat des journalistes fait alors part de son indignation : « Ce procédé nous indigne car l’équipe a effectué une mise en scène, demandant à un mineur d’enfreindre la loi pour arriver à ses fins, et de plus viole la Charte du journaliste qui stipule qu’un “journaliste s’interdit d’user de moyens déloyaux pour obtenir une information ou surprendre la bonne foi de quiconque”. »
En avril 2015, il interviewe le président Bachar el-Assad au sujet de la guerre civile qui ravage la Syrie. Il est le premier journaliste français à avoir pu s’entretenir avec le président syrien depuis le début du conflit, en 2011.
À partir de la rentrée 2015, il sera aux commandes d’un nouveau magazine d’information, Cellule de crise, qui proposera de revivre les moments importants de l’histoire récente à travers une narration et une contre-enquête journalistique.
Le 17 mai 2017, il annonce avoir été écarté de la présentation des journaux télévisés – dans le cadre de la lutte de Delphine Ernotte contre les « mâles blancs ». En substance, « Le “20 heures” a besoin de renouvellement et d’une nouvelle incarnation », lui aurait dit Delphine Ernotte selon Le Monde.
À partir du 28 août 2017, il reprend le 18–20h de LCI en remplacement d’Yves Calvi, pour deux ans. Il crée en même temps son entreprise, Particules productions, avec Mathilde Pasinetti, « en hommage à Michel Houellebecq », et embauche dix personnes.
Le 15 octobre 2017, avec Gilles Bouleau et Anne-Claire Coudray, il interviewe le président de la République (Le grand entretien : Emmanuel Macron). L’émission est diffusée sur LCI et TF1.
Depuis le 28 août 2017, il présente sur LCI l’émission 24h Pujadas, l’info en questions, chaque jour de la semaine entre 18 h et 20 h, émission qu’il produit aussi via sa société Particules Production, dont il est le fondateur. À partir du printemps 2018, il produit et anime aussi une émission de débat, la Grande confrontation, qui booste les audiences de LCI.
Le 1er juillet 2019, Thierry Thullier, directeur de l’information du groupe TF1 – dont LCI fait partie – annonce à Puremédias/Ozap la prolongation de David Pujadas « pour au moins trois ans ». « C’était pour moi une date importante car cela couvre la campagne présidentielle prochaine, de 2022 (…) C’est une très bonne nouvelle pour LCI et David Pujadas et à titre personnel, je m’en réjouis », affirme ainsi Thierry Thuillier. Si l’émission 24h Pujadas n’est reconduite que du lundi au jeudi, l’animateur se voit confier sept émissions supplémentaires en prime time de la Grande Confrontation, son émission de débat.
Entretemps, sur France 2, Anne-Sophie Lapix qui a succédé à David Pujadas n’arrive toujours pas à égaler ses audiences – à peine 4 millions de téléspectateurs contre 4.8 pour lui – et surtout à dépasser TF1 qui caracole avec 800.000 téléspectateurs de plus. David Pujadas avait, selon lui réussi à dépasser TF1 à huit reprises sur la saison 2016–2017 et à réduire l’écart moyen à 430.000 téléspectateurs. En réalité, l’écart moyen entre France 2 et TF1 reste à peu près similaire entre ses performances et celles d’Anne-Sophie Lapix.
Sa rémunération
Selon Télé2Semaines, il gagnait 15.000 € par mois en 2017 sur France 2.
Vie privée
David Pujadas est divorcé de sa première épouse, une journaliste de la presse écrite, avec laquelle il a eu deux filles, Esther et Adèle. Il a une nouvelle compagne, une hôtesse de l’air, depuis 2004, avec laquelle il a eu un garçon , Adam, et une fille, Rose. Le couple se sépare en mai 2017.
Ses réseaux
David Pujadas est membre du club Le Siècle, où se côtoient hommes politiques, industriels, financiers et journalistes.
Dans sa nébuleuse également, Arlette Chabot, Thierry Thuilier, Éric Monier.
Il cofonde en 1997 le club Averroès qui est une agence de placement de la « diversité » dans les médias français.
Récompenses
- David Pujadas a remporté le Prix Jean d’Arcy 1998 pour le thème du « meilleur journal du câble et du satellite ».
- En 2007, il remporte le prix Roland-Dorgelès, dans la catégorie « Télévision », pour son « attachement à la qualité de la langue française ».
- En juin 2010, il reçoit de la part du défunt journal Le Plan B une « laisse d’or » censée récompenser « le journaliste le plus servile ».
- Il reçoit le « Bobard d’or » 2010 pour avoir utilisé, le 28 décembre 2009, des images du Honduras pour illustrer la répression d’une manifestation en… Iran.
- … et le « Bobard de cuivre » 2014 pour « le bobard par novlangue audacieuse : quand ferraillage rime avec bobardage ! »
Publications
- La Tentation du Jihad, Jean-Claude Lattès, 1995
- Dans les coulisses du 20h. Vous subissez des pressions ? Flammarion, 2009
- Agissons avant qu’il ne soit trop tard : Islam et République, Le Cherche midi, 2013
Filmographie
- 1982 : N’oublie pas ton père au vestiaire de Richard Balducci. David Pujadas apparaît pour un petit rôle dans une scène tournée dans une rue de Paris.
- 2003 : France Boutique de Tonie Marshall. David Pujadas apparaît dans le rôle d’un présentateur de télévision
- 2010 : Les Vivants et les Morts, série télévisée de Gérard Mordillat, dans son propre rôle
- 2010 : Made in Jamel, où David Pujadas fait « l’interview de la chaussure de Bush » avec Jamel Debbouze.
- 2012 : Hénaut Président de Michel Muller, dans son propre rôle
- 2013 : Silences d’État, téléfilm de Frédéric Berthe, dans son propre rôle.
- 2015 : Le Grand Partage, film de Alexandra Leclère, dans son propre rôle.
- 2015 : Borderline d’Olivier Marchal, téléfilm — dans son propre rôle
- 2016 : Marseille (série TV), dans son propre rôle
Il l’a dit
« Ouah, génial ! », le 11 septembre 2001, à la vue du second avion frappant les tours du World Trade Center.
« Là j’ai trouvé que cette interview était assez réussie, assez intéressante. Évidemment, parce que c’est devenu maintenant presque inévitable, ici, là, on va dire ceci, on va dire cela. Mais moi j’ai trouvé que cette interview était pas mal », au « Grand Journal » le 25 septembre 2009, à propos de son interview (très critiquée) de Nicolas Sarkozy.
« Il a aussi dit le carbone pollue l’atmosphère, alors que c’est le dioxyde de carbone… Si vous voulez, il y a une façon de parler de Nicolas Sarkozy qui est un peu à l’emporte-pièce, et vous n’allez pas tout le temps le reprendre sur la précision des termes », ibid.
« Alors les questions, c’est des questions de base, c’est école de journalisme numéro 1, c’est, bien sûr, est-ce que vous regrettez ce saccage, est-ce que vous lancez un appel au calme, enfin il y avait évidemment aucune agressivité, et encore une fois, il a bénéficié d’une exposition assez exceptionnelle, je ne connais pas beaucoup de grands journaux qui font ça voilà. Donc je pense qu’il y a un contresens même que fait Jean-Luc Mélenchon qui est assez étrange », France Info, 11 octobre 2010, suite à son interview du syndicaliste Xavier Mathieu et aux critiques de Mélenchon.
« L’antenne n’est plus mon ambition première. Ce n’est plus mon moteur. J’ai tourné cette page. Je deviens producteur et mon envie est de créer. Y a t il des inconvénients à la notoriété ? Franchement ce serait faire la fine bouche.. un seul peut être. Quand vous présentez un 20 heures, on vous attribue toutes les arrières pensées possibles. Vous devenez la cible de toutes les aigreurs et des mécontentements. Il faut se blinder » ; Le Parisien 27/08/2017, op. cit.
« Après avoir connu les émotions fortes du 20 heures, cette adrénaline, cette responsabilité, c’est difficile d’imaginer qu’on va juste continuer d’être présentateur autre part pendant 15 ou 20 ans. Il faut se réinventer », ibid.
« Quand vous faites ce métier, à ce niveau-là, dans une grande entreprise comme France Télévisions, le rapport de confiance est fondamental. A partir du moment où il a été brisé, continuer sur l’antenne n’a plus beaucoup de sens. On ne peut pas faire comme si de rien était » au sujet de la proposition que lui a fait Delphine Ernotte d’incarner le 18 heures de la chaîne continue France Info, ibid.
« Je voulais monter ma société de production pour avoir l’opportunité de changer de métier. Je voulais tourner une page. Cela fait longtemps que créer, produire et transmettre me démangeait. Le second est d’intégrer un groupe qui a la culture de l’info, ce qui est le cas du groupe TF1 qui est revenu très fort sur la scène politique durant l’élection présidentielle. Si TF1 écoutait ses conseillers financiers, il est probable qu’elle abandonnerait l’info mais la chaîne garde cette culture dans son ADN », Stratégies, 30/08/2017.
« La matinale n’est pas pour moi, ce n’est pas compatible avec mon rythme biologique », ibid.
« L’exercice du 20 heures, je l’ai fait pendant seize ans, j’ai adoré cela, j’ai vécu des moments inoubliables. Mais la page est tournée. Une vie, c’est plusieurs vies. Je n’ai ni regrets ni amertume », Le Parisien, 30/06/2018.
« Je suis déçu pour mes anciens camarades que l’élan vers le leadership ait été stoppé, d’autant que Nagui, juste avant le 20 heures, a été plus fort que jamais cette saison. Au printemps 2017, on avait énormément réduit l’écart à 430.000 téléspectateurs avec TF1. Depuis, il a gonflé », ibid
« J’ai très vite digéré mon éviction du JT de France 2 car j’ai eu un tel shoot d’hommages et de soutiens que cela a largement effacé ce qui aurait pu être une blessure narcissique », ibid.
« Mais il n’y a pas beaucoup de libéraux. Dans mon émission, je qualifie Nicolas Bouzou de libéral, mais, en Scandinavie, il serait considéré comme un social-démocrate bon teint. Bien sûr, cette parole-là peut fâcher sur les réseaux sociaux et chez les journalistes. Car nous, les journalistes, sommes comme toutes les professions intellectuelles en France, globalement а gauche. Une gauche française qui voit de l’ultralibéralisme partout dans un pays qui a 56 % de prélèvements obligatoires », Le Point, 26/06/2020.
« J’ai une aversion naturelle а l’excès d’émotion dans l’information. Pas seulement la peur. Il y a mille registres а cette facilité de l’émotion : la victimisation, la plainte ou l’apitoiement […] Il y a une sorte de généralisation donc de dilution de toute idée de victime. Il y en a des vraies. De la souffrance aussi, il y en a de la vraie. Mais faire de tout une souffrance, et surtout tout assimiler а la souffrance, c’est un leurre et un dévoiement… Et pourquoi ? Pour des raisons commerciales. Parce que les larmes se vendent. La souffrance se vend, l’apitoiement se vend. Je pense qu’on a très vite été dissonant sur LCI quand il y a eu ce concert de klaxons alarmistes et effrayants. Pour la première fois, comme présentateur, j’ai pris parti pour une forme de tempérament politique : la responsabilité plus que l’obligation ; la raison plus que la peur ; l’observation des faits plutôt que l’alarmisme », Ibid.
« Mon père, à 13 ans, était vendeur de fruits à Barcelone. Il est arrivé en Suisse comme garçon d’hôtel après mille petits boulots. Ayant appris les langues, il a intégré l’école d’interprète de Genève où il a rencontré ma mère. De temps en temps, un prince russe venait dîner à la maison. Dans mon collège cosmopolite, les enfants de diplomates de l’ONU ou du Gatt (ex-OMC) côtoyaient ceux d’agriculteurs. Mes amis étaient égyptiens, libanais, et ma première fiancée anglaise. J’ai baigné dans cette atmosphère-là… », Le Dauphiné Libéré, 30/08/2020.
« Aujourd’hui dans les écoles (de journalisme, ndlr), le modèle, c’est Plenel. Il faut des Plenel en France, mais de là à l’instituer en modèle… », Le Monde, 11/09/2021.
« Depuis hier soir, on n’entend pratiquement qu’une seule musique. « Emmanuel Macron a gagné mais en fait il a un peu perdu », « Emmanuel Macron n’est pas complètement légitime », « Emmanuel Macron est réélu par effraction », « Emmanuel Macron doit élargir son équipe, il doit faire profil bas, il doit amender son programme, il doit marcher sur des œufs ». Donc, un président qui fait 58% des voix, c’est trop peu. Combien faut-il ? 70% ? 80% ? 90% pourquoi pas, il faudrait l’inscrire dans la loi. Ah et puis pour être légitime, il ne faut pas être élu face à Marine Le Pen, ça ne compte pas, elle est une anomalie. Peu importe que les électeurs l’aient choisie pour le second tour, ça n’est que le suffrage universel après tout. Alors qu’on apprécie ou pas Emmanuel Macron, la question est la même : quand va-t-on cesser de saper la règle démocratique qu’est une élection ? », LCI, 25/04/2022.
Ils l’ont dit
« L’idée même de cette émission est scandaleuse. Dans une démocratie, un journaliste doit avancer à visage découvert. Un journaliste doit pouvoir dire à son interlocuteur qui il est, quel métier il fait, et l’informer de cette vérité simple : les propos tenus ont vocation à être porté à la connaissance du public. A l’inverse, avancer masqué, dissimuler sa fonction professionnelle, cacher le vrai but de son travail, s’apparente à du viol, à un vol, et il est extrême difficile, voire franchement impossible, de présenter cela comme du journalisme. Le mot d’espionnage serait plus adapté », Jean-Michel Aphatie, à propos de l’émission « Les Infiltrés », le 2 octobre 2008
« Une interview “assez réussie” ? Mais pour qui ? Pour Nicolas Sarkozy d’abord, parfaitement secondé dans cet exercice de communication, comme nous avons essayé de l’établir dans notre article précédent. Que David Pujadas trouve cette interview “pas mal” ne nous apprend qu’une chose : qu’il est, avec d’autres, ajusté à la fonction de faire-valoir et qu’à ce titre, sa sélection est justifiée. S’il est satisfait, c’est par comparaison avec la précédente interview, dont il déplore le style “figé”, et non le contenu. Rappelons d’ailleurs qu’en réalité, il avait à l’époque surtout regretté qu’ils aient été quatre journalistes à se partager la faveur du prince, et que telle semblait bien la cause première de sa “frustration” », Acrimed, le 6 octobre 2009, suite à l’interview Nicolas Sarkozy par Pujadas et Ferrari.
« Merci, Monsieur Pujadas. Si nous ne le savions déjà, nous sommes désormais informés des “questions de base” que l’on apprend à formuler dans les écoles de journalisme. Non pas : “Qu’est-ce qui explique votre colère à la suite de la décision du tribunal ? Quel sort attend les Conti après cette décision d’une extrême… violence ?” Mais trois appels (et cela seulement…) à condamner la “violence” des salariés. Ce n’est pas un entretien, mais un cours d’instruction civique pour école maternelle », Henri Maler, Acrimed, 14 octobre 2010, suite à l’interview du syndicaliste Xavier Mathieu.
« Le Pen et Pujadas, même combat », Télérama, suite au traitement médiatique du meurtre d’une petite fille, le 22 novembre 2011.
« Oui, le journal véhicule sans doute une vision du monde : l’idée implicite que le salut et le bonheur résident dans la consommation ou l’accumulation des richesses. La croissance non mesurée, l’attention portée aux autres, […] c’est essentiel dans une société. Mais on ne la traite pas. En ce sens, oui, il y a une idéologie cachée », Society, 12/2016.
« Depuis qu’il a annoncé le retrait d’Alain Juppé de la vie politique en 2004 alors que l’intéressé annonçait l’inverse simultanément sur TF1, David Pujadas, 52 ans, fait gaffe. Mais à force – seize ans qu’il tient le JT de 20 heures de France 2 – de fréquenter les puissants, il sait ce qu’est un homme d’État et de quel bois il doit être fait. Fin mars, il demandait à Benoît Hamon : « Est-ce que vous vous sentez prêt à endosser ce lourd costume présidentiel ? » La question valait réponse : non. En fin journaliste, David Pujadas sait également ce qui est intéressant et ce qui ne l’est pas. Lors du débat de l’entre-deux-tours de la primaire de gauche, il a évacué l’état d’urgence que voulait aborder le même Hamon : « C’est un débat technique. » Ah, d’accord. », Les Jours, 10/03/2017.
« Après seize ans, il faut une nouvelle incarnation, parce qu’on arrive à la fin d’un cycle », Delphine Ernotte aux journalistes de France 2 le 17 mai 2018 pour expliquer sa décision d’écarter Pujadas de la présentation du JT.
« Pour l’ex-animateur star du service public qui a présenté durant seize ans le «20 heures» de France 2, c’est aussi un retour aux sources. En effet, David Pujadas a fait ses débuts en tant que présentateur sur la chaîne en continu, où il a officié de 1994 à 2001. Le journaliste devrait se sentir comme chez lui. Il retrouve en effet plusieurs anciens de France Télévisions, à l’instar de Thierry Thuillier — les deux hommes se connaissent bien — ou encore d’Éric Monier, ancien directeur de la rédaction de France 2, maintenant directeur de la rédaction de LCI. Pour se sentir encore plus en famille, LCI a demandé à Arlette Chabot, ancienne directrice de la rédaction de France 2, de présenter l’émission « Politiquement Show » du lundi au jeudi à 20h10 », Le Figaro, 21/08/2017.
« Même si on peut entendre qu’on l’a trop vu, rappelons que Michel Drucker est encore à la télévision. Oui, il y a un besoin de rajeunissement, mais en même temps, David Pujadas est quelqu’un qui sait faire de l’information, qui a de l’expérience. Grâce à l’émission Cellule de crise, entre autres, on avait vu qu’il savait faire autre choses que présenter le JT. Il faudra seulement qu’il ne fasse pas du sous-Calvi », Virginie Spies à son sujet, L’Express, 21/08/2017.
« Deux canettes de coca, deux bananes, deux écrans d’ordinateurs et une pile de dossiers. Voilà à quoi se résume le nouveau bureau de David Pujadas », Le Parisien, 27/08/2017.
« 13,7 millions d’abstentionnistes, 3 millions de suffrages blancs et nuls ? Ça ne compte pas. Des électeurs de gauche ayant voté Emmanuel Macron uniquement pour faire barrage à Marine Le Pen ? Ça ne compte pas. Ce qui compte, pour David Pujadas, c’est qu’Emmanuel Macron ait gagné. Quitte à faire comme si les élections législatives à venir n’existaient pas, le grand démocrate appelle à laisser les mains libres à Emmanuel Macron », Acrimed, 29/04/2022.
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