Les journalistes en font-ils trop sur le FN ? C’est en tout cas l’avis du directeur de Sciences Po Paris qui s’agace de la couverture médiatique qu’a subi l’antenne FN implantée dans l’école de la rue Saint-Guillaume, couverture médiatique qu’il estime disproportionnée. C’est également l’avis de Maïtena Biraben prise dans la tourmente la semaine dernière pour son évocation du « discours de vérité » dont serait porteur le parti de Marine Le Pen…
Agacé, le directeur de Sciences Po a tenu à mettre les choses au clair. Dans un entretien diffusé par Sciences Po TV dimanche 27 septembre, Frédéric Mion s’interroge « sur la manière dont la presse est capable de décrypter les nouvelles ». D’après lui, « il n’y a que trois étudiants de Sciences po qui, à ce stade, ne représentent qu’eux-mêmes, qui ont eu l’idée ingénieuse, je la salue car elle est bien trouvée, de faire un communiqué à la sortie des vacances pour dire que le FN veut s’implanter à Sciences po ».
« Ce qui montre que ces élèves ont été bien inspirés c’est que ce simple communiqué a déclenché des échos de presse d’une dimension qui, personnellement, m’interrogent », a‑t-il ajouté avant de conclure, pour rappel : « Il y a eu un Front national à Sciences po sous diverses formes dans les années 80–90. La mémoire est courte. »
Cet intérêt médiatique grandissant pour tout ce qui touche au Front National, Maïtena Biraben avait déjà pu en faire l’expérience la semaine dernière. Alors qu’elle avait évoqué le « discours de vérité » du FN, celle-ci a été la cible de presque tous ses confrères, qui l’accusaient de complaisance.
Sur le plateau du « Grand Journal » vendredi dernier, la présentatrice a répondu aux critiques, assurant notamment qu’« il était question de la forme, pas du fond ». « J’aurais pu dire ‘un discours cash’, ‘un discours anti-langue de bois’, c’était le propos de l’émission. J’ai dit ‘un discours de vérité’ alors, pour éviter tout nouveau raccourci, je vous renvoie au replay sur canalplus.fr et puis je remercie beaucoup mes confrères. Merci à vous de suivre avec autant d’attention notre émission et donc nos interviews. Surtout continuez mais s’il vous plaît, n’hésitez pas à être un tout petit peu détendus quand même », a‑t-elle poursuivi.