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Paris Normandie au bord du dépôt de bilan

1 avril 2016

Temps de lecture : 2 minutes
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Paris Normandie au bord du dépôt de bilan

Temps de lecture : 2 minutes

L’histoire repasse les plats pour les trois quotidiens Paris Normandie, Le Havre libre-Le Havre presse et Le Progrès de Fécamp.

Leurs société éditrice, la Société nor­mande d’in­for­ma­tion et de com­mu­ni­ca­tion devrait être placée en redresse­ment judi­ci­aire le 1er avril par le tri­bunal de com­merce de Rouen. Il y a exacte­ment qua­tre ans, Paris Nor­mandie, détenu à l’époque par le Groupe Her­sant Média, avait déjà déposé son bilan. Le groupe avait été repris par un tan­dem com­posé de Xavier Ellie et Denis Huer­tas. Seul à bord après le désen­gage­ment de son asso­cié en 2014, le PDG Xavier Ellie est con­traint de repass­er au tribunal.

Même s’il a large­ment réduit son déficit, Paris Nor­mandie con­naît à nou­veau une sit­u­a­tion finan­cière cri­tique. Le titre peine en pre­mier lieu à financer un plan de sauve­g­arde de l’emploi de quar­ante salariés au total, entre la rédac­tion, la régie et les ser­vices admin­is­trat­ifs. Mis en œuvre en 2015, ce dernier n’est tou­jours pas réelle­ment mis en œuvre faute de moyens. Or, le retour à une exploita­tion rentable passe par cette diminu­tion des effec­tifs d’en­v­i­ron 25%. L’in­vestisse­ment con­sen­ti pour mod­erniser sa rota­tive l’an­née dernière pèse égale­ment lourd dans les comptes. Surtout que les pou­voirs publics, qui devaient en sub­ven­tion­ner une par­tie dans le cadre des aides à la presse, abon­deront finale­ment moins que prévu. Dans un con­texte de baisse de sa dif­fu­sion (-6%) et de ses recettes pub­lic­i­taires, clas­sique dans la presse régionale, Paris Nor­mandie — l’un des dernier groupe encore indépen­dant — est pris dans un effet de ciseau. Son besoin en fond de roule­ment s’élèverait à trois mil­lions d’eu­ros. Un mon­tant dif­fi­cile à trou­ver en pleine crise de la presse. D’où le recours à la pro­tec­tion du tri­bunal de commerce.

L’indépen­dance de la société nor­mande, de plus en plus inten­able économique­ment, pour­rait juste­ment être mise à prof­it par plusieurs mastodontes voisins. Le groupe bre­ton Ouest France, qui a lancé une édi­tion à Rouen, en plein fief de Paris Nor­mandie, serait en embus­cade. L’édi­teur belge de La Voix du Nord, Rossel, regar­dait aus­si vers la Manche. Sa zone de dif­fu­sion, grâce à sa fil­iale Le Cour­ri­er picard, jouxte celle de Paris Nor­mandie.

D’i­ci l’été, les cartes pour­raient donc bien être rebattues, prob­a­ble­ment sous forme de ces­sion de Paris Nor­mandie plus que de con­tin­u­a­tion avec les mêmes action­naires à la barre.

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