Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Le CSA à la poursuite de Sputnik

6 mars 2019

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Le CSA à la poursuite de Sputnik

Le CSA à la poursuite de Sputnik

Temps de lecture : 3 minutes

Les médias russes ont mauvaise presse à l’ouest. La chaîne en français Russia Today (RT) et la radio Sputnik – toutes deux financées officiellement par la Russie – sont exclues des conférences de presse de l’Élysée et des points presse de LRM (La République en marche), mais pas seulement.

Loi ad hoc anti-russe

La toi anti-fake news votée en cati­mi­ni en novem­bre 2018 ren­tre en appli­ca­tion pour la cam­pagne des élec­tions européennes de mai 2019. Cette loi prévoit une clause spé­ci­fique con­tre RT et Sput­nik, comme nous l’écrivions à l’époque :

« La loi prévoit aus­si que le CSA puisse sus­pendre la dif­fu­sion de ser­vices de télévi­sion con­trôlés «par un Etat étranger ou sous l’influence» de cet état s’ils dif­fusent «de façon délibérée de fauss­es infor­ma­tions de nature à altér­er la sincérité du scrutin». En ligne de mire : la chaîne Rus­sia Today France, déjà mal-aimée de la presse main­stream et surtout du CSA, instance en théorie indépendante.

Pour le séna­teur des Alpes Mar­itimes Jean-Pierre Leleux (LR), « ce texte érige le juge et le Con­seil supérieur de l’audiovisuel (qui pour­ra sus­pendre la dif­fu­sion de ser­vices de télévi­sion con­trôlés « par un état étranger ou sous l’influence ») en gar­di­ens de la dés­in­for­ma­tion. Il place notre pays dans une logique de con­trôle de l’information ».

Le CSA veut limiter l’audience de Sputnik

L’opinion du séna­teur des Alpes-Mar­itimes est con­fortée par une injonc­tion récente du CSA visant à lim­iter directe­ment l’audience de la radio russe. Sput­nik dis­po­sait depuis 2015 d’un accord avec une petite radio parisi­enne Radio Ali­gre pour dif­fuser deux heures de direct par jour. En con­trepar­tie, Radio Ali­gre rece­vait 40.000 € d’honoraires par an. Radio Ali­gre n’a reçu aucune plainte de ses audi­teurs con­cer­nant le con­tenu de ces deux heures d’antenne.

Pour­tant Radio Ali­gre a été con­vo­quée début févri­er 2019 au CSA qui l’a som­mée de renon­cer à cet accord. Sous pré­texte « d’ingérence étrangère » alors que le CSA lui-même n’a con­staté « aucun man­que­ment déon­tologique ». Le CSA s’ingère donc directe­ment dans un accord privé sous un faux pré­texte. Radio Ali­gre s’est inclinée.

On attend avec curiosité les remar­ques du CSA sur le pro­gramme de la French Amer­i­can Foun­da­tion qui recrute chaque année depuis 1981 les futurs lead­ers du monde indus­triel, poli­tique ou des médias (pro­gramme Young Lead­ers) pour les « for­mer » aux États-Unis comme nous vous le révélions dans un arti­cle de novem­bre 2018. Quelques noms au hasard : Matthieu Pigasse, Louis Drey­fus, Lau­rent Jof­frin, Denis Olivennes, Jean-Marie Colom­bani, Chrisi­tine Ock­rent etc. Nous annon­cions que le nou­veau directeur du CSA Roch-Olivi­er Maistre saurait avoir l’échine sou­ple, il com­mence très bien.

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés