Le quotidien spécialisé dans les « violences policières » enquête sur un candidat de « droite », Xavier Bertrand et ses « commandants » (Libération – 11 mai 2021 : « Les dix commandants de Xavier Bertrand ») ». De quoi faire trembler les bobos parisiens. D’autant que dans l’article de présentation, Dominique Albertini (généralement mieux inspiré) a découvert – horreur de l’horreur — le maillon faible de cette équipe : un ensemble « presque exclusivement masculin ».
« Un cercle plus rapproché travaille sur la stratégie de la campagne, tandis que chez Les Républicains (LR), ses partisans renouent les liens entre Bertrand et le parti qu’il a quitté en 2017. Autour du candidat, on ne reconnaît qu’une lacune à cette équipe : son caractère presque exclusivement masculin. « La droite a un problème sur ce sujet », avoue un proche.
Albertini, chargé du FN-RN à Libé et co-auteur du livre Histoire du Front national en 2013 chez Tallandier, brosse le portrait de ces dix commandants dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils semblent peu représentatifs ce que certains appellent encore la « droite ».
Galerie de portraits, du quasi vegan à l’ami de Castex
Guillaume Peltier, 44 ans, député : « ‘’Droite populaire’’ ? C’est le crédo de Bertrand ; c’est aussi, depuis des années, celui du vice-président de LR – héritier déclaré de Nicolas Sarkozy, champion d’une ligne sécuritaire, identitaire et ‘’travailliste’’ ».
Damien Abad, 41 ans, député : « Chef de groupe, bosseur et consensuel, bon communiquant, le quadra est aussi un pragmatique, dont on rappelle parfois les fréquents changements d’écuries. Soutien de Bruno Le Maire lors de la primaire de 2016, il est libéral en matière économique, ouvert sur les questions de société, et partisan d’une opposition ‘’constructive’’ à Emmanuel Macron. »
Éric Diard, 55 ans, député : « Le Marseillais détonne surtout chez Les Républicains par son engagement tranché sur l’écologie et le bien-être animal : cet enthousiaste végétarien se définit comme un ‘’RPR tendance Greenpeace’’. »
Michel Bettan, 54 ans, vice-président exécutif de Havas : « De 2004 à 2010, {il sera aux côtés de Gilles Carrez] à la Santé, au Travail puis à la tête de l’UMP. Chef ou directeur de cabinet, il recrutera au fil de ces fonctions deux figures prometteuses ; Jean Castex et Gérald Darmanin, avec lesquels il conserve des relations amicales – sans jamais, jure-t-il, parler politique. »
Le premier face à face LR-LREM dans les hauts de France risque vite de tourner au gag avec de tels conseillers. Entre celui qui a recruté deux ministres actuels, dont le Premier, un écolo végétarien qui ne jure que par Greenpeace, un autre qui souhaite une opposition constructive avec Macron et un « travailliste » (?), l’opposition va être rude. A moins que cet « affrontement » ne génère un nouveau LREM : Les Républicains en Marche !