Comment payer moins de 9M€ d’impôts pour plus de 2 milliards de revenus ? La recette de Facebook France pour obtenir une réduction d’impôt de 97%. Selon que vous serez puissant ou misérable…
Chiffre d’affaires bidonné
La Lettre A s’est procuré les comptes 2020 et 2021 de Facebook France, dirigé par Laurent Solly, ancien collaborateur de Sarkozy passé au service des États-Unis. Le réseau social compte environ 40 millions d’utilisateurs réguliers en France. Chaque utilisateur rapporte en moyenne 60 € par an, vous suivez ? Au total, et avec une marge d’erreur de 5%, entre 2,3 et 2,5 milliards d’euros annuels. Mais en 2021 Facebook France n’a déclaré que 879M€ de chiffre d’affaires.
Marge bidonnée et charges bidons
On ne paye pas des impôts sur le chiffre d’affaires, direz-vous, mais sur le bénéfice. En effet, et là aussi il y a, non pas un seul loup, mais toute une meute. La marge opérationnelle de Meta (nouveau nom générique de la holding de Mark Zuckerberg) est de 39,7%. Mais Facebook France déclare une marge de 4,2% ! En intégrant la marge réelle pour la France (calcul théorique), on obtient 967M€ de marge nette qui auraient engendrés (calcul de la Lettre A) 267M€ d’impôts sur les sociétés, sans tenir compte des 3% de la taxe GAFA. 267M€ contre moins de 9M€, soit 97% de réduction, chapeau l’artiste !
Pour minimiser l’impôt payé en France (mais le même mécanisme doit se dérouler dans de nombreux pays), Meta fait payer des « charges externes », 754M€ en 2021, sous forme de licences de propriété intellectuelle. En deux mots, une escroquerie légale.
Voir aussi : Laurent Solly, portrait