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Attentats : déni d’islamisme dans certains médias

13 décembre 2016

Temps de lecture : 3 minutes
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Attentats : déni d’islamisme dans certains médias

Temps de lecture : 3 minutes

Le sociologue canadien Mathieu Bock-Côté signait en juillet de cette année, peu de temps après l’attentat de Nice, une tribune dans le Figaro, dans laquelle il dénonçait le fait qu’« une bonne partie du système médiatique active le logiciel du déni d’islamisme après chaque attentat ».

Il expli­quait que d’autres pistes que le fanatisme religieux sont sou­vent mis­es en avant comme une excuse ou comme un par­avent par le « sys­tème médi­a­tique » : la piste psy­chi­a­trique, la piste de l’ex­clu­sion sociale, la théorie de la guerre révolutionnaire.

La moin­dre impor­tance don­née aux moti­va­tions religieuses des auteurs des atten­tats con­cerne aus­si cer­tains intel­lectuels français, comme l’a démon­tré Eugénie Bastié dans un arti­cle inti­t­ulé « com­ment les islamistes ont frac­turé la vie intel­lectuelle ». Le jour­nal­iste Brice Cou­turi­er de son côté relatait lors d’un col­loque à l’Assemblée nationale le 5 novem­bre dernier quelques exem­ples de ce déni de cer­tains médias dans une inter­ven­tion inti­t­ulée « Les médias malades de la bien-pen­sance ». Il cite ain­si un de ses col­lègues d’une radio publique qui y lit son bil­let chaque jour, et qui s’est vu refuser l’emploi du terme « islamiste » par l’animatrice de l’émission qu’il pré­parait, le mot « inté­griste » sem­blant plus poli­tique­ment correct.

La piste psy­chi­a­trique a été large­ment dévelop­pée par les médias, puisque main­tenant nous n’ignorons rien des ori­en­ta­tions sex­uelles, apparem­ment con­trar­iées, des auteurs des atten­tats de Nice et d’Orlando. Il suf­fit de faire une requête sur un moteur de recherche pour accéder aux infor­ma­tions dis­pen­sées sur ce sujet par de nom­breux jour­naux et chaines de radios et de télévision.

Ain­si, le 19 juil­let, une jour­nal­iste du site Slate s’interroge : « Pourquoi la sex­u­al­ité de l’auteur de l’attentat de Nice n’est pas anodine ». Le même jour, BFMTV con­sacre un reportage à l’ « Atten­tat à Nice : la per­son­nal­ité trou­ble de Mohamed Lahouaiej Bouh­lel  ». Après avoir certes indiqué la soudaine rad­i­cal­i­sa­tion du ter­ror­iste, le pre­mier cha­peau de l’article men­tionne cepen­dant « une sex­u­al­ité débridée ». Le 18 juil­let, le site Atlanti­co con­sacre un arti­cle à l’ « Atten­tat de Nice : la sex­u­al­ité hors norme de Mohamed Lahouaiej-Bouh­lel ». On pour­rait mul­ti­pli­er les exemples.

La piste de l’ex­clu­sion sociale a quant à elle été sou­vent mise en avant dans les médias au tra­vers notam­ment du réc­it de vie des frères Kouachi. Le site Reporterre enquête le 15 jan­vi­er 2015 sur « L’enfance mis­érable des frères Kouachi ». Un reportage qui sem­ble avoir été coréal­isé par Reporterre et Arrêts sur image, et repris par L’Obs. Un thème proche a été traité par Arrêts sur image dans une vidéo mise en ligne le 18 jan­vi­er 2016 inti­t­ulée « L’insurrection, si elle était là ? ».

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