Présent, comme beaucoup d’autres journalistes indépendants, à Nantes ce dimanche 23 février pour couvrir les manifestations d’opposition à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, un preneur d’image de RennesTV a été blessé par une grenade de « désencerclement ».
Et pendant que les journalistes de BFMTV se faisait vandaliser leur camionnette par des manifestants sans en toucher mot à la télévision, le journaliste de RennesTV a quant à lui été blessé par la police, qui a jeté dans sa direction une grenade dite de « désencerclement ». « C’est une grenade explosive qui contient 12 à 18 fragments de plastique dur, en plus de sa douille en métal, projetés dans un rayon de 15m autour de l’explosion (des fragments qui sont encore capables de briser une vitre à cette distance) », explique RennesTV sur son site.
Le problème, « c’est que cette “arme
de guerre” n’est pas censée être utilisée “offensivement”, mais uniquement dans des situations “d’encerclement” qui nécessitent un acte “défensif” de la part de la police ». Or, selon toute vraisemblance et d’après la vidéo diffusée par le site, cela n’était absolument pas le cas. « Cet épisode témoigne de l’utilisation fréquente des armes anti-émeutes hors du cadre légal, ce qui provoque des blessures graves », estime cette WebTV indépendante.
N’arrangeant pas le cas de la police, le journaliste continue son témoignage : « Il faut savoir que je porte un casque rouge identifié « PRESSE », tout en tenant ma caméra. Il me semble vraiment impossible de dire que la police ne m’a pas vu, car cela faisait plusieurs dizaines de minutes que des journalistes (dont moi-même) étions fixés à cette position. »
Victime de blessures ouvertes aux jambes, et ce malgré le port de deux pantalons, ce dernier a été transporté aux urgences du CHU de Nantes. Constatant la gravité de ses blessures et l’attitude de la police, jugée illégale, RennesTV a décidé de porter plainte contre X en envoyant une lettre recommandée avec accusé de réception au procureur de la république de Rennes, lui conseillant même de confier l’enquête à « des juges d’instruction indépendants ».