Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Dossier : Blogues et médias « alternatifs », les seconds couteaux de la doxa [rediffusion]

14 août 2015

Temps de lecture : 13 minutes
Accueil | Dossiers | Dossier : Blogues et médias « alternatifs », les seconds couteaux de la doxa [rediffusion]

Dossier : Blogues et médias « alternatifs », les seconds couteaux de la doxa [rediffusion]

Temps de lecture : 13 minutes

Ini­tiale­ment pub­lié le 03/03/2015

Le réseau Internet, avec ses sites et ses blogues, a permis depuis bientôt quinze ans de relativiser les canaux officiels de l’information et d’élargir le spectre critique. Alors que ces canaux étaient peu à peu devenus les pompes à gavage de la Pensée Unique, cette diversification des supports et des médias a sans doute aidé une partie de la population à éviter l’asphyxie intellectuelle complète. Pourtant, étrangement, ces nouveaux espaces dévolus à la réinformation, au décryptage, à la lecture critique des premiers médias, une fois recyclés par ceux-ci, peuvent également être le lieu d’une seconde couche de propagande, incarner une sorte d’IGPN (police des polices) de la pensée ou permettre à des hyper-délateurs de relever les soi-disant dérapages que les journalistes aux ordres, malgré leur zèle, auraient laissé passer. L’OJIM propose à ses lecteurs une sélection éclairante des récents faits d’armes de ces seconds couteaux de la doxa — souvent à la limite du délire…

Afin de n’être pas totale­ment débor­dés par l’apparition des nou­veaux médias, les médias clas­siques ont naturelle­ment ten­té de les inté­gr­er au mieux au sein de leur pro­pre fonc­tion­nement. En déci­dant d’héberger de nom­breux blogues sur leurs sites, ces médias pou­vaient ain­si à la fois rediriger vers eux une par­tie de l’attention qui s’était détournée et rétablir une hiérar­chie qui leur fût favor­able : le blogue appa­rais­sant comme un jour­nal­isme low-cost pra­tiqué dans les marges du média clas­sique restau­ré quant à lui dans sa pri­mauté. Mais si le phénomène des blogues avait pris son essor, c’était, ini­tiale­ment, parce qu’on y trou­vait autre chose que la soupe tiède invraisem­blable­ment homogène que déver­sait la plu­part des médias. La « réa­cosphère », par exem­ple, pro­posant des dis­cours alter­nat­ifs à l’idéologie libérale-lib­er­taire con­nut un suc­cès remar­quable. Les médias clas­siques, eux, lorsqu’ils héber­gent des blogues et leur accor­dent leur autorité, ne les sélec­tion­nent qu’à con­di­tion qu’ils véhicu­lent des dis­cours car­i­cat­u­rale­ment cal­i­brés. On a même par­fois l’impression, à leur lec­ture, que chaque blogueur rivalise de mar­ques d’allégeance à la Pen­sée Unique. Cette atti­tude est sans doute incon­sciente et l’on peut imag­in­er qu’elle découle d’une forme d’émulation dans la docil­ité, parce c’est autant de signes de ral­liement qui sont ain­si four­nis à un milieu médi­a­tique auquel le blogueur élu rêve sans doute d’appartenir davan­tage. En tout cas, le résul­tat est sou­vent édi­fi­ant, parce que loin de diver­si­fi­er les angles et les analy­ses, les blogues en ques­tion offrent générale­ment une ver­sion sim­pli­fiée voire rad­i­cal­isée de la doxa ; doxa qui se martèle alors sans plus de lim­ites et même avec fureur, comme si, dérouté par l’émergence d’Internet, le « Camp du Bien » avait sus­cité et intro­n­isé ses cyberkapos.

Cas de conscience d’un fanatique

Le site du Nou­v­el Obser­va­teur dis­pose d’une véri­ta­ble meute de sol­dats « engagés volon­taires » de la Bien-Pen­sance. Le jeune Charles Gau­ti­er, par exem­ple, est tout à fait remar­quable. Il a été chargé de réa­gir chaque semaine au talk show le plus célèbre du PAF, « On n’est pas couchés », qu’anime Lau­rent Ruquier. C’est là que sévit Aymer­ic Caron, moitié sta­tis­ti­cien, moitié inquisi­teur. Le jour­nal­iste, dont la foi dans les chiffres truqués de l’INSEE est inébran­lable, n’oublie jamais de relever chez les invités le moin­dre man­que­ment au dogme que ceux-ci auraient pu laiss­er échap­per, cela aurait-il eu lieu trente ans plus tôt et cela n’aurait-il aucun rap­port avec le sujet. Pour­tant, en dépit de sa vigueur, il sem­ble que le fanatisme du chroniqueur ne soit pas encore suff­isam­ment tatil­lon et implaca­ble aux yeux du blogueur recruté par L’Obs. En effet, le 7 févri­er dernier, Ruquier reçoit l’écrivain Syl­vain Tes­son, qua­si ressus­cité après une chute très grave, et, même si l’invité est encore obligé de se tenir la bouche pour s’exprimer cor­recte­ment et qu’on ne voit pas en quoi il devrait être respon­s­able des pro­pos de son père, Caron exige néan­moins des expli­ca­tions au sujet de ceux qui firent récem­ment scan­dale. En effet, Philippe Tes­son, à rebours de l’« esprit Char­lie » — lequel sug­gère de défendre les citoyens français des balles dji­hadistes grâce à une traque impi­toy­able de l’amalgame — a lâché : « C’est pas les Musul­mans qui amè­nent la merde en France aujourd’hui ? Il faut le dire ! » Certes, un pro­pos de comp­toir, proféré dans une forme par­ti­c­ulière­ment mal­adroite par un intel­lectuel qui, en effet, depuis quelque temps, sem­ble per­dre son con­trôle, mais qu’on peut com­pren­dre aus­si comme une réac­tion exas­pérée au lavage de cerveau « désamal­ga­mant » bom­bardé par les médias. Syl­vain Tes­son, donc, recon­naît une mal­adresse de forme dans de tels pro­pos mais refuse pour autant de con­damn­er son père et de par­ticiper ain­si au lyn­chage que ce dernier subit depuis la phrase mal­heureuse. Caron, peut-être pris d’un recul salu­taire, libéré un instant de ses obses­sions inquisitri­ces, réalise à cet instant – sait-on jamais — qu’il est en train d’insister pour qu’un infirme crache au vis­age de son pro­pre père devant les caméras de télévi­sion et quelques mil­lions de spec­ta­teurs. Il lâche alors sa proie.

Incitation au parricide

« Faib­lesse impar­donnable ! » s’exclame en sub­stance le jeune blogueur de L’Obs. Pour présen­ter la scène, il écrit au sujet de Syl­vain Tes­son : « Auteur-baroudeur recon­nu (“Dans les forêts de Sibérie”, etc.), il est venu présen­ter son nou­veau livre “Berez­i­na” dans lequel il racon­te son épopée en side-car, pour revivre la retraite napoléoni­enne. Pourquoi pas. » Pas­sons sur l’expression infâme d’ « auteur-baroudeur » que le blogueur aura préféré à celle, clas­sique, d’ « écrivain voyageur », Gau­ti­er surtout, nous dit : « Pourquoi pas. » et l’on se demande vrai­ment ce que peut sig­ni­fi­er ce « Pourquoi pas », lequel serait cen­sé relever quelque incon­gruité bénigne sur laque­lle le blogueur aurait néan­moins choisi de pass­er, sauf qu’on ne voit pas ce qu’il peut y avoir d’incongru à ce qu’un écrivain en pro­mo­tion vienne faire la pro­mo­tion de son dernier livre dans une émis­sion dont c’est la voca­tion. Bref, Charles Gau­ti­er est jeune, il ne sait pas encore écrire français, mais en revanche il y a une chose qu’il sait par­faite­ment : c’est qu’on ne tran­sige pas avec le dogme. Et qu’un déra­page se paie. Par fils inter­posé si néces­saire, et qu’importe l’état du fils et l’absurde hérédité qu’on pré­tend lui faire porter, alors même qu’en règle générale, l’hérédité est un con­cept haï. Syl­vain Tes­son, pour n’avoir pas renié son père, est donc subite­ment amal­gamé et accusé d’avoir soutenu « l’impardonnable », rien de moins… Mais si les pro­pos du père sont « impar­donnables », quel châ­ti­ment doit-il subir ? Charles Gau­ti­er ne nous le dit pas. Sauf que c’est tout de même ce qu’implique inéluctable­ment une notion pareille. Ce qu’il nous dit, en revanche, c’est qu’après « avoir été puéril, le cli­mat de cette émis­sion est main­tenant nauséabond. Jusqu’où cela va s’arrêter ? (sic) » ONPC, nauséabond. Ruquier rouge-brun. Caron, cryp­to-lep­éniste… Lorsqu’on entrevoit quelle pureté idéologique le blogueur vise der­rière son fatras con­ceptuel flou et sa langue d’élève de six­ième, on en reste effaré.

Le maître : Bruno Roger-Petit

Charles Gau­ti­er est jeune et igno­rant, dira-t-on, ce qui explique sa fer­me­ture d’esprit et la vio­lence incon­sid­érée dont il est le vecteur. Certes, mais non seule­ment il béné­fi­cie de la cau­tion d’un jour­nal cen­sé­ment sérieux, mais il a égale­ment comme col­lègue blogueur sévis­sant dans la même écurie, un maître rel­a­tive­ment âgé et pour­tant presque pire que lui, le plus fer­vent traque­ur de déviants de la toile : Bruno Roger-Petit ; un com­men­ta­teur infati­ga­ble, iné­narrable, pro­pre­ment hys­térique ; mieux qu’un com­men­ta­teur : un phénomène tou­jours au parox­ysme. Pour BRP, les fachos (i.e. : tous ceux qui dévient du dogme poli­tique­ment cor­rect) sont partout et les grands médias sont accusés en per­ma­nence de leur servir la soupe, soit par bêtise, soit par com­plot… Quand tous les médias ligués ten­tent pour­tant très osten­si­ble­ment d’abattre Zem­mour en pro­mo­tion du Sui­cide français, ce dernier se trou­vant tou­jours et sans doute pos­si­ble en sit­u­a­tion de seul con­tre tous, BRP, lui, parvient néan­moins à en con­clure que tous les médias sont zem­mourisés. Lorsqu’Alain Finkielkraut, chez Tad­deï (« Ce soir ou jamais ») avait été poussé à bout par le binôme con­sti­tué par Abdel Raouf Dafri et Pas­cal Blan­chard dans ce qui ressem­blait à un traque­nard et qui pro­duisit en tout cas un de ces « clashs » mémorables dont raf­fo­lent les inter­nautes, BRP, lui, accuse Tad­deï d’avoir mis en scène cet épisode dans le seul but de faire pass­er Dafri pour un mon­stre. L’inversion bour­reau-vic­time, ce réflexe men­tal de la gauche con­tem­po­raine, fonc­tionne à plein régime dans le cerveau de BRP qui nour­rit par ailleurs une vision qua­si con­spir­a­tionniste des médias français, dans le sens d’une pro­pa­gande droitière… À ce niveau-là, certes, on serait ten­té par l’analyse psy­chi­a­trique du cas BRP — un délire para­noïaque man­i­feste, sauf que nous ne voulons pas vers­er dans les méth­odes de son camp… Dans la dernière émis­sion de « Des Paroles et des Actes » où le philosophe était invité, BRP, qui écrit à peine mieux le français que Charles Gau­ti­er, taxe Finkielkraut de « prédi­ca­teur de toutes les plaies qui méri­tent de s’abattre sur la France. » A‑t-on déjà vu une plaie s’abattre où que ce soit ? On en a vu naître con­séc­u­tive­ment à des couteaux qui s’étaient abat­tus, mais for­mulée ain­si, la propo­si­tion est absurde. « Dans le dernier “DPDA”, Pujadas a fait de Finkielkraut la vedette de l’émis­sion. Et ce n’est pas un choix édi­to­r­i­al inno­cent. » Com­plot ! Mais ce que ne veut pas voir BRP et qui est pour­tant évi­dent, c’est que si ce genre d’émissions de débat tourne sys­té­ma­tique­ment autour d’un Zem­mour ou d’un Finkielkraut, c’est qu’ils sont les seuls à penser un peu dif­férem­ment et qu’il faut bien, à la fin, qu’un sem­blant de débat ait lieu. Mais débat­tre avec l’adversaire, c’est déjà tran­siger avec le dia­ble, voilà ce que suf­foque en per­ma­nence la prose mani­aque de ce com­mis­saire poli­tique de banlieue.

Adjoints du CSA

Il arrive égale­ment, dans ces blogues asser­men­tés, qu’on en appelle ouverte­ment à la mobil­i­sa­tion citoyenne pour la cen­sure. Après le pathé­tique pas­sage de François Asse­lin­eau chez Lau­rent Ruquier en sep­tem­bre dernier, pas­sage qui avait médi­a­tique­ment détru­it le politi­cien ama­teur, une cer­taine « C.M. », préférant garder l’anonymat – sans doute parce qu’elle refuse les hon­neurs –, présen­tée seule­ment comme « fémin­iste » (quelle étrange réduc­tion iden­ti­taire…), écrit : « J’invite donc les per­son­nes se posant des ques­tions sur la per­ti­nence d’inviter ce genre d’individu com­plo­tiste sans le présen­ter comme tel, ou de le laiss­er affirmer des inep­ties manip­u­la­tri­ces sur l’Irak ou les États-Unis, à en faire part au CSA qui croule sous les deman­des des sym­pa­thisants d’extrême droite/complotistes pour obtenir encore plus de représen­ta­tiv­ité dans les émis­sions télévisées. » Où l’on apprend donc que tous les jours des nos­tal­giques du IIIe Reich rédi­gent leur mis­sive appliquée au CSA pour deman­der plus de représen­ta­tiv­ité médi­a­tique aux théories com­plo­tistes et nazies, un Con­seil Supérieur auquel il faut se man­i­fester dès lors qu’on se poserait une ques­tion sur la per­ti­nence d’une invi­ta­tion qu’on décou­vri­rait en allumant son téléviseur — for­cé­ment, c’est telle­ment légitime… Déla­tion rageuse sur fond de bêtise sat­is­faite, réflex­ions absur­des, rédac­tions d’analphabètes — de ce côté de la pen­sée, c’est-à-dire de ce côté des bar­belés, tout est permis.

Le débat comme obscénité

Pour François Jost, présen­té comme « ana­lyste des médias » et épinglé « expert », la machine ana­ly­tique s’embourbe au seuil du phénomène Zem­mour. Il ne com­prend pas que celui qui s’exprime ain­si durant la pro­mo­tion de son dernier livre et se trou­ve invité partout ne soit pas un jour­nal­iste de gauche. C’est vrai que l’occurrence est rare, mais enfin, dans une démoc­ra­tie, elle est cen­sée être pos­si­ble. Mais non, voilà qui est déjà trop pour Jost, inimag­in­able, sus­pect, et il tente pour­tant par tous les moyens en sa pos­ses­sion (c’est vrai qu’ils sont faibles) d’éclairer ce mys­tère, mais demeure néan­moins dans un trou­ble presque opaque. Le fait d’oser inviter à débat­tre un adver­saire idéologique lui pose un prob­lème en soi : « Dès lors, se pose à pro­pos de Zem­mour une ques­tion qui tarau­da les jour­nal­istes lors de la mon­tée de Jean-Marie Le Pen : doit-on l’inviter sur un plateau ? Com­ment le traiter ? » C’est un polémiste, il fait de l’audience, on ne voit pas trop pourquoi il ne faudrait pas l’inviter… « Com­ment con­tre­car­rer ses argu­ments ? » Avec des con­tre-argu­ments, peut-être ? Et ça ferait un débat ! L’évidence, pour Jost, devient un gouf­fre incom­préhen­si­ble. Un débat, il con­naît, mais avec quelqu’un qui pense dif­férem­ment, il trou­ve tout de même la chose exagérée. Un adver­saire qui croit avoir rai­son, en plus, et qui ne s’excuse pas d’énoncer une idée dif­férente à chaque fois qu’il le fait : « C’est tou­jours au nom de la vérité qu’il profère ses dis­cours et non au nom de la sub­jec­tiv­ité d’une opin­ion. » On ver­rait mal le jour­nal­iste profér­er ses dis­cours au nom du men­songe, et l’on com­prend mal com­ment « la sub­jec­tiv­ité d’une opin­ion » pour­rait être le « nom » de quoi que ce soit, mais encore une fois, notre expert qui, vis­i­ble­ment, n’a quant à lui aucun doute sur le bon droit de sa vul­gate, s’exprime lui aus­si comme un élève de 6ème. « Il avance dans les médias comme un his­to­rien », s’étonne encore l’expert, ébahi qu’un jour­nal­iste puisse dis­pos­er d’un min­i­mum de cul­ture (en fil­igrane, Jost reproche même à Zem­mour de trich­er avec tous les livres qu’il a lus…) Enfin, Jost achève par une piste : « Au fond de cer­tains d’entre nous, il y a tou­jours ces gants de boxe que Paul Amar bran­dit un jour, pour son mal­heur, lors d’un débat Tapie-Le Pen. », et de con­clure, sen­ten­cieux : « N’est-ce pas finale­ment cela le plus inquié­tant : le fait que nous prenons plaisir à ce spec­ta­cle ? » Il trou­ve ça vicieux, Jost, qu’on prenne plaisir à assis­ter à un débat, cela révélerait des pen­chants pas très nets. Selon sa cervelle 100% stal­in­i­enne, la rec­ti­tude idéologique uni­for­mé­ment partagée de gré ou de force est une sit­u­a­tion beau­coup plus saine pour une société, beau­coup plus pro­pre. L’altérité, en ter­mes d’opinion, voilà qui lui paraît mon­strueux ; quant au débat : une jouis­sance obscène.

Marges révélatrices

Ces bil­lets pour­raient être con­sid­érés, au fond, comme pure­ment anec­do­tiques ; leur bêtise et leur vio­lence relever d’un phénomène mar­gin­al. Cepen­dant, ces cyber­fa­na­tiques qui ne rêvent que d’épuration, de geôles, de bail­lons ou, a min­i­ma, de ter­reur paralysante et qui les rédi­gent, ces rêves effrayants, dans un français pré­caire, puéril et con­fus, ils sont adoubés par les médias dom­i­nants – dans les quelques exem­ples cités ici, par L’Obs. Ces blogues for­ment les marges d’un cer­tain dis­cours médi­a­tique, certes, mais des marges assumées. Là s’exprime crû­ment ce qu’on ten­tera de met­tre en forme de manière plus adulte et rationnelle dans les arti­cles offi­ciels. Or, c’est juste­ment tout le fond d’intolérance exaltée, de fureur épu­ra­trice, de pru­rit de la con­damna­tion, tout le fond à demi avoué de la Pen­sée dom­i­nante qui se trahit au fil de ces blogues. Et ce back­ground men­tal expose claire­ment quelles méth­odes, quelles pra­tiques, on est prêt à employ­er sans frémir et sans honte du côté de la Pen­sée Unique, du moment qu’on se sent men­acé mais qu’on demeure morale­ment et médi­a­tique­ment en posi­tion de force.
L’étude de ces blogues apporte une nou­velle pièce au dossier des règles biaisées du débat pub­lic, mon­trant encore de manière trans­par­ente où se trou­ve et d’où s’exerce le fanatisme le plus bru­tal et le plus décomplexé.

Crédit pho­to : DR

Mots-clefs :

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés