Les médias qui ont commencé par publier des témoignages précis sur les actes commis lors de l’accident de Brétigny-sur-Orge ont soudain fait volte-face pour se ranger à l’avis du gouvernement. Retour sur une manipulation à travers l’exemple d’Europe 1.
Le 12 juillet 2013 à 17h14, le train Paris-Limoges déraille en gare de Brétigny-sur-Orge, tuant sept personnes et en blessant 22 autres. Le soir même, au micro d’Europe 1, Nathalie Michel, du syndicat de police Alliance, déclare : « A 17 heures 30 alors que nos collègues interviennent ils voient un groupe de jeunes qui approchent et qui semblent porter secours aux victimes. Très rapidement, ils se rendent compte que ces individus sont présents pour dépouiller les victimes et notamment les premiers cadavres ». Elle raconte également que les secouristes arrivés sur les lieux ont été accueillis par des jets de pierre. Europe 1 titre aussitôt : « Brétigny : “présents pour dépouiller les cadavres” ».
Qui sont ces jeunes ? Nul n’osera évidemment publiquement leur donner un nom mais les Français, habitués à la langue de bois médiatique à la manière des citoyens de l’Union soviétique naguère, traduisent désormais le sabir politiquement correct de leurs élites : « un groupe d’enfants » faisant les poches aux touristes = roms. « Un groupe de jeunes » pillant les cadavres = adolescents des banlieues issues de l’immigration.
Après l’attaque du RER D façon « attaque de la diligence » qui avait marqué les esprits en mars dernier, une nouvelle étape est donc franchie dans l’ensauvagement de la nation. Que ces « jeunes » ne soient pas solidaires du reste de la population, on le savait déjà. Qu’ils se transforment en charognards, dépouillent les cadavres et empêchent les sauveteurs de sauver des vies les transforment soudain en ennemis de l’intérieur. Le pouvoir comprend que ces faits gravissimes et particulièrement scandaleux sont susceptibles d’ouvrir les yeux d’une partie de la population et de la faire basculer dans le « camp du mal » aux prochaines élections. Il faut donc agir.
Dès le lendemain matin, le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, intervient sur i>Télé et conteste « tout acte commis en bande ». Il affirme « ne pas avoir eu connaissance de victimes dépouillées » en dépit du témoignage des policiers et des secouristes sur le terrain relayé par Nathalie Michel la veille. Il parle « d’actes isolés » pour tenter d’en atténuer l’horreur. Il évoque une « tentative de vol de portable » sur un secouriste sans préciser qu’agresser un secouriste pour lui voler son portable, c’est l’empêcher de faire son travail qui consiste à sauver des vies humaines. Il annonce enfin, dans une formule que n’auraient pas renié les régimes totalitaires, « que les pompiers ont été accueillis de façon un peu rude » ! Conséquence directe : le 13 juillet, Europe 1 change son titre : « Brétigny : des vols sur les lieux de l’accident ». Exit les dépouilleurs de cadavres…
Symbole d’une France à la dérive, les événements de Brétigny-sur-Orge ont été sciemment minimisés par un pouvoir aux abois et des médias majoritairement complices, et ce dans un but politique. Pourtant dans une démocratie, seule une information honnête, objective et non-partisane peut éclairer les citoyens et leur fournir les éléments susceptibles de se forger une conscience pour pouvoir voter en pleine conscience. Quand les médias jouent avec la vérité, c’est la démocratie qu’ils assassinent.
Crédit photo : poudou99 via Wikimedia (cc)