Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Comment la presse a failli perdre ses abonnements

4 juillet 2016

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Comment la presse a failli perdre ses abonnements

Comment la presse a failli perdre ses abonnements

Temps de lecture : 3 minutes

L’une des plus importantes sociétés de gestion d’abonnements dans l’Hexagone, le Groupe GLI a reconnu le 21 juin un gros bug informatique sur ses serveurs. Une panne qui a semé la panique chez les éditeurs de presse et qui pourrait coûter sa survie à ce prestataire de premier plan.

En principe, le ful­fill­ment (ges­tion d’abon­nements) con­fié à GLI par les prin­ci­paux édi­teurs français, devrait revenir à la nor­male lun­di 4 juil­let. Con­crète­ment, les abon­nés des Échos au Figaro, de Valeurs actuelles à L’Ex­press pour­ront à nou­veau renou­vel­er leur abon­nement, pay­er, effectuer des change­ments d’adress­es, toutes choses impos­si­bles depuis dix jours. Suite à une réu­nion de crise, tenue ven­dre­di 24 juin entre une trentaine d’édi­teurs et le directeur général de GLI, les ingénieurs d’IBM sont par­venus, non sans mal, à faire repar­tir par­tielle­ment le sys­tème de GLI dimanche 26 juin. Mais il a encore fal­lu une semaine pour que ce dernier soit com­plète­ment opérationnel.

L’épisode cri­tique que vient de vivre une bonne moitié des édi­teurs de presse d’in­for­ma­tion générale, devrait les con­duire à réa­gir vigoureuse­ment. Annon­cée avec retard par GLI, la panne n’a pu être lim­itée par le biais d’un serveur de sauve­g­arde. Et pour cause, celui-ci s’est avéré égale­ment défectueux. En pre­mier lieu, les con­trats- pour ceux qui seront main­tenus avec GLI- devraient prévoir à l’avenir un “back up” physique, sécurisé à l’ex­térieur de l’en­tre­prise. Les édi­teurs devraient d’autre part exiger de la part du prestataire qu’il réalise à inter­valle réguli­er un audit externe, afin de véri­fi­er le bon état des procé­dures. Côté financier, des dom­mages et intérêts con­sis­tants seront prob­a­ble­ment demandés à la société déjà frag­ile. GLI est sor­ti en 2015 d’une péri­ode de sauve­g­arde après avoir frôlé le redresse­ment judi­ci­aire. De là à évo­quer un défaut d’in­vestisse­ment de sa part, ayant entrainé le bug du 21 juin… Un spé­cial­iste de l’abon­nement évoque claire­ment une suite de défail­lances ayant généré la panne générale.

Les édi­teurs de leur côté engageront prob­a­ble­ment des réformes urgentes à men­er pour sécuris­er leur fonds de com­merce. Y com­pris en détenant une sauve­g­arde à domi­cile. Chez cer­tains, comme L’Ex­press ou Le Figaro, les abon­nements peu­vent représen­ter jusqu’à 30% du chiffre d’af­faires. Ce chiffre monte à 70% pour Valeurs actuelles, voire 90% au men­su­el Que choisir. L’alerte a été chaude mais ne devrait pas en revanche les con­duire à (re)internaliser leurs don­nées. Les risques de pass­er par un prestataire externe ont beau être énormes, ils ne sont pas prêts, essen­tielle­ment pour des ques­tions de coûts, à repren­dre en direct la déli­cate logis­tique de la ges­tion d’abonnement.

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés