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France Messagerie toujours subventionné

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24 avril 2024

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | France Messagerie toujours subventionné

France Messagerie toujours subventionné

Temps de lecture : 3 minutes

Quel poète pourra conter l’Odyssée de France Messagerie,  successeur des NMPP et de Presstalis, leurs grèves, leurs coulages, leurs subventions… La saga continue – à moindre rythme — avec une nouvelle subvention toute fraîche.

Un peu d’histoire, les NMPP puis Presstalis

Lors du vote de la loi Bichet (1947) la CGT alors con­trôlée de près par le par­ti com­mu­niste avait pris de fait le con­trôle des Nou­velles Mes­sageries de la Presse Parisi­enne (NMPP), société coopéra­tive, con­sti­tuée par les édi­teurs de presse (51%) et Hachette (49%) ; Hachette nom­mait le directeur général, ce dernier n’ayant que très peu de pou­voir face à celui de la CGT. Les NMPP avaient le mono­pole de la dis­tri­b­u­tion des quo­ti­di­ens et dis­tribuaient la majorité des magazines.

Gabe­gies pharaoniques, salaires et sur salaires, primes et sur­primes, emplois bidons en réal­ité occupés par des per­ma­nents du PCF ou de la CGT, prére­traites somptueuses, traf­ic de papi­er en faveur de Cuba, détourne­ment de jour­naux ven­dus hors cir­cuit, les pertes cumulées dépassent l’équivalent de 240M€ et Hachette se retire en 2010, la société devient alors Presstalis.

Presstalis puis France Messagerie

En quelques années les effec­tifs pléthoriques passent d’une armée de 6000 employés (!) à 2500 per­son­nes, soit encore trop de monde pour un ser­vice défectueux et des grèves à répéti­tion. Presstal­is devient une SAS, pos­sédée à 75% par les édi­teurs de presse mag­a­zine et 25% les édi­teurs de quo­ti­di­ens. Pour réduire plus tard les effec­tifs à 1250 per­son­nes, le plan de départs garan­tit le verse­ment inté­gral du salaire pour les plus de 55 ans jusqu’à leur retraite effec­tive à 60 ans. L’État injecte 250M€ en 2012 pour la restructuration.

La sit­u­a­tion ne s’améliore pas, en 2017 nou­veau plan et 150M€ pris dans les poches de l’État. Le dépôt de bilan est pronon­cé en avril 2020 et l’État accorde deux « prêts » de 68M€ pour faire la soudure. France Mes­sagerie, qui reprend les activ­ités de Presstal­is pour les quo­ti­di­ens et cer­tains mag­a­zines, reçoit une nou­velle aide de 80M€ pour financer les licen­ciements. On a le tour­nis devant les chiffres, mais le total des dépens­es de restruc­tura­tion dépasse allè­gre­ment les 500M€ en cumul.

Entretemps nom­bre de mag­a­zines passent à la con­cur­rence des MLP (Mes­sageries lyon­nais­es de presse).

Un peu de subventions fraîches et des amendes

Pour les sub­ven­tions ce sont ‚selon La Let­tre, 9M€ ponc­tion­nés sur le Fonds stratégique pour le développe­ment de la presse (FSDP). Pour les amendes, ce sont les groupes Pris­ma Media (Bol­loré) et CMI (Daniel Kretinsky) qui passent à la caisse avec 2,5M€ et 1,3M€ à vers­er à France Mes­sagerie. Les deux groupes esti­ment avoir déjà don­né pour com­penser leur pas­sage au dis­trib­u­teur MLP les Mes­sageries lyon­nais­es de presse. D’un autre côté ils con­sid­èrent les dépens­es de France Mes­sagerie comme encore exces­sives. Peut-être fer­ont ils appel du juge­ment les con­damnant. France Mes­sagerie est au pre­mier abord béné­fi­ci­aire de 6M€ en 2023… grâce aux 9M€ du FSDP. La saga des sub­ven­tions se poursuit…