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Le Télégramme, tribune non-officielle des antifas et pro-migrants

21 mars 2016

Temps de lecture : 3 minutes
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Le Télégramme, tribune non-officielle des antifas et pro-migrants

Temps de lecture : 3 minutes

Le 8 février 2016, le Télégramme publiait un article sur la jungle de Calais en mettant en avant la mobilisation des « Bretons » pour aider les « réfugiés ».

Au-delà du con­tenu de l’ar­ti­cle, ennuyeuse­ment poli­tique­ment cor­rect, il con­vient de s’in­téress­er à son auteur ain­si qu’au pho­tographe qui l’ac­com­pa­g­nait sur place. Car la jour­nal­iste, Laëti­tia Gaudin, est loin d’être un témoin objec­tif de son sujet.

En effet, après un détour sur son pro­fil Face­book, on se rend vite compte qu’il s’ag­it d’une mil­i­tante engagée en faveur des « réfugiés ». Comme elle le rap­porte elle-même, elle par­ticipe, en Bre­tagne, à des col­lectes pour les migrants et apporte égale­ment son sou­tien sur place, à Calais.

Dans un autre arti­cle du Télé­gramme, pub­lié le 20 jan­vi­er dernier, cette dernière était inter­rogée par le quo­ti­di­en pour « témoign­er sur la con­di­tion des réfugiés qu’elle a ren­con­trés au cours de ses voy­ages et reportages en Irak, à Calais, en Bre­tagne ». Présen­tée comme une « aven­tureuse », cette « jour­nal­iste en zone sen­si­ble » expli­quait : « Je les appelle tous réfugiés car on ne part jamais de son pays par désir. Tous me dis­ent : “si on avait le choix, on retourn­erait dans notre pays”. »

C’est dans cet arti­cle, égale­ment, qu’on peut trou­ver la con­fir­ma­tion de son engage­ment mil­i­tant. Choquée par la sit­u­a­tion à Calais, « pire qu’en Irak » selon elle, elle y retourne « avec 300 paires de chaus­sures col­lec­tées dans son entourage ». Et la reporter de com­menter : « Vous, Bre­tons, imag­inez que vous êtes oblig­és de fuir la Bre­tagne pour vous retrou­ver dans un camp à Paris… »

Plus loin, elle s’in­ter­roge : « Pourquoi est-ce si com­pliqué de ten­dre les bras à des gens qui fuient leur pays, alors que nous avons la chance d’être dans un pays en paix ? Par le passé, ça s’est très bien passé [elle fait ici référence aux boat-peo­ple lao­tiens accueil­lis en Guyane, NDLR]. » Le Télé­gramme con­clut : « Témoign­er, partager son expéri­ence, Laëti­tia le fait ardem­ment, pour don­ner un vis­age à ces réfugiés, loin des chiffres et des préjugés. »

Ain­si son rôle auprès du quo­ti­di­en n’est donc pas d’in­former objec­tive­ment mais de militer con­tre les « préjugés » et toute autre forme de con­sid­éra­tion d’or­dre politique.

Con­cer­nant le pho­tographe qui l’ac­com­pa­g­nait, Yann Levy, il ne s’ag­it ni plus ni moins que d’un mil­i­tant antifas­ciste ren­nais. Proche du site « mécham­ment antifas­ciste » La Horde, il est l’un des pho­tographes favoris de la mou­vance punk-anar­chiste. Petit-fils d’un résis­tant com­mu­niste, son par­cours a été forte­ment inspiré par son grand-père, Pierre Levy, bien que lui-même se sente « plutôt lib­er­taire ». Et à la dif­férence que le grand-père a con­nu la guerre et le fas­cisme quand le petit-fils les fantasme.

« Reporter urbain, témoin de son temps, il fait des squats, rings et quartiers pop­u­laires son ter­reau », nous dit Ouest-France. « On est dans la marge, mais ce sont des gens nor­maux », com­mente-t-il à pro­pos de ses sujets de prédilection.

Ain­si Le Télé­gramme, jour­nal région­al a pri­ori neu­tre et cen­sé fournir une infor­ma­tion objec­tive, paie-t-il un antifa et une mil­i­tante pro-migrants pour un sujet sur le camp de Calais, avec au pas­sage une bonne pub­lic­ité pour une asso­ci­a­tion pro-clan­des­tins, « Utopia 56 », organ­i­sa­tion mor­bi­han­naise sans doute proche de Mme Gaudin… Évidem­ment, au sein de l’ar­ti­cle, aucune men­tion n’est faite au sujet des ori­en­ta­tions poli­tiques de l’au­teur. C’est, sem­ble-t-il, au lecteur de faire lui-même des recherch­es métic­uleuses pour savoir « qui parle ».

Heureuse­ment, il y a l’Ojim…

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