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Les Bons, la Brute et les Truands : le monde selon StreetPress

13 avril 2017

Temps de lecture : 5 minutes
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Les Bons, la Brute et les Truands : le monde selon StreetPress

Temps de lecture : 5 minutes

L’OJIM a évoqué StreetPress à deux reprises. En 2014, en montrant combien ce média est une « entreprise de formatage idéologique » proche de Soros. En 2016, en étudiant sa rhétorique. L’idéologie à l’œuvre dans StreetPress se diffusant dans d’autres lieux, y compris à l’école, nous avons décidé d’infiltrer de nouveau l’un de nos limiers dans ce bas-fonds du journalisme. StreetPress ? Un média militant obéissant à l’ordre cul-turel libéral libertaire dont la « ligne éditoriale » passe par tous les trous.

L’Islam c’est l’Europe !

Le for­matage idéologique fait par­tie de l’ADN de Street­Press. Sa rubrique « col­lec­tor » en est une sorte de best of. Ain­si, ce reportage con­sacré à Sara­je­vo. L’Islam et l’Europe sont de très vieux potes. La preuve par la Bosnie, « berceau de l’Islam européen ». L’Islam ? « Un pont entre l’Orient et l’Occident ». Ras­sur­ant. La preuve ? Les musul­manes de Sara­je­vo sont diplômées, boivent de l’alcool, et dévorent des piz­zas au chori­zo. Elles por­tent peu le voile, « à peine plus qu’en France » et arborent de jolis décol­letés. Des femmes « bien plus dévêtues que la tra­di­tion­nelle parisi­enne ». L’Europe de Street­Press est musul­mane et heureuse. L’anomalie ce n’est pas le minaret, c’est l’islamophobie : « Les européens ont tou­jours cher­ché un enne­mi com­mun : pen­dant la sec­onde guerre mon­di­ale, c’étaient les juifs, et main­tenant c’est l’Islam ». En Bosnie, on trou­ve « Un Islam plus européen que les européens ».

Repasse-moi donc la beurette je te prie

D’ailleurs, Street­Press angoisse pour les « beurettes ». On n’a de cesse d’« emmerder » la « beurette ». Pour­tant, elle demande juste qu’on « lui lâche la grappe une bonne fois pour toute et qu’on la laisse prof­iter de la vie comme elle l’entend, comme n’importe quelle femme ». Analyser ce mot per­me­t­trait de « décor­ti­quer l’ensemble des préjugés qui stig­ma­tisent » les « femmes arabes ». « Beurette », le terme « désigne de la façon la plus dégradante qui soit les jeunes femmes issues de l’immigration maghrébine ». SOS Racisme doit se retourn­er dans sa tombe. Les « beurs », avant, c’étaient les potes. La « beurette », c’est un « stéréo­type » tour­nant au « fan­tasme sex­uel ». Elle n’est pas l’équivalent féminin du « beur » mais une « putain » qui a « le monde entier sur le dos ». Beurette rime ici avec lev­rette. Son crime ? Être une fémin­iste de choc. Arabo-musul­mane, la « beurette » peut être croy­ante ou non, porter le voile ou non, faire la fête, fumer, boire de l’alcool… Être une femme comme à Sara­je­vo en somme. En France, elle est vic­time de toutes les dis­crim­i­na­tions. La nou­velle vic­time fémi­nine. Pau­vre « beurette ». Elle en a pour­tant, « du cli­to ». Le pire ? « Les com­men­taires des petits pouilleux frus­trés et sans édu­ca­tion ». Dif­fi­cile de saisir de qui l’auteur de l’article par­le mais la référence à la ver­mine sent bon le racisme à l’envers qui s’ignore racisme.

Toutes actrices pornos et on sera libres les meufs !

Pas de panique cepen­dant : avec ou sans burqa je baise, donc je suis. « Les chattes dans mes films, c’est du bio », affirme Lucie Blush. La lib­erté est dans le cul des femmes. Facile : « Le porno du futur se fait avec des gens nor­maux » d’après la réal­isatrice et actrice de « pornos alter­nat­ifs » fémin­istes, le fem­porn. Ce qui pèche avec le porno indus­triel, selon elle, c’est que le « plaisir n’est jamais de la par­tie » et que, pour les acteurs, « ce n’est pas ban­dant du tout ». Une injus­tice ! « On retrou­ve tou­jours les mêmes scé­nar­ios super sex­istes où la fille est unique­ment un objet sex­uel soumis et l’homme une sorte de bite per­pétuelle­ment en érec­tion. Dans le porno “main­stream”, les femmes se font retourn­er sans arrêt et pour créer l’excitation il faut des scé­nar­ios de plus en plus extrêmes. Surtout, jamais la fille ne va se lever et dire “j’ai envie que de ci ou de ça main­tenant” ». L’heure est grave car « cela rend les gens névrosés et per­son­ne ne sait plus com­ment pren­dre du plaisir ». Lucie Blush affirme que ses films sont « poli­tiques » : « aujourd’hui, on rêve de nor­mal­ité ». Le lecteur se recon­naît-il dans ce « per­son­ne ne sait plus » ou dans cette « nor­mal­ité » pas­sant par les caméras du porno ? Pas sûr.

Avec Charlotte, c’est du sérieux

Du coup, Street­Press voit des « fachos » à tous les étages. À com­mencer par les jolies filles n’ayant pas goût pour le porno alter­natif ou la pro­pa­gande sur l’ancienneté bosni­aque de l’islamisation de l’Europe. La vraie grande men­ace prend le doux vis­age de Char­lotte d’Ornellas, « la jour­nal­iste préférée de la fachos­phère ». Elle serait passée de « Goll­nisch à Ménard » et pige dans Présent, Boule­vard Vol­taire, Valeurs Actuelles tout en pas­sant sur TV Lib­ertés. Char­lotte, c’est la nou­velle rock star des médias de la « ré-infor­ma­tion ». Le péril guette, l’ancienne Jeanne d’Arc est partout. En jan­vi­er, en Syrie, elle a trou­vé Bachar el-Assad « doux », « le genre de dis­cours qui réveille » Street­Press. Char­lotte est catholique pra­ti­quante, de « droite extrême », provin­ciale, blanche, engagée poli­tique­ment, intel­li­gente, écrivant bien, autant d’incongruités en 2017. Elle a un joli minois, la madone de SOS Chré­tiens d’orient mais elle tra­vaille pour des « sites en rouge sur le Décodex du Monde », ce dernier « out­il » sem­blant fiable aux yeux de l’auteur de l’article. Ce qui n’est assuré­ment pas le cas des organes pour lesquels la jolie Char­lotte œuvre. Et « s’il y a bien une sen­si­bil­ité à laque­lle Char­lotte d’Ornellas offre un méga­phone, c’est celle des iden­ti­taires ». Pas ceux qui font Street­Press chaque jour évidem­ment. Les autres, les pas gen­tils. Elle bosse avec le « mon­sieur médias de Mar­i­on Maréchal Le Pen », c’est dire. Ils ont fait le mag­a­zine France, dont le pre­mier numéro « aurait été téléchargé plus de 60 000 fois ».

Dans Street­Press le monde est sim­ple. Il y a les bons (eux), la brute (Char­lotte d’Ornellas) et les truands (les « fachos »). Comme tout média, Street­Press doit choisir un axe de pen­sée et des thèmes de prédilec­tion. Mul­ti­cul­tur­al­isme, si pos­si­ble non européen, rôles pornos pour toutes, librairies les­bi­ennes et/ou afros, dénon­ci­a­tion de la police, lutte con­tre le « fas­cisme », éloge du rap nique la France, des soirées non mixtes et des camps décolo­ni­aux. La poli­tique du PIR en somme.

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