L’OJIM a évoqué StreetPress à deux reprises. En 2014, en montrant combien ce média est une « entreprise de formatage idéologique » proche de Soros. En 2016, en étudiant sa rhétorique. L’idéologie à l’œuvre dans StreetPress se diffusant dans d’autres lieux, y compris à l’école, nous avons décidé d’infiltrer de nouveau l’un de nos limiers dans ce bas-fonds du journalisme. StreetPress ? Un média militant obéissant à l’ordre cul-turel libéral libertaire dont la « ligne éditoriale » passe par tous les trous.
L’Islam c’est l’Europe !
Le formatage idéologique fait partie de l’ADN de StreetPress. Sa rubrique « collector » en est une sorte de best of. Ainsi, ce reportage consacré à Sarajevo. L’Islam et l’Europe sont de très vieux potes. La preuve par la Bosnie, « berceau de l’Islam européen ». L’Islam ? « Un pont entre l’Orient et l’Occident ». Rassurant. La preuve ? Les musulmanes de Sarajevo sont diplômées, boivent de l’alcool, et dévorent des pizzas au chorizo. Elles portent peu le voile, « à peine plus qu’en France » et arborent de jolis décolletés. Des femmes « bien plus dévêtues que la traditionnelle parisienne ». L’Europe de StreetPress est musulmane et heureuse. L’anomalie ce n’est pas le minaret, c’est l’islamophobie : « Les européens ont toujours cherché un ennemi commun : pendant la seconde guerre mondiale, c’étaient les juifs, et maintenant c’est l’Islam ». En Bosnie, on trouve « Un Islam plus européen que les européens ».
Repasse-moi donc la beurette je te prie
D’ailleurs, StreetPress angoisse pour les « beurettes ». On n’a de cesse d’« emmerder » la « beurette ». Pourtant, elle demande juste qu’on « lui lâche la grappe une bonne fois pour toute et qu’on la laisse profiter de la vie comme elle l’entend, comme n’importe quelle femme ». Analyser ce mot permettrait de « décortiquer l’ensemble des préjugés qui stigmatisent » les « femmes arabes ». « Beurette », le terme « désigne de la façon la plus dégradante qui soit les jeunes femmes issues de l’immigration maghrébine ». SOS Racisme doit se retourner dans sa tombe. Les « beurs », avant, c’étaient les potes. La « beurette », c’est un « stéréotype » tournant au « fantasme sexuel ». Elle n’est pas l’équivalent féminin du « beur » mais une « putain » qui a « le monde entier sur le dos ». Beurette rime ici avec levrette. Son crime ? Être une féministe de choc. Arabo-musulmane, la « beurette » peut être croyante ou non, porter le voile ou non, faire la fête, fumer, boire de l’alcool… Être une femme comme à Sarajevo en somme. En France, elle est victime de toutes les discriminations. La nouvelle victime féminine. Pauvre « beurette ». Elle en a pourtant, « du clito ». Le pire ? « Les commentaires des petits pouilleux frustrés et sans éducation ». Difficile de saisir de qui l’auteur de l’article parle mais la référence à la vermine sent bon le racisme à l’envers qui s’ignore racisme.
Toutes actrices pornos et on sera libres les meufs !
Pas de panique cependant : avec ou sans burqa je baise, donc je suis. « Les chattes dans mes films, c’est du bio », affirme Lucie Blush. La liberté est dans le cul des femmes. Facile : « Le porno du futur se fait avec des gens normaux » d’après la réalisatrice et actrice de « pornos alternatifs » féministes, le femporn. Ce qui pèche avec le porno industriel, selon elle, c’est que le « plaisir n’est jamais de la partie » et que, pour les acteurs, « ce n’est pas bandant du tout ». Une injustice ! « On retrouve toujours les mêmes scénarios super sexistes où la fille est uniquement un objet sexuel soumis et l’homme une sorte de bite perpétuellement en érection. Dans le porno “mainstream”, les femmes se font retourner sans arrêt et pour créer l’excitation il faut des scénarios de plus en plus extrêmes. Surtout, jamais la fille ne va se lever et dire “j’ai envie que de ci ou de ça maintenant” ». L’heure est grave car « cela rend les gens névrosés et personne ne sait plus comment prendre du plaisir ». Lucie Blush affirme que ses films sont « politiques » : « aujourd’hui, on rêve de normalité ». Le lecteur se reconnaît-il dans ce « personne ne sait plus » ou dans cette « normalité » passant par les caméras du porno ? Pas sûr.
Avec Charlotte, c’est du sérieux
Du coup, StreetPress voit des « fachos » à tous les étages. À commencer par les jolies filles n’ayant pas goût pour le porno alternatif ou la propagande sur l’ancienneté bosniaque de l’islamisation de l’Europe. La vraie grande menace prend le doux visage de Charlotte d’Ornellas, « la journaliste préférée de la fachosphère ». Elle serait passée de « Gollnisch à Ménard » et pige dans Présent, Boulevard Voltaire, Valeurs Actuelles tout en passant sur TV Libertés. Charlotte, c’est la nouvelle rock star des médias de la « ré-information ». Le péril guette, l’ancienne Jeanne d’Arc est partout. En janvier, en Syrie, elle a trouvé Bachar el-Assad « doux », « le genre de discours qui réveille » StreetPress. Charlotte est catholique pratiquante, de « droite extrême », provinciale, blanche, engagée politiquement, intelligente, écrivant bien, autant d’incongruités en 2017. Elle a un joli minois, la madone de SOS Chrétiens d’orient mais elle travaille pour des « sites en rouge sur le Décodex du Monde », ce dernier « outil » semblant fiable aux yeux de l’auteur de l’article. Ce qui n’est assurément pas le cas des organes pour lesquels la jolie Charlotte œuvre. Et « s’il y a bien une sensibilité à laquelle Charlotte d’Ornellas offre un mégaphone, c’est celle des identitaires ». Pas ceux qui font StreetPress chaque jour évidemment. Les autres, les pas gentils. Elle bosse avec le « monsieur médias de Marion Maréchal Le Pen », c’est dire. Ils ont fait le magazine France, dont le premier numéro « aurait été téléchargé plus de 60 000 fois ».
Dans StreetPress le monde est simple. Il y a les bons (eux), la brute (Charlotte d’Ornellas) et les truands (les « fachos »). Comme tout média, StreetPress doit choisir un axe de pensée et des thèmes de prédilection. Multiculturalisme, si possible non européen, rôles pornos pour toutes, librairies lesbiennes et/ou afros, dénonciation de la police, lutte contre le « fascisme », éloge du rap nique la France, des soirées non mixtes et des camps décoloniaux. La politique du PIR en somme.