France Info junior, ce sont des enfants qui chaque samedi sur France Info, posent des questions à un journaliste de la rédaction sur un sujet d’actualité. Le 2 février, des lecteurs de Mon quotidien, le quotidien des 10–13 ans posaient ainsi des questions à Marie-Ève Malouines, chef du service politique de France Info, relatives au projet de loi sur le mariage homosexuel débattu à l’Assemblée nationale. Une réponse de Malouines à la question de Rayane, 8 ans, a interpellé un lecteur de l’Ojim qui nous a signalé la séquence.
Question de l’enfant : « Est-ce que dans les pays où on a autorisé le mariage homosexuel il y a eu des problèmes ? »
Réponse de Marie-Ève Malouines : « Oui, il y a eu des problèmes dans plein d’autres pays qui ont autorisé le mariage homosexuel et c’est d’ailleurs une des références pour les législateurs de gauche aujourd’hui, c’est qu’il disent qu’il y a eu beaucoup de problèmes, beaucoup de manifestations, beaucoup de gens qui n’étaient pas d’accord et puis une fois que le texte a été voté, et bien, c’est rentré dans les mœurs et puis les gens se marient et ça ne crée plus de problèmes, donc ils disent oui il y a des manifestations quand ça se fait, et puis après, en France comme ailleurs, ça se passera très bien ».
On peut se demander si la question du petit Rayane n’était pas plutôt de savoir si dans les pays où on a autorisé le mariage homosexuel, il n’y avait pas eu des problèmes liés à ce mariage ? Une réponse possible aurait donc été de parler des nombreux procès entre « parents sociaux » et « parents biologiques » qui ont éclaté dans les pays ayant autorisé le mariage homosexuel et la procréation artificielle qui va avec.
Voici trois exemples de « problèmes » qu’aurait pu évoquer Marie-Ève Malouines pour éclairer notre chère tête blonde.
Un trentenaire répondant à une annonce en Grande-Bretagne, donne son sperme à un couple de lesbiennes. Deux enfants naissent. Le père veut soudain assurer son rôle de papa. Procès. Le juge accorde la garde partagée. « Ce qui est particulièrement injuste, c’est qu’une enfance gâchée de la sorte marquera sans doute ces enfants à jamais », déplore le juge en rendant son jugement
En Grande-Bretagne toujours, une femme accepte que son mari donne son sperme à un autre couple de lesbiennes. Mais les deux femmes, trop âgées, font appel à une mère porteuse et lancent une procédure d’adoption pour récupérer le bébé. A la naissance, la femme du donneur considère que le sperme de son mari fait partie des « biens patrimoniaux » et convainc celui-ci de récupérer « son » bébé. Entretemps, la procédure d’adoption a échoué à cause de l’âge des demandeuses. La mère porteuse accouche ainsi d’un bébé qui n’est à personne mais que tout le monde revendique : les femmes qui l’ont « commandé », le mari qui l’a à moitié fabriqué, la mère qui l’a porté dans son ventre. Procès. La garde est accordée aux lesbiennes.
En Belgique, l’histoire de la petite Donna a défrayé la chronique. Un homme a une compagne stérile. Il donne son sperme à une mère porteuse qui moyennant 8000 euros lui fabriquera un bébé. Mais la pondeuse, bonne commerciale, le promet à un couple de gays (8000 euros en plus), avant de finalement le vendre 15 000 euros à un troisième couple hollandais. Sept ans de pataquès juridique suivent, avec le petit otage qui grandit au milieu de tout ça. La Justice belge finit par s’autosaisir en poursuivant devant le Tribunal correctionnel les trois couples (l’homme et sa compagne stérile, les homos et les Hollandais) pour « traitements inhumains et dégradants » envers la fillette. Celle-ci vit toujours en Hollande et n’a jamais vu son père (exemples tirés du Figaro du 12 novembre 2012).
Mais la journaliste a préféré comprendre la question dans le sens qui l’arrangeait et l’unique problème, dans sa réponse, devient… les opposants à ce type d’union ! Une fois ce problème réglé, c’est-à-dire, une fois la loi passée, « en France, comme ailleurs, ça se passera très bien ». CQFD.
Un bel exemple de manipulation des esprits, particulièrement choquant quand elle concerne un enfant.
Crédit photo : capture d’écran site franceinfo.fr