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Un professeur de l’IUT de journalisme de Lannion compare les terroristes djihadistes aux militants anti-IVG

21 novembre 2015

Temps de lecture : 4 minutes
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Un professeur de l’IUT de journalisme de Lannion compare les terroristes djihadistes aux militants anti-IVG

Temps de lecture : 4 minutes

Suite aux attentats, un débat était organisé entre environ 130 élèves d’Info-Com de l’IUT de Lannion – une filière dont l’une des options prépare de futurs journalistes et leurs professeurs.

Par­mi les pro­pos rap­portés par le quo­ti­di­en région­al Ouest-France, l’on relève cette ques­tion d’une élève sur le traite­ment de l’in­for­ma­tion : Com­ment faire pour que les Arabes ne se sen­tent pas stig­ma­tisés ? » Enseignante-chercheuse de l’I­UT, Béa­trice Dami­an-Gail­lard lui fait alors cette réponse pour le moins éton­nante : « Parce que vous, on ne vous demande pas de vous pronon­cer chaque fois que des catholiques inté­gristes font un mou­ve­ment anti-IVG », l’appelant ensuite à réfléchir à qui il con­vient de don­ner la parole.

Comme le relève le jour­nal région­al indépen­dant Breizh Info, le par­al­lèle fait par l’en­seignante est choquant, puisque les anti-IVG n’ont jamais tué per­son­ne en France : « Mme Dami­an-Gail­lard a sans doute oublié de rap­pel­er à ses élèves que l’intégralité des atten­tats ter­ror­istes ayant tué des cen­taines d’individus en France ces 20 dernières années ont été per­pétrés par des indi­vidus de con­fes­sion musul­mane et pas du tout catholique ».

Au cours du même débat, un autre pro­fesseur, Pierre-Yves Bul­teau insis­tait sur le fait que « la prise de recul, c’est aus­si de réfléchir à qui on donne la parole quand on est jour­nal­iste ». Aux pro­pos de ce mil­i­tant de gauche assumé dont les engage­ments oscil­lent du catholi­cisme social au par­ti com­mu­niste, on pour­rait rétor­quer que la prise de recul con­siste aus­si à réfléchir et à rester neu­tre et objec­tif plutôt de faire des par­al­lèles mal­adroits et biaisés. Prob­a­ble­ment trop dif­fi­cile pour ce jour­nal­iste qui ne cache pas ses opin­ions, mais qui a théorique­ment la dure tâche d’ap­pren­dre à ses élèves l’ob­jec­tiv­ité et la neu­tral­ité… Inutile donc de s’é­ton­ner de la crise de con­fi­ance dans les médias du sys­tème qui per­dure, et qui ne sur­prend que ceux qui en font par­tie : le ver est dans le fruit depuis le stade de la formation.

Du reste, Béa­trice Dami­an-Gail­lard n’est pas une incon­nue et sa sor­tie con­tre les mil­i­tants anti-IVG n’a rien d’an­odin au vu de son pro­fil. Respon­s­able du DUT de jour­nal­isme à Lan­nion et maître de con­férences à Rennes 1, elle est spé­cial­isée sur « trois axes ‑analyse des dis­posi­tifs d’organisation du tra­vail des jour­nal­istes, socio-économie des médias et plu­ral­isme de l’information, iden­tités gen­rées et indus­tries cul­turelles ». Ses pub­li­ca­tions sont sou­vent à la croisée de ces axes, même si elles tour­nent plutôt autour des divers­es formes de la sex­u­al­ité et de l’écrit. On peut en not­er deux plus poussées vers le genre, l’une qui passe le jour­nal­isme au prisme du gen­der, l’autre qui con­cerne les  « assig­na­tions » de genre dans les médias, essen­tielle­ment autour du traite­ment des femmes, qu’elles soient des per­son­nal­ités ou des arché­types du quotidien.

Les iden­tités gen­rées ren­voient à la théorie du genre, autrement dit au con­cept soci­ologique con­tro­ver­sé selon lequel on ne naît pas homme ou femme, mais on le devient – notam­ment parce que la société vous con­fère un genre – on appelle cela une « assig­na­tion », ou parce qu’on le choisit. Ce qui se fait au mépris de la con­di­tion humaine, comme en témoigne l’ex­péri­ence trag­ique que le savant fou John Mon­ey, père de la théorie du genre, a infligé à deux jumeaux, expéri­ence qui s’acheva par le sui­cide des deux cobayes. D’autres ten­ants de la théorie du genre affir­ment que l’on peut grandir sans sexe ou en le changeant au gré de ses désirs. Mal­gré l’ex­trême minorité des ten­ants de cette théorie en France, mal­gré surtout son car­ac­tère très con­tro­ver­sé, elle est inculquée à un nom­bre crois­sant d’élèves (du pub­lic ou du privé sous con­trat) avec une extrême com­plai­sance de la part de l’Éducation Nationale et des pou­voirs publics qui se cachent der­rière l’en­seigne­ment de « l’é­gal­ité des sex­es » pour la laiss­er pro­mou­voir impunément.

Crédit pho­to : hpzcr via Flickr (cc)

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