On ne présente plus l’empire de LVMH de Bernard Arnault régnant sur le luxe, le champagne et la mode. Mais l’empire est aussi médiatique (voir l’infographie infra) avec le navire amiral Le Parisien Les Échos qui essaie de se verdir.
Un projet amorcé en 2020
En 2020, le groupe Les Échos — Le Parisien concrétisait son engagement en faveur du développement durable en devenant actionnaire majoritaire de ChangeNOW, une société qui organise des sommets réguliers « pour faire émerger des solutions positives, et aider à les développer à grande échelle » d’après Les Échos. À cette occasion, le journal s’était doté d’un « magazine digital » Les Échos Planète, qui semble actuellement relégué au poste de sous-catégorie du site web. Aujourd’hui, le groupe passe à la vitesse supérieure avec un projet de plus grande ampleur : le média écologiste 2050Now.
2050Now
Se voulant à la fois proche des jeunes, du grand public et des entreprises, le nouveau-né du secteur médias du groupe LVMH prévoit même une plateforme de recherche d’emploi. Dans un premier temps, la publication de contenu en ligne qui a déjà débuté sur Instagram, TikTok et Twitter permettra d’asseoir la popularité de 2050Now à travers des vidéos et textes courts, abordables et variés, disponibles gratuitement et sans publicité. D’ici un an, le média prévoit également un éventail de newsletters et formations courtes en ligne. Certaines, à destination des entreprises internationales, feront partie de l’offre payante. Enfin, le projet « La Maison », autre pilier du projet consistera en un observatoire complet à destination des entreprises, créé pour faciliter la transition écologique.
Les objectifs de Pierre Louette
Face aux différents risques liés au changement climatique « l’urgence est déclarée, on doit contribuer à cette intelligence collective. » pour Pierre Louette, PDG du groupe Les Échos — Le Parisien parmi des propos recueillis par Les Échos. L’enjeu pour le média sera de concilier dans sa ligne éditoriale les deux franges cibles de son auditoire : la jeunesse écolo,progressiste et les professionnels libéraux. Réussir ce pari présenterait un avantage certain : « Cette cible pourrait aussi rajeunir l’audience des médias du groupe. » selon l’article publié dans Les Échos. Face au délaissement des journaux traditionnels pour des formats plus courts et interactifs, la publication de contenu sur les réseaux sociaux s’annonce comme le moyen de s’approprier ou se réapproprier un nouveau public plus jeune.
C’est en effet précisément là que se situe l’auditoire présent et en devenir du média : « On parle à […] 14 millions de Français qui se méfient autant du greenwashing que du catastrophisme » a déclaré Vincent Giret, cocréateur de 2050Now lors de la conférence de lancement officielle partiellement retranscrite sur Instagram.
Dans un article accordé au Figaro, Pierre Louette en est convaincu :
« 2050NOW sera un média engagé, mais pas militant, qui a la conviction que le développement économique et la croissance peuvent être compatibles avec les limites planétaires ».
Centrisme libéral et soutien à la croissance
À travers les lignes des autres journaux du groupe, le nouveau média laisse devine un centrisme libéral (et un tantinet libertaire) comme orientation globale de sa ligne éditoriale. Convaincu que les entreprises peuvent apporter une réponse au réchauffement climatique, l’ambition prévisible est de se faire le porte-étendard de la soutenabilité de la croissance. Comme en témoigne la courte vidéo sur ce chef d’entreprise dit éco-responsable publiée sur le compte Instagram de 2050Now.
L’appartenance du média au groupe LVMH lui assurera sans doute aucun de ne pas tomber dans l’anticapitalisme. Par ailleurs, l’inclusion de 2050Now dans le groupe LVMH, pourra servir de guide aux autres entreprises de Bernard Arnault qui développent leur stratégie de Responsabilité Sociale et Environnementale, la fameuse RSE devenue un pont aux ânes obligé.
Voir aussi : LVMH, infographie