Le 3 mai 1991, une déclaration était adoptée à l’issue d’un séminaire pour le développement d’une presse africaine indépendante organisé à Windhoek (Namibie). Elle soulignait l’importance d’une presse libre pour le développement de la démocratie.
Deux ans plus tard, l’assemblée générale des Nations Unies instituait une journée mondiale de la liberté de la presse tous les ans, le 3 mai. On en célèbre aujourd’hui la vingtième édition.
Cette journée est l’occasion de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse mais aussi d’évaluer cette liberté dans les différents pays, de défendre les médias des attaques contre leur indépendance et de se souvenir des journalistes tués dans l’exercice de leur fonction. Le thème retenu pour l’édition 2013 est : « parler sans crainte : assurer la liberté d’expression dans tous les médias ».
68 gouttes de sang maculant la planète : tel est le symbole qu’a pour sa part choisi l’Association of Newspapers and News publishers (Wan-Ifra) pour marquer le coup. Chaque goutte de sang fait en effet référence à un journaliste tué en 2012 (dont 16 en Syrie, 14 en Somalie et 6 au Mexique).
Depuis le début de l’année 2013, ce sont 19 journalistes qui ont été tués dans le monde, tandis que 174 d’entre eux sont actuellement emprisonnés, selon Reporters dans Frontières. L’association publie, à l’occasion de ce 3 mai, une liste de 32 « prédateurs de la liberté de l’information », rejoints cette année par le nouveau président chinois Xi Jinping et les frères musulmans égyptiens.
S’il est mobilisateur de dénoncer les violations brutales exercées contre la liberté de la presse dans les pays non-démocratiques, on peut néanmoins regretter que ce type de manifestation ne fasse l’impasse sur les violations plus subtiles que connaissent les pays démocratiques en la matière, et singulièrement la France, où des pans entiers du débat publics sont, de fait, interdits d’expression sans que cela ne choque outre mesure les défenseurs de la liberté.