La presse mainstream, meilleur gardien du français moyen contre les fake news ? À voir. Ouest-France vient par exemple de se faire prendre la main dans le sac en pleine propagation de fausse nouvelle, même si l’article incriminé a été promptement retiré de l’édition de Rennes.
Et c’est même un journaliste chevronné, Samuel Nohra – depuis 1996 à la rédaction – qui a commis, le mot est bien choisi, un article intitulé « Rennes. L’appel aux dons pour un jeune atteint de quatre cancers était bidon ». Il se trouve que Julien, 27 ans, est bien atteint d’un cancer, et que son demi-frère a lancé une collecte pour lui sur le site GoFundMe, afin de lui financer un dernier traitement par cryothérapie à Saint-Grégoire.
Sur le site, la collecte indique qu’il est traité à Rennes. Ni une ni deux, le journaliste de Ouest-France contacte le CHU, qui l’éconduit, n’étant pas concerné – et n’avait d’ailleurs pas à lui répondre au vu du secret médical – et vers la plateforme de collecte de dons, qui bloque la collecte temporairement par précaution. Faute d’avoir les coordonnées du malade, il omet de joindre la famille, et décide donc de son propre chef que la collecte était bidon. Ce qui se retrouve rapidement dans le journal.
Sauf que le malade était loin d’être imaginaire… et la colère de la famille est elle aussi bien réelle. Elle a joint le journaliste qui ne s’est pas excusé, même si l’article a été retiré. Une plainte en diffamation pourrait être déposée contre le journaliste indélicat, car « c’est avant tout de notre honneur dont il s’agit », explique une proche du jeune malade dans un autre titre de la presse locale, Breizh Info.