C’est à l’occasion des États généraux de l’information qu’a été chiffré le coût de l’information pour les médias grand public : représentant 2,4 milliards d’euros par an, ce coût atteindrait les 3 milliards d’euros en intégrant la presse professionnelle et les agences de presse.
Méthodologie de l’étude
C’est dans le cadre du groupe relatif à « l’avenir des médias d’information et du journalisme » que les États généraux de l’information ont pu estimer le coût de l’information pour les médias grand public. Selon ce groupe d’étude, le coût de l’information pour les grands médias public atteindrait 2,4 milliards d’euros annuel, voire 3 milliards si l’on y compte la presse professionnelle ou les agences de presse. Des milliards d’euros pour les éditeurs, répartis à 29 % pour l’audiovisuel public, 26 % pour l’audiovisuel privé et 44 % pour la presse.
L’étude portait sur la presse écrite, comme la télévision, la radio ; elle excluait néanmoins les pureplayers. Les critères retenus comportaient notamment les moyens humains, les frais relatifs à leur emploi, les coûts techniques ou les frais indirects comme les abonnements aux agences de presse.
Une étude inédite
L’estimation d’un tel coût n’avait jamais été calculée. « Cette étude est inédite, s’est réjoui Christopher Baldelli, président du 3ème groupe de travail des EGI. [Elle comporte] un chiffre global et détaillé ne figurant jusqu’alors dans aucune étude ». Estimant que le coût de l’information était « intrinsèquement liée à sa valeur dans une démocratie », le président du comité de pilotage des États généraux de l’information a souligné que « la question du modèle économique [était] absolument essentielle ». Certains membres du groupe de travail espèrent que cette étude sera poursuivie par les pouvoir publics sous la forme d’un tableau annuel.
Quel chiffre d’affaires ?
Pour l’année 2023, le chiffre d’affaires s’est révélé stable sur tous les supports, avec un total de ressources des médias grand public estimé à 12 milliards d’euros pour l’année. L’audiovisuel public totalise 28 % de ce chiffre quand sa branche privée en couvre 35 %. La presse écrite a totalisé quant à elle 33 % de ce chiffre. Sur le chiffre d’affaires total, on constate une amélioration de 1,5 milliards d’euros par rapport à l’année précédente. Pour autant, en cinq ans, la presse aurait perdu un milliard d’euros de ressources. Alors qu’elle représente 43 % des revenus, la publicité ne représente dans le poids principal des ressources que 26 % pour la presse écrite, qui s’appuie encore à 64 % sur l’achat et l’abonnement.
En ce qui concerne l’ensemble des médias grand public, 38 % des ressources sont issues de la publicité contre 23 % par l’achat et l’abonnement et 32 % d’aides directes et de redevance télévisuelle. Le président du 3ème groupe note à cet égard : « Ce que le citoyen paye représente moins d’un quart [des ressources des médias grand public] ». Soit une participation de l’État de près d’un tiers…
Quelle masse salariale ?
La masse salariale des médias est en hausse de 0,9 % d’équivalents temps plein. On dénombrerait 15 000 équivalents temps plein dans la presse écrite contre plus de 12 000 dans l’audiovisuel. Avec près de 70 %, les coûts salariaux représentent la part la plus importante du coût de l’information. Ce coût est d’ailleurs quasi proportionnel au nombre de journalistes employés. Mais alors que le coût de l’information dans la presse écrite dépend surtout des emplois des journalistes, il a tendance à se limiter pour les très grandes rédactions – de plus de 800 journalistes.