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Abel Mestre

1 mai 2023

Temps de lecture : 20 minutes
Accueil | Portraits | Abel Mestre
Accueil | Portraits | Abel Mestre

Abel Mestre

Temps de lecture : 20 minutes

À la gauche de l’extrême gauche du Monde

Faut-il classer Abel Mestre dans la catégorie journaliste ? Abel Mestre constitue à lui seul un fourre-tout de l’extrême extrême-gauche, allant du stalinisme à l’anarchisme en passant par le trotskisme expérimental et l’action de rue. Plus qu’un journaliste, Abel Mestre est avant tout un militant qui s’est constitué (avec Caroline Monnot) une niche écologique au Monde en fantasmant autour de l’extrême-droite qui constitue pour lui à la fois une rente et une forme de fascination. Plus récemment, il a été responsable de la rubrique football puis du suivi de la gauche de la gauche, un domaine où il est plus à l’aise.

Formation

Pro­mo­tion 2006 du Cen­tre de For­ma­tion des Jour­nal­istes (Paris). En 2006 : lau­réat du prix BAYARD « Jeune jour­nal­iste ». Ce prix récom­pense les arti­cles écrits sur le thème « Planète atti­tude» et pub­liés dans plusieurs titres du groupe Bayard.

2003 – 2004 Insti­tut de crim­i­nolo­gie de Paris, Cer­ti­fi­cat de sci­ences criminelles.

1999 – 2003 Uni­ver­sité Pan­théon Assas (Paris II) Master.

Parcours professionnel

« Jour­nal­iste », spé­cial­iste de l’ex­trême droite au jour­nal Le Monde. Auteur avec Car­o­line Mon­not d’un blog du Monde spé­cial­isé sur l’ex­trême droite, “Droites extrêmes”, depuis novem­bre 2009.

Octo­bre 2003 à avril 2007 : Inter­vieweur, puis rédac­teur et chroniqueur à « Très ouvert cul­turelle­ment : la société inter­viewée » (TOC). Abel Mestre est respon­s­able de la rubrique « Toc tique », signe ses arti­cles Abel Mestre, puis Abel Mat­ti­oli Mestre enfin utilise le pseu­do­nyme de Jean Ackerman.

En avril 2015 il quitte le ser­vice poli­tique du Monde pour rejoin­dre le ser­vice des sports où il s’occupe en par­ti­c­uli­er du foot­ball. À ce titre il s’at­taque au spon­sor­ing du rug­by Club de Vannes par le média indépen­dant bre­ton Breizh Info, parte­nar­i­at finale­ment suspendu.

Début 2018 Abel Mestre réin­tè­gre le ser­vice poli­tique du jour­nal où il sem­ble suiv­re l’extrême gauche et la France Insoumise. À ce titre, il met en exer­gue les déc­la­ra­tions du père de la min­istre Mar­lène Schi­ap­pa, mil­i­tant trot­skyste grand teint qui donne des leçons de marx­isme à sa fille. Il tente de main­tenir un dif­fi­cile équili­bre entre extrême-gauche et gauche de gouvernement.

En mai 2020, Abel Mestre s’attaque à Michel Onfray, qui a l’outrecuidance de refuser le cli­vage droite-gauche en fon­dant une revue, Front Pop­u­laire, des­tinée à recueil­lir les opin­ions des sou­verain­istes des deux rives. Autant dire que ce dévi­a­tion­nisme est intolérable pour Mestre et sa col­lègue Lucie Soul­li­er, qui s’emploient à flétrir l’initiative en pointant la présences de per­son­nal­ités d’« extrême-droite » au nom­bre des abon­nés et des col­lab­o­ra­teurs (que les auteurs de l’enquête con­fondent allè­gre­ment) de la nou­velle revue. Par la suite, Lau­rent Jof­frin leur emboîte le pas, dans un édi­to­r­i­al aux accents de bulle d’excommunication. Pour la scrupuleuse vigie du Monde, le sou­verain­isme sera de gauche, ou ne sera pas.

Fin octo­bre 2021, il remet le fan­tôme de l’antifascisme de car­ton-pâte à la mode en pub­liant un long papi­er sur « l’antifascisme, un renou­veau par la jeunesse » où il utilise ses nom­breuses con­nec­tions mil­i­tantes avec l’extrême gauche de l’extrême gauche ; comme un passé qui ne passe pas.

En novem­bre 2022, tout en restant rat­taché au même ser­vice poli­tique, il est chargé de la Jus­tice et des lib­ertés publiques. À ce titre, sa préoc­cu­pa­tion est de couper court au « pop­ulisme judi­ci­aire » et de restau­r­er l’image des mag­is­trats, bien mise à mal par l’explosion vis­i­ble de la délin­quance et la détresse des policiers. Comme un sym­bole, le jour­nal­iste men­tionne, en intro­duc­tion d’un arti­cle, l’« lafflux des affaires de vio­lences con­ju­gales qui arrivent dans les pré­toires ces dernières années », sans se pronon­cer sur les caus­es éventuelles du phénomène.

Publications

Le Sys­tème Le Pen : Enquête sur les réseaux du Front nation­al. Abel Mestre et Car­o­line Mon­not, 2011, Denoël.

Parcours militant

  • Très proche de l’organisation « La Riposte », sec­tion française de la « Ten­dance Marx­iste Inter­na­tionale » (organ­i­sa­tion inter­na­tionale marx­iste de fil­i­a­tion trot­skiste) et con­sti­tuée en ten­dance au sein du Par­ti com­mu­niste français. Abel Mestre a signé deux arti­cles dans le bimen­su­el « La Riposte » (revue éponyme de ce groupe) dans le numéro de novembre/décembre 2001, inti­t­ulé « Le mas­sacre du 17 octo­bre 1961 » et en jan­vi­er 2002, « 1917: la mutiner­ie des sol­dats russ­es à La Cour­tine (Creuse) ». Abel Mestre ajoute à sa sig­na­ture, « PCF, Paris ».
  • Mil­i­tant à l’UNEF à l’Université Paris II Assas. Durant ces années « d’action directe », il eut maille à par­tir avec des mou­ve­ments d’étudiants de droite très implan­tés à Paris II.
  • En par­al­lèle, mem­bre du groupe informel « De l’utopie con­crète » ini­tié par Roland Cas­tro, « se réu­nis­sant tous les jeud­is (…) dans la per­spec­tive des élec­tions européennes du print­emps 2004. » (Urban­isme sep­tem­bre-octo­bre 2003). Roland Cas­tro, archi­tecte (et mem­bre du Con­seil nation­al du par­ti com­mu­niste français) était à l’initiative en 2000 avec le député européen du PCF et ancien prési­dent de SOS Racisme, Fodé Syl­la, du « Mou­ve­ment pour la civil­i­sa­tion Urbaine » voulant crois­er « moult com­pé­tences (asso­ci­a­tions, pro­fes­sion­nels, élus) et tran­scen­der les cli­vages poli­tiques » (L’Humanité Heb­do, 26/02/2000). Abel Mestre est l’un des mem­bres fon­da­teurs en 2002 du « Mou­ve­ment de l’utopie con­crète » (MUC), un par­ti poli­tique dont le prési­dent était Roland Cas­tro. Abel Mestre est le respon­s­able de la Com­mis­sion laïc­ité (mag­a­zine TOC octo­bre-novem­bre 2003, voir infra). Dans un entre­tien accordé à Nico­las Voisin pour Ago­ra Vox, Roland Cas­tro dévoilait le pro­gramme de ce grou­pus­cule (voir aus­si SA NEBULEUSE) :

« Il faut que tout le monde soit d’accord sur les con­di­tions : le droit de vote des étrangers aux élec­tions locales, la régu­lar­i­sa­tion des sans-papiers, l’arrêt de la chas­se aux mômes dans les écoles, la recon­nais­sance du vote blanc, un ser­vice civique oblig­a­toire garçon-fille (…) Le prob­lème actuel de la France est l’explosion du sen­ti­ment d’appartenance. (…) Notre pro­gramme : Révo­lu­tion frater­nelle pour une République métis­sée. (…) La fin de la dis­crim­i­na­tion des Noirs et des Arabes. (…) La voca­tion de l’Europe elle va s’appeler le gou­verne­ment du monde un jour. (…) La Turquie doit être dans l’Europe, c’est bien qu’un pays musul­man soit dans l’Europe. (…) Tout ce qui est sur le plan cli­ma­tique, il faut s’orienter vers la gou­ver­nance mon­di­ale. Nous sommes som­més à une gou­ver­nance mon­di­ale sur les ques­tions liées à l’environnement. (…) Je suis pour une régu­lar­i­sa­tion et sys­té­ma­tique de tous les sans-papiers. Je suis pour une Europe avec des fron­tières poreuses. » (Source).

  • De 2003 à 2007 : Inter­vieweur, puis rédac­teur et chroniqueur au mag­a­zine TOC (« Très ouvert cul­turelle­ment : la société inter­viewée »). Créé en octo­bre 2003 par Arnauld Cham­premier-Trig­ano et Pierre Cat­tan, ce mag­a­zine accueil­lait dans une optique trans­ver­sale de l’engagement poli­tique de nom­breux mil­i­tants de gauche, du « Mou­ve­ment de l’Utopie Con­crète », de l’UNEF, du par­ti social­iste comme Tris­tan Mendès France, mais aus­si Nadia Tiour­tite, Stéphane Pocrain (proche des Verts et plusieurs fois con­damné en jus­tice) ou Fiammet­ta Ven­ner (com­pagne de Car­o­line Fourest). Les fon­da­teurs de TOC, Pierre Cat­tan et Arnauld Cham­premier-Trig­ano ont eu des respon­s­abil­ités au sein de l’U­nion Nationale des Etu­di­ants de France — Indépen­dante et Démoc­ra­tique (UNEF-ID). Ce dernier a été le vice-prési­dent de l’UNEF-ID de 1994 à 1997 et prési­dent des clubs Res Pub­li­ca.
  • Sig­nataire de l’appel « Laïcs, retrou­vons-nous », toute « l’équipe de TOC était présente à la man­i­fes­ta­tion du 6 mars 2011 avec sa ban­de­role Inté­grisme = fas­cisme. » (TOC, avril-mai 2004)

Signataire de l’appel « Laïcs, retrouvons-nous », toute « l’équipe de TOC était présente à la manifestation du 6 mars 2011 avec sa banderole Intégrisme = fascisme. »

  • 2006 : Abel Mestre pub­lie un arti­cle dans L’Humanité (19 jan­vi­er), inti­t­ulé « Soupes iden­ti­taires : les vieilles recettes de l’extrême droite ».
  • 2009 : Élu comme sup­pléant de l’« Inter­syn­di­cale CFDT-SNJ-SNJ-CGT » en tant que can­di­dat CFDT aux élec­tions des délégués du per­son­nel de la société éditrice du Monde.
  • Très proche du « Réseau d’é­tude, de for­ma­tion et de lutte con­tre l’ex­trême-droite et la xéno­pho­bie » (REFLEX­es), revue puis site inter­net d’ultra-gauche dont le tra­vail con­siste à analyser et dénon­cer les mil­i­tants qual­i­fiés d’extrême droite.

Très proche du « Réseau d'étude, de formation et de lutte contre l'extrême-droite et la xénophobie » (REFLEXes)

  • Numéro 9 (févri­er 2005) du mag­a­zine TOC, Abel Mestre lance cet appel :

Numéro 9 (février 2005) du magazine TOC, Abel Mestre lance cet appel

  • Il par­ticipe avec Car­o­line Mon­not, sa com­parse au jour­nal Le Monde, le 12 décem­bre 2011 à Saint-Denis à une « ren­con­tre-débat » ayant pour thème « Con­tre le FN et l’extrême-droite…Saint-Denis con­tre-attaque ! » organ­isée par le « Col­lec­tif dionysien con­tre le Front Nation­al et l’extrême-droite ». Ce col­lec­tif regroupe : Al, Apeis, Cgt Plaine-Com­mune, Col­lec­tif Antiraciste, Coor­di­na­tion 93 de lutte pour les Sans-Papiers, Fase, Mrap, Mou­ve­ment de la Paix, Npa, Pcf, Ps, Ras l’Front, sec­tion dionysi­enne du SNUipp-FSU, divers­Es citoyennes et citoyens.

Collaborations

En mai 2010 Mestre par­ticipe au débat « Images de l’extrême droite en Europe », avec Vin­cent Geiss­er, soci­o­logue et poli­to­logue, Man­fred Rist, jour­nal­iste suisse cor­re­spon­dant à̀ Paris, Car­o­line Mon­not jour­nal­iste au jour­nal Le Monde, et Alber­to D’Argenzio, jour­nal­iste ital­ien cor­re­spon­dant à Brux­elles de L’Espresso et d’Il Man­i­festo. Organ­isé par Made­line Wok­er et son équipe étu­di­ante de Sci­ences-Po dans le cadre du « Fes­ti­val TRANSEUROPA, pre­mier fes­ti­val réelle­ment transna­tion­al. Il se déroule simul­tané­ment à̀ Lon­dres, Paris, Bologne et Cluj-Napoca. Il est à la fois un fes­ti­val artis­tique, cul­turel et poli­tique, con­stru­it et mis en place par une équipe orig­i­naire des qua­tre coins d’Europe. Inno­vant, trans­ver­sal et cri­tique, il invite, dans cha­cune des villes du Fes­ti­val et sur inter­net, intel­lectuels, artistes, per­son­nal­ités poli­tiques, mil­i­tants et citoyens de tous les pays ou d’aucun à créer l’Europe par ses habi­tants. » L’organisateur de ce fes­ti­val était « Euro­pean Alternatives ».

Par­ticipe à la rédac­tion du « Droit de Vivre », le mag­a­zine de la « Ligue Inter­na­tionale con­tre le Racisme et l’Antisémitisme » (LICRA). Il fait par­tie « des amis de la LICRA, experts dans leur domaine » comme Jean-Yves Camus, Philippe Lamy, Car­o­line Mon­not, Samuel Vasquez et Patrick Mignon. (Rap­port d’activités de la LICRA 2010).

Il l’a dit

Le 17 octo­bre 1961, deux à trois cents Algériens et Français d’origine algéri­enne, qui man­i­fes­taient con­tre le cou­vre feu que le Préfet de police Papon leur avait imposé, ont été tués et jetés dans la Seine par des policiers déchaînés. Quar­ante ans plus tard, peu de gens con­nais­sent ce pogrom per­pétré en plein Paris, avec la bien­veil­lance du préfet de police, lui-même cou­vert par les plus hautes instances de l’État. (…)Mais ce qui s’est passé le 17 octo­bre 1961 est dif­férent par l’ampleur du mas­sacre: les his­to­riens les plus sérieux esti­ment que le nom­bre des vic­times se situe entre deux et trois cents. (…) dès le mois de sep­tem­bre 1961, ils for­mèrent, en toute illé­gal­ité mais avec l’accord de leur préfet, Mau­rice Papon, des “escadrons de la mort”: les policiers allaient, le plus sou­vent à une dizaine, chercher des Maghrébins, les matraquaient et les jetaient dans la Seine.(…) Ces derniers sont pour­suiv­is jusque dans les ruelles du quarti­er Saint Séverin et les halls d’immeubles où ils sont matraqués, inlass­able­ment, puis jetés dans la Seine. Les mêmes scènes se passent partout dans Paris et sa proche ban­lieue: matraquage jusqu’à la perte de con­nais­sance, puis mise à l’eau. La Riposte (novembre/décembre 2001) : “Le mas­sacre du 17 octo­bre 1961”.

« Sym­bole bien utile pour l’ex­trême droite afin d’ex­clure les SDF ne mangeant pas de porc : des juifs et des musul­mans, entre autres. Ces « soupes iden­ti­taires » ne sont pas une nou­veauté ». L’Humanité 19 jan­vi­er 2006, « Soupes iden­ti­taires : les vieilles recettes de l’extrême droite ». Source : humanite.fr

« Lors d’un con­seil nation­al de l’UMP, Nico­las Sarkozy s’est pronon­cé con­tre l’entrée de la Turquie en Europe (…) Après le bruit et l’odeur de Chirac, Nico­las Sarkozy reprend le flam­beau du pop­ulisme élec­toral­iste de la droite par­lemen­taire, qui caresse dans le sens de la haine ». TOC, « Quand Sarko se prend pour Charles Mar­tel », N°5, juin-juil­let 2004

« Dans la série « facho qui a réus­si », je demande le jour­nal­iste, Patrick Buis­son, qui sera chroniqueur dans la prochaine émis­sion poli­tique de LCI « Ques­tions qui fâchent », a été mil­i­tant d’extrême droite et cor­re­spon­dant de Minute à l’assemblée nationale. Il est entré au Figaro quelques années après, puis à LCI ». TOC, « Ils sont partout », n°10, mars 2005

« Le sym­bole serait le bien­venu : les nations européennes ont une énorme respon­s­abil­ité dans la dépor­ta­tion de 42 mil­lions de per­son­nes durant les treize siè­cles qu’a duré l’esclavage. L’amnésie est de mise par­mi les anci­ennes puis­sances esclavagistes. » TOC, « L’esclavage, crime con­tre l’humanité », n°11, avril 2005

« Pour­tant, le rôle posi­tif de la coloni­sa­tion peut se résumer à quelques chiffres : 14 mil­lions d’Africains déportés du XVIe au XIXe siè­cle, il y aurait eu 13 mil­lions de morts, dont 2 mil­lions dis­parus en mer quand ceux qui appor­taient la civil­i­sa­tion les jetaient par-dessus bord. (…) Une des séquelles du colo­nial­isme a été la poli­tique de la France sur le con­ti­nent noir. La « françafrique » (..) ou plus récem­ment le rôle plus que trou­ble joué par l’armée française au Rwan­da pen­dant le géno­cide en 1994, ou en Côte d’Ivoire ces dernières années. En 1962, en Algérie, on comp­tait plus de 80% d’analphabètes, moins de 10% de pop­u­la­tion sco­lar­isée, un seul vétéri­naire, deux ingénieurs et cinq archi­tectes algériens. » TOC, « Les colonies ? des vacances », n°16, jan­vi­er 2006

« S’il faut vrai­ment par­tir des besoins pour faire les poli­tiques d’immigration, l’ONU estime que l’Europe a besoin de 154 mil­lions d’immigrés d’ici à 2050. Et tous ne pour­ront pas être des intel­lectuels ». TOC, « Immi­gra­tion piège à cons », n°18, mars 2006

« His­torique­ment, l’antifascisme était une nébuleuse, sans struc­tura­tion nationale ni stratégie com­mune. La nou­velle généra­tion assume une ligne uni­taire et même de par­ler avec les for­ma­tions de gauche, pour peser pen­dant la prési­den­tielle. », L’antifascisme, un renou­veau par la jeunesse, Le Monde, 26 octo­bre 2021

« La Jeune Garde est née il y a deux ans à Lyon, parce que Lyon est une ville où l’extrême-droite vio­lente est très présente, où il y a beau­coup d’exactions, d’agressions… », pod­cast « L’Heure du Monde », 12/11/2021.

Sur CNEWS : « La gauche est égale­ment résumée à une sur­vivance du passé « décon­nec­tée du ter­rain », quand elle nest pas le bras armé du « wok­isme », lune des obses­sions de la chaîne. Sig­nifi­ant lit­térale­ment « être éveil­lé » aux dis­crim­i­na­tions, le terme « woke » est util­isé sur CNews comme un fourre-tout de la pen­sée cri­tique, accusée d’être racial­iste, promi­norités, « islamo-gauchiste », pro­mou­vant la cul­ture de lefface­ment et la théorie du genre. Les représen­tants de la gauche présents en plateau ser­vent ain­si de cau­tion à un faux plu­ral­isme. Il y a même un jeu de rôle. Ils sont les indignés sys­té­ma­tiques, ceux qui râlent, pes­tent, se plaig­nent d’être car­i­caturés quand les autres invités déroulent leur dis­cours. Ceux, aus­si, con­tre qui tout le monde se ligue dans une éton­nante com­plic­ité », Le Monde, 10/02/2022.

« LFI nest pas lextrême gauche : elle ne veut pas, par ex, ren­vers­er par la force le système, mais chang­er de République par les urnes, à la grande différence des for­ma­tions dextrême-gauche », Twit­ter, 03/05/2022.

Sur la man­i­fes­ta­tion de sou­tien à Lola : « Donc, si je com­prends bien, lesprit du rassem­ble­ment nest pas pour la mémoire de la vic­time, mais con­tre la per­son­nal­ité de la sus­pecte ? », Twit­ter, 02/05/2022.

Sa nébuleuse

Les anciens du Magazine TOC

Ce mag­a­zine réu­nis­sant des mil­i­tants de gauche remer­cie dans le numéro 1, Anne Sin­clair, Michel Field et Malek Boutih pour leur sou­tien. Plusieurs per­son­nal­ités (voir supra) ont col­laboré à ce péri­odique comme Tris­tan Mendès France, Nadia Tiour­tite, Stéphane Pocrain, Fiammet­ta Ven­ner, Car­o­line Fourest, Cyril Aouiz­er­ate, Pierre Cat­tan, Iman Bas­salah, Tania de Mon­taigne, Ahmed Megui­ni que l’on retrou­ve dans les dif­férentes com­posantes de la gauche et de l’extrême-gauche.

Caroline Monnot

Elle tra­vaille au jour­nal Le Monde depuis 25 ans, chef adjointe du ser­vice poli­tique, Car­o­line Mon­not se con­cen­tre prin­ci­pale­ment sur les rad­i­cal­ités poli­tiques. Plus dis­crète que son col­lègue Abel Mestre, elle n’est pas pour autant incon­nue dans le milieu jour­nal­is­tique. → son por­trait.

Il co-écrit avec elle un chapitre inti­t­ulé « Les réseaux du Front nation­al », dans le livre de Syl­vain Crépon, Alexan­dre Dézé et Non­na May­er (dir.), Les Faux-Sem­blants du Front nation­al : soci­olo­gie d’un par­ti poli­tique, Paris, Press­es de Sci­ences Po, coll. « Académique », 2015.

Parti communiste

Abel Mestre a écrit deux arti­cles dans le mag­a­zine du groupe Riposte sec­tion française de la Ten­dance Marx­iste Inter­na­tionale, con­sti­tuée en ten­dance au sein du Par­ti com­mu­niste. La Riposte se revendique de l’héritage poli­tique de Karl Marx, Lénine et Trot­s­ki. Elle se veut une organ­i­sa­tion révo­lu­tion­naire, visant au ren­verse­ment du cap­i­tal­isme et à l’étab­lisse­ment d’une société social­iste basée sur la pro­priété col­lec­tive des moyens de pro­duc­tion. Il pub­lie égale­ment un arti­cle dans l’Humanité. Voir supra .

Roland Castro

Cet ancien maoïste dans les années 1970 fut mem­bre du Con­seil nation­al du par­ti Com­mu­niste au début des années 2000. C’est en par­tie sur la ques­tion de la pro­mo­tion de la pédophilie que le groupe « Vive la révo­lu­tion », dirigé à l’époque par Roland Cas­tro s’est auto-dis­sous en 1971. Voir aus­si le jour­nal « Tout ». Roland Cas­tro est l’un des sig­nataires de « l’appel face au fas­cisme » lancé en 1990 par le mou­ve­ment Ras l’front : « Le com­bat antiraciste ne sera pas gag­né par la recherche d’on ne sait quel con­sen­sus bourbeux avec une droite déjà large­ment con­t­a­m­inée. (…) Il le sera par la mobil­i­sa­tion de ceux et de celles qui, par-delà dif­férences et cli­vages, sont réso­lus à stop­per le FN à tout prix, par tous les moyens, à tous les niveaux, et de manière per­ma­nente. La bataille doit être livrée devant les tri­bunaux, dans les médias et dans la rue. »

En 2009, dans le cadre de la fais­abil­ité du Grand Paris, Roland Cas­tro, man­daté par Nico­las Sarkozy, pro­po­sait, par­mi ses « idées-phares », de con­stru­ire, à Chelles, « un nou­veau Champs de Mars dédié à la République métis­sée », et de trans­former le Mont Valérien en mémo­r­i­al de l’esclavage, de la shoah et de la coloni­sa­tion ».

La mouvance REFLEXes

Fait par­tie réseau nation­al No Pasaran! Très proche des groupes d’ultra-gauche comme le SCALP (Sec­tion car­ré­ment Anti Le Pen), Alter­na­tive Lib­er­taire ou la Con­fédéra­tion Nationale du Tra­vail (CNT) prô­nant la vio­lence (« l’action directe ») con­tre leurs adver­saires. REFLEX­es fait par­tie du réseau « Unit­ed for Inter­cul­tur­al Action » qui béné­fi­cie des sou­tiens financiers du Con­seil de l’Eu­rope, du Con­seil mon­di­al des Églis­es, des groupes par­lemen­taires européens vert, social­iste et com­mu­niste mais aus­si de deux min­istères de l’in­térieur bri­tan­nique et néer­landais. Le mag­a­zine Search­light mag­a­zine avec lequel REFLEX­es est en con­tact revendique ses rela­tions avec les ser­vices de police britanniques.

Les anciens mem­bres du par­ti poli­tique « Mou­ve­ment de l’utopie con­crète » : Roland Cas­tro, Cyril Aouiz­er­ate (vice-prési­dent, prési­dent du groupe Spin­oza et dirigeant de la société Urban­tech), Max Cas­tro, Arnauld Cham­pre­nier-Trig­ano (créa­teur de TOC, voir supra), Vin­cent Charp­enet, Gas­part Delanoë, Mina Djaad, Leïla Gic­quel, Geof­frey Gou­verneur, Alban Fis­ch­er, Marc Fontaine, Patrice Franceschi, Antoine Lefebu­re, Ahmed Megui­ni, Ori­ane Sar­fati et Frédéric Vigouroux. (« J’affirme, mou­ve­ment de l’Utopie con­crète. Man­i­feste pour une insur­rec­tion du sens » de Roland Cas­tro). Le « MUC » a con­nu son heure de gloire avec la can­di­da­ture de Roland Cas­tro, le 21 avril 2005, aux élec­tions prési­den­tielles de 2007 (avant son renon­ce­ment en mars 2007 faute de par­rainages). La date du 21 avril (en référence à la date du 21 avril 2002) jalonne la courte his­toire du MUC. Roland Cas­tro explique avoir fondé son mou­ve­ment le 21 avril 2002, après l’annonce des résul­tats. Trau­ma­tisé par la deux­ième place du prési­dent du Front Nation­al, Jean-Marie Le Pen, aux élec­tions prési­den­tielles de 2002, les mem­bres de ce par­ti poli­tique dévelop­pent des thès­es dif­fi­cile­ment class­ables d’un point d’un vue poli­tique (Voir les « 89 propo­si­tions pour restau­r­er le lien social ») mais dont le seul dénom­i­na­teur com­mun est une vision anti-iden­ti­taire de la France et de l’Europe.

On l’a dit à son sujet

« Abel Mestre per­met de mesur­er l’abîme qui sépare le jour­nal­isme de la pen­sée. Abel Mestre, incar­na­tion de cette jeune généra­tion de jour­nal­istes incultes et pré­ten­tieux, ne révèle donc que le néant de sa pen­sée et son hyper­tro­phie jour­nal­is­tique », OPIAM (Obser­va­toire de la pro­pa­gande et des inep­ties anti-Mélen­chon), 10/07/2014.

« Abel Mestre, ex-spé­cial­iste de « l’extrême droite » au quo­ti­di­en Le Monde, dont les qual­ités de jour­nal­iste et d’analyste poli­tique ont été récem­ment récom­pen­sées par une muta­tion à la rubrique sportive du jour­nal. Ce dernier est en effet choqué et scan­dal­isé par l’opération car les idées qu’il prête aux rédac­teurs du dit site d’information régionale, en l’occurrence Breizh-info.com, lui déplaisent – ce qui est son droit – et donc ne devraient pas avoir leur place dans l’espace pub­lic – ce qui est beau­coup plus dis­cutable et beau­coup moins démoc­ra­tique », Breizh Info 13/09/2016.

« Dénon­cer, nuire sociale­ment et économique­ment à ses adver­saires, faire des fich­es, des sous-enten­dus, Abel aime vrai­ment ça, c’est le nec­tar de ses jours », ibid.

« Abel Mestre a con­cen­tré sa vin­dicte et sa hargne unique­ment sur Breizh-info, coupable à ses yeux de patri­o­tisme iden­ti­taire. Cette étrange fix­a­tion s’explique par le fait qu’Abel Mestre est avant tout un mil­i­tant poli­tique, activiste antifas­ciste revendiqué (engage­ment dont l’urgence et le courage n’échapperont à per­son­ne…) et fig­ure bien con­nue de l’ultra-gauche parisi­enne. Son but n’est donc nulle­ment d’informer mais de com­bat­tre son enne­mi », ibid.

« Parce que ce n’est pas à vous que je m’adresse, mais à mes lecteurs, à pro­pos du triste symp­tôme que vous êtes de l’é­tat délétère de la presse main stream française. Vous êtes un symp­tôme par­mi d’autres. Pour le reste, vous n’êtes rien. » Didi­er Eri­bon sur Twit­ter 07/06/2019.

« Tout le monde sait les biais de ce jour­nal­iste, telle­ment patents dans ses écrits. A moins que ce ne soit ça son tra­vail… mais ça n’a rien à voir avec l’éthique du jour­nal­iste. » Geof­froy de Lagas­ner­ie sur Twit­ter 07/06/2019.

« L’oc­ca­sion pour un rubri­card de jus­ti­fi­er sa paye sans tra­vailler vrai­ment. » Jean-Luc Mélen­chon cité par Abel Mestre qui prend pour lui cette remar­que. Twit­ter, juin 2019.

« Je voudrais juste dire qu’être insulté par Le Monde sous la sig­na­ture d’un cer­tain Abel Mestre est une plume que j’ajoute volon­tiers à mon cha­peau. […] Je n’ai pas fait d’enquête. On m’a juste sig­nalé qu’il était au PCF. Voilà qui me suf­fit ample­ment pour juger de la valeur éthique et déon­tologique du per­son­nage. », Michel Onfray, Front Pop­u­laire, 24 mai 2020.

Crédit pho­to : Twitter@AbelMestre

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