Nathalie Zaouati, qui tient un blog intitulé « The Parisienne » depuis 2009, a eu récemment une bien mauvaise surprise.
Ce mardi 26 août, le journal Le Parisien a en effet annoncé qu’il assignait ledit blog en justice pour « contrefaçon », réclamant de la part de la blogueuse 20 000 euros de dommages et intérêts ainsi que l’abandon du nom de domaine du site (theparisienne.fr). Jean Hormain, directeur général du Parisien, a expliqué à l’AFP que « cette assignation fait suite à de très nombreux échanges depuis septembre 2013, il s’agit d’une contrefaçon sur une marque déposée depuis 2003 ».
De quoi parle M. Hormain ? Tout simplement du supplément féminin du quotidien, « La Parisienne ». Dans l’assignation, le journal estime en effet que « le nom de domaine THE PARISIENNE reprend tout d’abord l’élément distinctif dominant de la marque antérieure LA PARISIENNE, savoir le terme “PARISIENNE” ». Et celui-ci de demander « de faire interdiction à Madame Z. , directement ou indirectement, du signe “The parisienne”, pour désigner le titre d’une publication sur tout support, seuls ou en association avec tout autre terme, signe, groupe de mots ou extension … »
Le mot « parisienne » appartiendrait-il à un journal ? « Parce que si le mot « parisienne » devient la propriété privée de qui que ce soit, j’ai en tête quelques dizaines de blogs qui eux aussi devraient se préparer à recevoir un courrier, de ce genre de missive que l’on imagine recevoir uniquement quand on a commis un délit », écrit Mme Zaouati sur son blog. Et celle-ci de faire remarquer que « le journal Le Parisien semble s’être autoproclamé détenteur exclusif du terme ! »
Dans son billet de blog, « The parisienne » n’en revient toujours pas de cette affaire. « Comment un journal pourrait-il penser une seconde que le blog individuel d’une parisienne amoureuse de sa ville pourrait être une tentative de copie d’un quotidien parisien, et de son armée de journalistes ?! », écrit-elle.
Quant aux prétendus « nombreux échanges depuis septembre 2013 » évoqués par M. Hormain, c’est en effet à cette date que la blogueuse a reçu… une mise en demeure de la part du journal ! « J’ai tenté une prise de contact, imaginé que le bon sens l’emporterait. Que nenni. Ma proposition a été balayée d’un revers de main, et on m’a sommée de prendre un avocat », s’indigne la jeune femme.
Depuis, celle-ci a demandé à ses lecteurs leur « soutien par tous les moyens qui (leur) sembleront appropriés ». « Je continue à croire que ce journal recouvrera la raison, mais si ce n’est pas le cas, je n’en resterai pas là », prévient-elle. De son côté, Jean Hornain explique que « cette assignation intervient quand les gens ne donnent pas suite, mais il y a toujours une solution à l’amiable » et que « des discussions sont toujours possibles ».
Sans doute l’importante mobilisation de soutien à la jeune blogueuse est-elle en train de changer le ton de cette affaire…