Extrait de son récit “Merci pour le moment”.
« Quelques jours après l’élection, je m’envole aux côtés du Président pour Washington. En montant dans l’avion présidentiel, je découvre ce que la presse a appelé « Air Sarkozy » : une grande chambre, une salle de bains, un bureau pour le Président et une salle de réunion ou de déjeuner. Onze à table. La plupart du temps les ministres, ainsi que le général Puga, chef d’état-major et Paul-Jean Ortiz, conseiller diplomatique, malheureusement décédé depuis. Deux hommes de grande valeur. En dehors de Laurent Fabius, il ne faut pas être expert pour comprendre que la plupart des nouveaux ministres n’ont pas le niveau. Je suis affligée de ce que j’entends. Je les observe en silence, en me demandant comment tel ou tel a pu être nommé ministre. Équilibre de courant, équilibre de sexe, équilibre régional ou de parti. Peu sont là pour leur compétence. Cela crève les yeux de l’ancienne journaliste politique que je suis toujours au fond de moi. La presse critique leur amateurisme. Si j’étais toujours au service politique de Match, écrirais-je autre chose ? Mais je me tais. » (p.96)
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