La restructuration de la filière d’impression et la création de filiales pour les services supports dans les groupes de presse, promet une fin d’année chaude socialement. La Filpac CGT est aux premières loges.
Si les organisations patronales (SPQN) et syndicales (Filpac CGT, FO, CFDT) ont signé courant juillet un accord de méthode sur la réforme de l’imprimerie de presse à l’échelle de l’Hexagone, le marathon de négociations s’annonce musclé. A raison d’une réunion par semaine, chacune des parties table raisonnablement sur 12 à 18 mois de discussions pour parvenir à un consensus. Pour une fois unie, les deux branches de la Filpac CGT, le Syndicat des imprimeries parisiennes (SIP) et le Syndicat général du livre et de la communication écrite (SGLCE) ont bien l’intention de peser de tout leur poids. Aux éditeurs, ils demandent d’investir dans la modernisation de l’outil industriel afin d’améliorer la qualité des journaux papier qui représenterait encore 80% du CA. À l’État, les syndicats réclament clairement des mesures d’accompagnement social et un renforcement des aides à la presse. À partir du début du mois d’octobre, des AG auront lieu dans les groupes de PQN et de PQR. Des grèves seraient d’ores et déjà programmées. La CGT sait en effet qu’elle a peu de chance d’être entendue.
Au vu de la baisse des tirages des quotidiens, l’ensemble des acteurs, privé et public, s’accorde sur la nécessité de réduire drastiquement le parc industriel, notamment en région parisienne. La nouvelle ministre de la culture et de la communication, Fleur Pellerin, a clairement indiqué, dès son entrée en fonction en août, que la majorité des subventions iraient à l’avenir dans les filières innovantes, numériques essentiellement. Or une diminution du nombre d’imprimeries de presse ferait inévitablement fondre les effectifs du Livre CGT, ultra-majoritaire dans ces usines.
Le projet de certains groupes de presse de regrouper leurs services “supports” (comptabilité, paie, RH, achats) au sein de filiales existantes ou spécialement créées est l’autre point chaud de la rentrée. Aux éditions Amaury (Le Parisien, L’Équipe) comme au Monde, l’objectif est double. Il s’agit en premier lieu d’améliorer les synergies, et donc la productivité, entre ces services actuellement séparés. Les sortir du périmètre des titres aura aussi pour conséquence de troquer l’avantageuse convention collective de la presse pour des textes moins généreux socialement (Syntec notamment). Chez Amaury, où 120 salariés seraient concernés, les négociations doivent reprendre sur ce point courant novembre avec le syndicat majoritaire, FO. Au Monde, le projet, qui impacte 300 personnes, n’a pas encore été présenté, mais il suscite déjà la franche hostilité des syndicats du groupe.
Photo : manifestation pour les retraites à Paris, octobre 2011. © filpac cgt