Selon que vous soyez Têtu où La Croix… la GPA sera un « droit nouveau » ou une « pratique intolérable ».
Alors qu’il tenait, il y a trois ans dans le magazine gay Têtu, des propos favorables à la gestation pour autrui (GPA), Manuel Valls vient de faire volte-face dans un entretien au quotidien chrétien La Croix.
S’il reconnaissait, en avril 2011 dans Têtu, que « la GPA repousse les barrières qui encadrent la procréation assistée, et il y a le problème de la transaction financière avec des femmes souvent pauvres » et qu’il confiait comprendre « que certains au PS aient peur d’une dérive vers une marchandisation du corps des femmes qui pourrait se révéler immaîtrisable », il n’en jugeait pas moins que « au-delà de ces précautions, c’est une évolution qui est incontournable, à condition qu’elle soit encadrée ».
Il ajoutait : « Contrairement à ce que disent ceux qui sont par principe hostiles à la GPA, je crois que si celle-ci est maîtrisée, elle est acceptable, et j’y suis donc favorable. À terme, je suis favorable à une évolution législative, mais contrairement au mariage, ce n’est pas la position du PS. »
Retournement de situation cette semaine. Dans un entretien au journal La Croix et alors que la Manif pour tous s’apprêtait à redescendre dans la rue, le premier ministre a voulu affirmer des « positions claires » : « la GPA est et sera interdite en France. C’est le choix très ferme du président de la République et de son gouvernement. La France n’a jamais varié sur ce sujet. »
Pour Valls, la France est « opposée à la légalisation de la GPA qui est, il faut le dire, une pratique intolérable de commercialisation des êtres humains et de marchandisation du corps des femmes ».
Comme on le voit, selon les périodes et les interlocuteurs, les convictions d’un homme politique peuvent vite varier, voire comme dans le cas présent, se contredire totalement…
Crédit photo : partisocialiste via Flickr (cc)