La gauche d’avant face au monde d’après
Dans un paysage médiatique aseptisé, qui bat au rythme de la censure, de l’impensé du pluralisme et de la promotion musclée de l’idéologie « progressiste », est-il possible de trouver à redire aux quelques espaces qui offrent une tribune aux opinions divergentes ? Arrêt sur images est un de ces espaces où – sur un temps long propice aux échanges – subsiste un vivifiant esprit de débat sous la houlette du mentor expérimenté Daniel Schneidermann.
Laure Daussy, auparavant journaliste chez Arrêt sur images et sévissant aujourd’hui à Charlie Hebdo, traque, toujours avec pugnacité et parfois sectarisme, ce qu’elle considère de façon axiomatique comme des préjugés sexistes, misogynes, homophobes ou racistes dans les représentations médiatiques.
La rigueur journalistique et l’équilibre semblent oubliés : seul importe le militantisme voilé, qui se drape ici dans les atours du sérieux de la critique médiatique, mais qui a pourtant systématiquement recours aux adjectifs disqualifiants, aux citations tronquées et aux parti pris évidents.
Des méthodes qui ont agacé le lectorat d’Arrêt sur images, de plus en plus critique à son encontre sur les forums de la publication… L’arroseur arrosé en quelque sorte.
Formation
Après le baccalauréat, Laure Daussy entre en prépa littéraire à Angers au lycée Henri Bergson, avant d’effectuer des études de Lettres et d’Histoire à l’Institut Catholique de l’Ouest dans la même ville. Elle est diplômée du Centre de Formation des Journalistes de Paris en 2007.
Parcours professionnel
Elle commence par effectuer des piges pour France 3, entre 2007 et 2008. De 2007 à 2010, elle est journaliste pour Lefigaro.fr. C’est en 2010 qu’elle fait son entrée à la rédaction d’Arrêt sur images, qu’elle quitte en décembre 2014.
Elle intègre la rédaction de Charlie Hebdo suite à la disparition de la quasi-totalité de la précédente. Elle rejoint alors une publication qui se situe dans la droite ligne de son idéologie politique et où elle peut, d’une part, laisser libre cours à son anticléricalisme et, d’autre part, déplorer le virage intersectionnaliste de la gauche comme le laissent suggérer les titres de ses reportages : « Vendée : au séminaire des prêtres pédophiles », « Quand le planning familial veut renoncer à la laïcité », ou encore « L’UNEF offre un enterrement religieux à la laïcité et à l’universalisme ». Elle a signé des reportages pour Canal+, Arte et France 2 de façon régulière. Par ailleurs, elle est également intervenante extérieure à l’école de communication de la Sorbonne, le Celsa.
Faits notoires
Outre un quasi-monopole sur tous les sujets ayant trait à l’antiracisme, au féminisme, au militantisme homosexuel et à toutes les luttes dites progressistes sur Arrêt sur Images, et qu’elle traite toujours selon le même angle dogmatique, Laure Daussy a récemment pu faire montre de sa partialité sur trois sujets : le conflit en Ukraine, la récente sortie du philosophe Michel Onfray sur la théorie du genre (ajouter la mention obligatoire «qui n’existe pas»), et le passage télévisé de François Asselineau dans l’émission « On n’est pas couché ». Ces trois cas sont intéressants dans la mesure où ils ont soulevé beaucoup de réactions indignées parmi les abonnés d’Arrêt sur images.
Dans le premier cas, Laure Daussy était présente sur le plateau de l’émission Arrêt sur images du 9 mai 2014. Son rôle consistait à arbitrer et éclairer, aux côtés de Daniel Schneidermann, un débat tendu entre Olivier Berruyer, rédacteur du blog Les-crises.fr, très en pointe sur le sujet de la propagande occidentale dans le dossier ukrainien, et Piotr Smolar, journaliste au Monde et clairement partisan du camp occidental, tout comme sa confrère Véronika Dorman, correspondante à Libération. Problème : Laure Daussy faisait montre d’une agressivité exclusive à l’encontre du blogueur-économiste, qui ne se démontait certes pas pour autant. Elle lui coupait la parole à de nombreuses reprises pour tenter de lui faire admettre de manière obsessionnelle la culpabilité avérée de la Russie dans la situation ukrainienne. Dans un même temps, elle était malheureusement peu disposée à revenir sur les approximations et les biais de lecture du reporter du Monde.
Sur le fil de commentaires dédié à cette émission, on trouve en tout 935 réactions. Sans compter celles qui vantent avant tous les mérites du travail d’Olivier Berruyer, ou pointent la morgue, le mépris et la condescendance des deux journalistes embedded, on trouve aussi de nombreux commentaires dénonçant le manque de rigueur et la partialité de Laure Daussy. Beaucoup se montrent critiques mais surtout excédés et agacés. De rares soutiens à la journaliste sont aussi présents, mais portent avant tout sur l’usage de termes insultants, par une minorité de critiques, à son encontre, plutôt qu’à sa prestation. Il est possible de lire des extraits des critiques formulées à l’égard de Laure Daussy à la fin de ce portrait.
Le deuxième cas de figure est, lui aussi, très récent. Le 13 septembre 2014, Laure Daussy signe un papier sur Arrêt sur images intitulé : Le coming-out réac d’Onfray : une surprise, vraiment ?, qu’il est possible de lire à cette adresse (accès payant). La journaliste revient sur le passage radio du philosophe Michel Onfray, la veille dans la matinale de France Inter, et les « réactions négatives » suscitées par ce dernier sur les réseaux sociaux. Pour cela, Laure Daussy a recours à la présentation de tweets aléatoires, condamnant le philosophe pour ses positions. Problème : le traitement du sujet par Daussy, entraîne, lui, des réactions négatives sur Arrêt sur Images, qui méritent donc d’être soulignées sur le même mode. Reproche est fait à la journaliste de participer à un lynchage en se fondant sur des a priori idéologiques et des citations tronquées, et d’interdire tout débat sur la prétendue-fantasmée théorie du genre, qu’Onfray critiquait. Là aussi, une sélection de ces réactions vous est proposée plus en avant.
L’occasion de relire notre enquête sur François Asselineau,souverainiste et obsédé du complot américain… http://t.co/d9IIVBo3Xw
— Laure Daussy (@LaureDaussy) 30 Septembre 2014
Dernière démonstration de malhonnêteté de la journaliste, elle revenait mercredi 24 septembre sur le passage télévisé de François Asselineau, président de l’Union Populaire Républicaine (UPR) dans l’émission « On n’est pas couché ». Fondé en 2007 par un ancien haut-fonctionnaire souverainiste, ce parti, en dépit de résultats électoraux dérisoires aux dernières élections européennes (0,41%), est particulièrement actif sur internet, notamment au travers de conférences données par son président sur des sujets aussi vaste que l’Histoire de France, l’Union européenne, la monnaie. Ces vidéos sont très consultées et appréciées de nombreux internautes, et il en résulte une forte activité des partisans d’Asselineau sur les réseaux sociaux et, dans une plus large mesure, sur internet.
Dans son papier, Daussy revient sur les échanges tendus qui ont opposé Asselineau à Aymeric Caron, méprisant et hargneux, peu soucieux de discuter ouvertement avec son interlocuteur, et Léa Salamé, en plein épisode de dévotion atlantiste. Mais, plutôt que de remettre en cause le travail de ses confrères, la journaliste d’Arrêt sur images s’emploie plutôt à dresser un portrait peu flatteur d’Asselineau, usant de tous les poncifs du « complot », de « l’extrême-droite », de ses affiliations plus ou moins indirectes, au lieu de s’intéresser à ses propositions doctrinales. En somme, Daussy, loin de produire la critique médiatique que l’on serait en droit d’attendre de sa part, commet à peu près les mêmes erreurs que les deux chroniqueurs de Laurent Ruquier. Il n’en fallait pas plus pour fortement irriter le lectorat d’Arrêt sur images, qui se montre ici de façon très largement majoritaire opposé à ce traitement médiatique délètère, aux antipodes de la critique sérieuse et surtout équilibrée à laquelle la publication de Daniel Schneidermann nous confronte la plupart du temps.
Lors de l’été 2019, Laure Daussy et le dessinateur Foolz tentent d’infiltrer l’Université d’Été de l’Agrif, organisé à Toulon par Bernard Antony et Guillaume de Thieulloy. Leur comportement paraît suspicieux et ils sont vite reconnus par les participants qui s’étonnent de ces méthodes. Le récit de l’infiltration manquée est rapporté d’abord dans Minute, puis, plus en détail, par Bernard Antony lui-même dans Le Salon Beige, qui répond au reportage à charge de la journaliste paru dans Charlie Hebdo.
Parcours militant
Laure Daussy a été membre du collectif Osez le féminisme.
Elle est actuellement membre du conseil d’administration de l’association de femmes journalistes Prenons la Une qui militait à l’origine, lors de sa fondation en 2014, « pour une juste représentation des femmes dans les médias et l’égalité professionnelle dans les rédactions ». Devenue une association de loi 1901, l’association oriente désormais son action en direction des journalistes victimes de violences sexistes dans les médias, un filon prometteur.
La journaliste est également adhérente de l’association « Fake Off » qui entend fédérer des journalistes, issus pour la plupart de l’audiovisuel, autour de la lutte contre la désinformation et le complotisme sur Internet. Les membres entendent « former les jeunes à l’esprit critique face à la montée en puissance des « hoaxes » et autres « intox », dont les conséquences peuvent être dangereuses sur les mentalités ». Depuis 2017, les journalistes interviennent auprès d’élèves de collèges et de lycées à la demande des professeurs, documentalistes et directeurs d’établissement.
Elle l’a dit
« Quand je suis en reportage, il y a toute une frange de la gauche et de l’extrême gauche qui ne sait pas ce qu’est Charlie, qui déteste Charlie. Ca m’est arrivé qu’on me dise, c’était des jeunes Insoumis de Grenoble qu’on ne veuille pas parler à ce journal réactionnaire est islamophobe. Je trouve ça extrêmement violent et extrêmement grave d’entendre ça. La critique de la religion n’est pas comprise. », France Info, 7 janvier 2020 .
« On nous a souvent demandé pourquoi autant de journalistes avaient témoigné dans ce mouvement « Metoo ». Il est évidemment impossible d’obtenir des chiffres précis mais il me semble que le journalisme n’est pas plus touché que d’autres métiers et que le problème concerne tous les domaines d’activité. Mais il est intéressant de souligner qu’il existe peut- être une conjonction de facteurs qui rend le problème d’autant plus présent dans le journalisme. Quelques chiffres cependant : 46,5 % des titulaires de la carte de presse étaient des femmes en 2015 mais elles n’occupent que 36 % des postes de direction. Elles sont plus fréquemment pigistes. L’écart salarial est de 12 % entre hommes et femmes journalistes. Les mouvements des femmes journalistes, début 2018, à L’Obs, au Parisien et à La Provence sont là pour nous le rappeler. La précarité et les inégalités d’attribution des postes à responsabilité sont très présentes dans notre profession et affectent particulièrement les pigistes ou les personnes qui multiplient les CDD. Ce contexte maintient davantage les femmes dans une position de victime. Nous pensons d’ailleurs qu’un certain nombre de femmes journalistes n’ont pas encore osé s’exprimer. », Femmes, hommes, mode d’emploi dans les médias, p.40, octobre 2018.
« Tiens, un Finkielkraut bis ! L’interview de Michel Onfray dans la matinale de France inter, ses propos sexistes sur Valérie Trierweiler, son attaque contre une prétendue “théorie du genre” et son appel à un comité de surveillance d’internet, ont suscité une multitude de réactions négatives, sur les réseaux sociaux et dans la presse. Mais ce n’est pas la première polémique accueillant des propos du philosophe hyper-médiatique », Arrêt sur Images, 13 septembre 2014.
« Comment, donc, faire de la discrimination positive, sans pour autant “inviter une femme pour avoir une femme” ? A titre personnel, lorsque je suis en charge d’une émission, j’essaie dans la mesure du possible d’inviter des femmes. Du moins, si une femme me semble intéressante, et qu’elle dit ne pas être disponible, j’insiste, consciente que cette “indisponiblité” peut masquer, au fond, un trop grand scrupule à prendre la parole », Arrêt sur images, 13 novembre 2012.
« Bonne nouvelle, l’émission C dans l’air (France5), a doublé le nombre de femmes invitées, au mois de novembre, par rapport au mois d’octobre. Verdict : 6 femmes sur 88 invités. Au mois d’octobre, nous avions comptabilisé 3 femmes sur 84 invités. A ce rythme, le nombre de femmes invitées devrait être à peu près équivalent au nombre d’hommes dans trois mois. 12 femmes le mois prochain, 24 ensuite et puis… 48 ? Mais peut-être y a‑t-il un plafond infranchissable ?», Arrêt sur images, 1er décembre 2010.
« À France soir, les mentalités semblent évoluer lentement. En témoigne le premier titre retenu, mardi, pour un article au sujet du “coming-out” du député et secrétaire national chargé de la communication à l’UMP Franck Riester. C’est le site communautaire Yagg.com qui déplore le titre initialement choisi par France-Soir : “Un député-maire UMP avoue son homosexualité”. (…) “Comme on “avoue” un crime”, Encore en 2011, donc”.» Arrêt sur Images, 7 décembre 2012.
« “Gouvernement Obama 2 : une femme à l’Environnement, un physicien à l’Energie”, titrait hier l’AFP dans une dépêche consacrée au remaniement du gouvernement Obama. Seul l’homme promu a donc l’honneur d’être affublé d’une profession. Et la femme est uniquement définie par son sexe. Celle-ci, Gina McCarthy, qui va être nommée à la tête de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) n’était jusque-là pas seulement une femme mais aussi accessoirement la directrice d’une des agences de l’EPA, consacrée à la qualité de l’air », Arrêt sur Images, 5 mars 2013.
Ils l’ont dit
« Marrante votre description du public « tradi ». C’est l’hôpital qui se moque de la charité ! Mais d’évidence, vous avez une difficulté avec cela ? Peut-être un problème d’identité perdue ? Au fond, ne seriez-vous pas une catho « retournée », une catho « de la haine de soi » selon l’expression à l’égard de certains juifs de madame Roudinesco, la gardienne du temple de la psychanalyse ? Oui, une catho retournée, une catho invertie remâchant une inextinguible rancœur contre la religion de sa jeunesse. N’ayant pas trouvé comme un Michel Onfray l’équilibre et la paix dans un tranquille athéisme positiviste et dans la défense des valeurs de la romanité bien loin de la barbarie coprophagique de l’immonde hebdo auquel vous collaborez financé par les abonnements des collectivités publiques. », Bernard Antony sur son blog personnel, 12 août 2019.
Réactions de lecteurs à l’émission sur l’Ukraine
« Laure Daucy (sic) a passé son temps à laisser passer les phrases stupides et les sophismes lamentables de Smolar, qui est incapable de savoir ce qu’est un peuple comme il semble incapable de comprendre d’où vient le fait que le gouvernement ne soit pas obéi… Alors que Berruyer est obligé de répondre aux propos inquisiteurs de quatre journalistes (il ne se défend d’ailleurs pas toujours très bien) et se fait reprendre à la moindre phrase de plus de 15 mots.»
« Je rejoins l’avis général pour dire que Laure Daussy n’a pas fait le job… de très, très loin… Dans le sens ou un(e) journaliste doit permettre l’exposé des positions, avec un minimum (un maximum) de respect pour les opinions dissidentes, on ne devrait pas ne serait-ce que soupçonner un parti pris, laisser au moins les invités finir leur phrase…
Sa présence “au milieu” d’un débat va dorénavant poser le problème de l’objectivité, et donc de la crédibilité de ce site…»
« Par contre, la prochaine fois, si Laure Daussy pouvait être un peu plus neutre dans la mesure où elle co-anime le débat… parce que là c’était insupportable. Ou alors qu’elle assume d’y participer et on verra ce qu’elle a dans le ventre.»
« Pourquoi donc de telles oppositions? De mon point de vue la ligne Laure Daussy ne se rend pas compte qu’elle embrasse totalement l’idéologie occidentale. La ligne Berruyer, me semble par opposition plus neutre idéologiquement. Cette plus grande neutralité idéologique amène à critiquer les évènements autant que les points de vue. Point de vue que Laure Daussy et les siens refusent obstinément de voir. Ils le refusent d’ailleurs avec une certaine agressivité. Évidemment, en tant qu’abonné d’ASI, je suis scandalisé par la prestation lamentable de Laure Daussy…»
Réactions de lecteurs à l’article sur Michel Onfray
« Comme d’autres avant moi, je considère ce billet relevant davantage du papier militant que d’un réel travail journalistique. Qu’on me comprenne bien, rien n’a été travesti, mais on peut aisément deviner qui est l’auteur de l’article sans le savoir auparavant. Le ton utilisé et la focalisation quasiment immédiate sur certains thèmes de prédilection sont presque caricaturaux, et en ce qui me concerne, fatiguant.»
« À lire cet article, je vois que pour ASI aussi, le monde se divise entre les gens qui pensent et ceux qui tweetent, autrement dit qui gazouillent, les cervelles d’oiseau, quoi! ces derniers ayant visiblement le dernier mot pour la journaliste qui a “pondu” cet article…»
« Le dernier paragraphe est assez lamentable; il laisse encore traîner le parfum d’extrême-droite dont Mme Roudinesco et consorts aspergent à tout-va tous ceux qui s’attaquent à Freud, dont les auteurs du livre noir de la psychanalyse, autrefois taxés d’antisémites car eux aussi remettaient la statue Freud en question.
On peut être d’accord ou en désaccord total avec Onfray sur de nombreux point; mais laisser traîner ce genre d’amalgame-là est proprement écœurant.»
« Je trouve ce papier particulièrement léger. Quand on prend le risque de participer et d’amplifier un lynchage médiatique, il faut avoir quelques billes, sinon on prend le risque de ne faire apparaître que ses propres choix idéologiques …
Quelles sont les sources: deux twittos parfaitement inconnus — de moi en tout cas. Est-ce vraiment significatif ? Est-il légitime de leur donner autant d’importance ? Je ne vous accuse pas de cette intention, mais il faut avoir conscience que ce genre de procédé est propice à toutes les manipulations. “Le web s’enflamme !” Vraiment ?
Vous auriez pu mentionner les accusations similaires contre Marcel Gauchet cet été, mais au moins, les polémistes sont bien identifiés.
Sur le fond, Michel Onfray a beau être un personnage peu intéressant et un esprit grossier, il ne mérite pas l’amalgame de ses propos tout aussi grossier que vous réalisez.
Est-ce être un réac que de critiquer la théorie du genre ? Ne peut-t-on pas en débattre sans être victime d’un procès en sorcellerie ?
Les attaques (inspiration d’extrême-droite) dont il a été l’objet par des représentants autoproclamés de la psychanalyse ne mériteraient-elles pas d’être mises en perspectives ?
Quant aux longues insinuations insistantes et insinuantes sur l’antisémitisme … Vous devriez réfléchir longuement avant de vous en faire l’écho.
Au lieu de cela, vous mélangez tout sans discernement, d’une manière un peu “procès stalinien”. Bref, la lecture de cet article donne le sentiment d’un billet militant mais pas d’un travail journalistique…»
« Sinon je trouve l’article assez superficiel, on dirait que Laure Daussy s’est énervée en écoutant Onfray à la radio et a rapidement pondu un survol des polémiques médiatiques autour d’Onfray.»
« Cet article est un véritable torchon : indigne d’ASI ! C’est lamentable de voir Michel Onfray se faire traiter de reac ou de Finkielkraut bis ! Laure Daussy : merci de garder votre bien-pensance pour vous et de ne pas contaminer le site d’ASI avec ! Michel Onfray pense le réel, il peut se tromper, nous pouvons débattre de ces propos, être d’accord ou pas ; mais vous n’avez pas le droit sur ce site, précisément, de fermer le débat de la sorte !»
Réactions de lecteurs à l’article sur le passage télévisé de François Asselineau
« Bon, ben c’est pas avec cet article que j’aurais une idée plus claire de la tendance politique réelle de l’UPR. J’ai tout juste appris que Laure Daussy à son opinion clairement anti-Asselinau… Du coup l’article a une tonalité agressive qui le dessert totalement.»
« Mais au delà de ça, ni vous (Laure Daussy, NDLR), ni Caron, ni Salamé n’allez jamais sur le FOND des arguments que ce type avance. Je me fous de savoir d’où il vient, quel fut son parcours, (il a été proche de partis qui souhaitaient faire recouvrer à la France sa souveraineté populaire, point) ce sont ses sources qui m’intéressent.»
« Bref, encore des insinuations, alors qu’Asselineau énonce des faits. On se demande qui est journaliste… Dommage de trouver ça sur ASI, mais on commence à s’habituer.»
« Encore un complotiste ? C’est a ce genre d’attaque, que je sais qu’un article est par avance à charge et le plus souvent malhonnête… Caron, Daussy même combat ?»
« J’avoue que l’article de Laure m’a un peu choqué, tant il est agressif et que je trouvais qu’Asselineau ne méritait pas cela (comme vous dites… les sources sont là). De plus, comme vous, j’ai été choqué d’apprendre… et bah rien. Je n’ai rien appris de cet article si ce n’est qu’il a côtoyé telle ou telle personne brièvement présentée.»
« Petit rappel : la vocation principale d’Arrêt sur images est la réflexion critique sur les médias. Laure Daussy n’a toujours pas compris le concept de ce site. En tant qu’@sinaute de longue date, je suis affligé par cet article ! Et pourtant, il y avait tant à dire sur le déroulement de cette émission !»
« Un article malhonnête de plus de la part de Laure Daussy… et pourtant, je ne suis pas du bord politique d’Asselineau. Je regrette amèrement la période libre d’@si, avec Judith, Maja, Guy, Justine. On a bien l’impression que vous êtes rentrés dans le rang. Plus de critique des médias, mais des critiques des hommes qui déplaisent au pouvoir, Taddéi, Chouard, Asselineau, etc., sur lequel on jette l’anathème “complotisme dieudo-soralien”.
Décidément, je vais finir par quitter @si, ça me fatigue.»
« Quel Dommage que Laure Daussy, fidèle à elle même, certes, ne cherche pas plus loin que l’argument débile du complotisme…»
Et pour finir, une citation de Christopher Lasch, historien, sociologue américain (1932–1994)
« La classe ouvrière, autrefois pilier du mouvement socialiste, est devenue une pitoyable relique d’elle-même. L’espoir que de “nouveaux mouvements sociaux” prendraient sa place dans la lutte contre le capitalisme, espoir qui a brièvement soutenu la gauche à la fin des années soixante dix et au début des années quatre-vingt, n’a débouché sur rien. Non seulement les nouveaux mouvements sociaux — le féminisme, les droits des homosexuels, les droits au minimum social, l’agitation contre la discrimination raciale — n’ont rien en commun, mais leur seule exigence cohérente vise à être inclus dans les structures dominantes plutôt qu’à une transformation révolutionnaire des rapports sociaux.
Ce n’est pas seulement que les masses ont perdu tout intérêt pour la révolution ; on peut arguer que leurs instincts politiques sont plus conservateurs que ceux de leurs porte-parole auto-désignés et de leurs libérateurs potentiels. Après tout, ce sont les ouvriers et la petite bourgeoisie qui veulent voir limiter le droit à l’avortement, qui se cramponnent à la famille bi-parentale comme source de stabilité dans un monde agité, qui s’oppose aux expériences de “modes de vie alternatifs”, et qui nourrissent des réserves profondes sur la discrimination positive et autres efforts d’ingénierie sociale à grande échelle. Pour revenir plus étroitement aux termes de la description d’Ortega, ils ont un sens des limites plus hautement développé que les classes supérieures. Ils comprennent, à la différence de celles-ci, qu’il y a des limites inhérentes au contrôle de l’homme sur le cours du développement de la société sur la nature et sur le corps, sur les éléments tragiques de la vie et de l’histoire humaines.
[…] Lorsqu’ils (les élites culturelles dominantes, NDLR) se retrouvent confrontés à de la résistance devant ces initiatives, ils révèlent la haine venimeuse qui ne se cache pas loin sous le masque de la bienveillance bourgeoise. La moindre opposition fait oublier aux humanitaristes les vertus généreuses qu’ils prétendent défendre. Ils deviennent irritables, pharisiens, intolérants. Dans le feu de la controverse politique, ils jugent impossible de dissimuler leur mépris pour ceux qui refusent avec obstination de voir la lumière — ceux qui “ne sont pas dans le coup”, dans le langage auto-satisfait du prêt-à-penser politique.»
Christopher Lasch, La révolte des élites ou la trahison de la démocratie, 1994.