Dandy nantais et vilain petit canard qui fait monter les audiences
Cultivant des airs de dandy parisien, Pascal Praud est pourtant un pur produit nantais. Né le 9 septembre 1964 dans la cité des ducs de Bretagne, il y passe son enfance et se prend d’amour pour le football, et en particulier pour le FC Nantes, « son » club. Petit, il y a joué, tout comme son père, avant d’en devenir, en 2008, le directeur général de la communication. Loin d’être l’homologue français de Tucker Carlson ou de Sean Hannity comme le fantasme la presse de gauche, Pascal Praud profite d’un climat politique troublé et d’une censure grandissante pour faire grimper allègrement les audiences aussi bien sur CNews, Europe 1 et le JDD.
C’est donc tout naturellement qu’il réalise la grande majorité de sa carrière dans le journalisme sportif. Mais depuis quelques années, celui qu’on avait pour habitude d’entendre débattre autour du ballon rond est sorti de ses plates-bandes pour venir s’immiscer dans le débat politique.
Déjà très critiqué par ses pairs au sein de sa spécialité, au même titre que son ancien collègue Christian Jeanpierre, il ne tarde pas à multiplier ses détracteurs qui lui reprochent un manque de légitimité et une déontologie douteuse. L’ancien pilier de Téléfoot est devenu, bon an mal an, une des têtes de pont du vaisseau amiral CNews que Les Inrocks n’hésitent pas à qualifier, toute honte bue, de « pendant français de Fox News ». En transposant les codes de l’empoignade de troisième mi-temps au débat politique, le journaliste est parvenu au faîte de sa notoriété tout en s’attirant les foudres de la bobocratie qui constate amèrement le déplacement de la fenêtre d’Overton. Ce qui n’est pas pour lui déplaire, car, selon ses dires rapportés par un ancien salarié du FC Nantes, « il n’y a qu’une chose qui importe : qu’on parle de toi. En bien ou en mal, mais il faut qu’on parle de toi. »
Portrait vidéo
Formation
Pascal Praud fait son lycée au sein de l’établissement privé catholique Saint-Stanislas, place forte de la bourgeoisie catholique nantaise, « où les cours commencaient à 8 heures par Le Notre Père ». Il est licencié en droit et diplômé de l’École supérieure de journalisme de Paris. Il a également suivi des cours de théâtre au conservatoire d’art dramatique de Nantes.
Parcours
Après un stage à Ouest-France, il intègre le service des sports de TF1 en 1988, peu de temps après la privatisation de la chaîne, sans avoir terminé ses études de journalisme. Beaucoup d’anciens journalistes quittent la chaîne suite au rachat de la chaîne par Bouygues et de nombreuses postes sont vacants. À l’époque, le jeune homme, déjà ambitieux, rôde dans les rédactions parisiennes : « Quand j’étais étudiant, tous les mardis, j’allais dans les rédactions, au culot […]. Même sans avoir de badge, tu entrais à Europe 1, TF1 ou France 2 et tu te baladais dans les couloirs ! ». Le service des sports de la première chaîne a besoin de renfort pour couvrir les Jeux olympiques d’hiver et il se propose pour commenter des descentes de bobsleigh et de luge. Embauché par Didier Roustan, il y restera finalement une vingtaine d’années, durant lesquelles il anime l’émission « Téléfoot » aux côtés de Thierry Roland et intervient sur LCI. Durant cette période, il tente de convaincre ses patrons de lui donner une autre tribune que le sport, en vain. Parmi ses pairs, sa sensibilité politique marqué à droite et son goût pour les costumes sur-mesure le distinguent singulièrement. Parallèlement, il rejoint RTL.
Sur les ondes de la station de la rue Bayard, il participe à l’émission sportive « On refait le match », présentée par Eugène Saccomano (son mentor en journalisme), en tant que chroniqueur, et présente ensuite sa propre émission, « Tirs aux buts ».
En janvier 2008, il quitte le monde du journalisme pour devenir directeur général du Football Club de Nantes, en charge notamment de la communication et du marketing. Au cours de l’année précédente, il s’était déjà rapproché du nouveau président du club, l’homme d’affaires franco-polonais Waldemar Kita en animant des conventions pour sa société.
Son bilan à la tête des Canaris est mitigé et vivement critiqué.
Selon David Phelippeau, qui couvrait alors l’actualité du club sur Direct Matin et RMC, « lors d’un match à Brest, il veut offrir un maillot aux supporters du kop qui ont fait le déplacement. Il s’est fait recevoir par une bordée d’insultes ». Devant ce désamour manifeste, Praud quitte ses fonctions en mars 2010, assurant qu’il « a fini éreinté » et qu’il en a « pris plein la gueule ».
Pascal Praud retourne alors au journalisme sportif grâce à Pierre Fraidenraich, directeur général d’i>Télé. En plus de son statut de débatteur régulier chez RTL, il rejoint i>Télé, à l’occasion de la Coupe du monde de football 2010, pour présenter l’émission « L’œil de Praud » chaque matin. Dès la rentrée, il reprend les quotidiennes « 13 h Foot » et « 20 h Foot » sur la même chaîne (« 13 h Foot » sera reléguée en émission dominicale dès 2012).
Du côté de RTL, il rejoint Christian Ollivier pour co-présenter le « Multiplex RTL-L’Équipe » tous les samedis soir ainsi que « Le Grand match de Ligue 1 » tous les dimanches soir.
Lorsqu’à la rentrée 2012, Eugène Saccomano prend sa retraite, le débatteur Praud devient le chef de file de l’émission « On refait le match ». Il l’anime toujours chaque samedi sous le nom « On refait le match avec Pascal Praud », et présente également sur les mêmes ondes « L’Actualité de la semaine écoulée » (émission sportive toujours) ainsi que le « Multiplex Ligue 1 ». Il est remplacé à partir d’août 2018 à la tête d’ « On refait la match » par Denis Balbir.
À la rentrée 2014, en plus de livrer son billet d’humeur dans la matinale de RTL, il remplace Léa Salamé à la présentation de l’émission de débats politiques « Ça se dispute », à laquelle participent Éric Zemmour et Nicolas Domenach. Un choix qualifié de « surprenant et malin » par Léa Salamé. Les dirigeants de RTL, dont le directeur de l’information de la station, Jacques Esnous, ont enfin donné sa chance à Praud, contrairement à ceux de la première chaîne. Du côté des téléspectateurs, sa façon de présenter (hautaine et interventionniste) est vivement critiquée. En bon acteur, Praud sait en jouer pour aviver les passions et conférer à ses émissions l’atmosphère chaleureuse d’un dîner de famille dont il serait le patriarche bon vivant. Au risque parfois de cabotiner et de surjouer, au grand dam de certains chroniqueurs et invités.
Sur RTL, pour cette même rentrée, il livre également un court billet d’humeur sur un sujet d’actualité dans la matinale d’Yves Calvi, « Le Praud de l’info », tous les jours à 8h30.
Très proche de Serge Nedjar et de Bolloré, Praud est un des grands gagnants de la restructuration de l’ancienne i>Télé. À partir de novembre 2016 et peu après la longue et coûteuse grève qui décima près de l’intégralité de la rédaction, il présente L’Heure des Pros, dont le panel de chroniqueurs réguliers comprend notamment Élisabeth Lévy, Laurent Joffrin ou Ivan Rioufol. La liberté de ton caractéristique du programme, et un plateau qui penche plus à droite que dans les émissions concurrentes, rencontrent un succès certain. L’émission était, avant l’arrivée en fanfare d’Éric Zemmour fin 2019, la plus regardée de la chaîne, réunissant 200 000 spectateurs sur la tranche horaire 20/21h. L’Heure des Pros reste toutefois dans le viseur du CSA, qui reçoit régulièrement des signalements concernant les propos tenus au cours de l’émission (pas moins de 1200 au cours de l’année 2018). Un programme de délation sans doute orchestré.
Depuis août 2018, il assure l’émission de libre antenne “Les auditeurs ont la parole” sur RTL du lundi au vendredi, de 13h à 14h.
Il quitte RTL en 2023 pour rejoindre la tranche du midi d’Europe 1 pour animer le parfait décalque de l’émission, qui s’intitule désormais « Pascal Praud et vous ».
À partir de juillet 2023, il est contacté par Geoffroy Lejeune, nouveau directeur de la rédaction contesté du Journal du Dimanche, pour signer une chronique dans l’hebdomadaire, qui n’a plus paru depuis trois semaines suite à une grève sans précédent. Dès que le magazine reparaît, il devient un chroniqueur régulier.
À la rentrée 2023, son émission L’Heure des pros 2, connaît un succès grandissant et rassemble ainsi plus de 900000 téléspectateurs le 10 octobre 2023, atteignant une audience de 4,4% du public et dépassant largement Laurent Ruquier sur BFMTV. Ce dernier jettera l’éponge devant son rival début 2024 sur la chaîne concurrente, CNews faisant pour la première fois jeu égal avec BFMTV sur le mois de décembre 2024, largement grâce aux performances de son journaliste vedette.
Faits notoires
En octobre 2001, Bernard Tapie, alors Président de l’Olympique de Marseille, croise Pascal Praud, journaliste à TF1, dans un magasin de vêtements à Paris.
Le témoignage de Pascal Praud : « Il est venu vers moi et a commencé à m’insulter : “Praud, t’es qu’un connard ! Dimanche, à Téléfoot, tu as dit que l’OM avait utilisé en cinq mois pratiquement autant d’entraîneurs que Nantes en 45 ans. T’es encore pire que les autres. Je ne te parlerai plus de ma vie !” Ce à quoi je lui ai répondu : “Bonjour, Monsieur Tapie”. Et il est reparti de plus belle : “T’es gentil, tu ne m’adresses plus la parole, t’es qu’un connard !” Ça commençait à m’énerver et je lui ai répondu : “Toi, t’es un GROS connard”. A ce moment-là, il s’est avancé et m’a mis une pêche et un coup de pied dans les parties. Après, on nous a séparés mais il y a encore eu cinq bonnes minutes d’insultes. Il m’a dit que la prochaine fois que je viendrais à Marseille, on m’attendrait. »
De son côté, Bernard Tapie affirme avoir « simplement pris par le cou » le journaliste dans le but de « le pousser dehors ». Suite à cette altercation, Pascal Praud dépose plainte pour coups et blessures et voie de fait contre Bernard Tapie.
En novembre 2013, il divise le monde du football en s’en prenant vigoureusement à l’Équipe de France de football après son match de barrage perdu face à l’Ukraine. Pour lui, ces Bleus n’en ont que faire de la France et du maillot. Il juge que tout le monde les déteste, et que c’est bien légitime.
Lors de la victoire et de la qualification de la France après le match retour, beaucoup iront lui demander des comptes…
Le 3 novembre 2017, alors que Rost tente de défendre le footballeur Patrice Evra, coupable d’avoir assené un coup de pied à un supporter de son club, en faisant remarquer qu’il a subi des insultes racistes tout au long de sa carrière, Praud sort de ses gonds : « Arrêtez ! Je vous interromps. Arrêtez de mettre les insultes racistes à tout bout de champ sur le débat ! C’est intolérable ! ». Le rappeur togolais naturalisé fait mine de quitter le plateau avant de se raviser. En affichant son imperméabilité à l’antiracisme larmoyant, Praud devient très vite suspect aux yeux de l’intelligentsia et de l’allochtonat.
Le 6 mai 2019, Pascal Praud et Élisabeth Lévy provoquent l’ire de l’invitée, la militante écologiste Claire Nouvian, cofondatrice de Place Publique et candidate aux Européennes, lorsque le premier feint de minimiser l’impact du réchauffement climatique (« ll est là ! Le réchauffement climatique… Moins trois degrés ce matin dans les Yvelines, moins un degré hier à Troyes. Attention, sujet sensible, on ne rigole pas avec le réchauffement climatique.») tandis que la seconde déclare une position climatosceptique devrait pouvoir être audible (« Le mot sceptique en sciences n’est pas une insulte et, au contraire, c’est une vertu. »). La réaction outragée de Nouvian, bouche bée et yeux révulsés, ne tarde pas à faire le tour des médias, alors même qu’un montage de l’algarade circule sur Twitter et montrant l’invitée malmenée et violemment réduite au silence par ses contradicteurs, de « négationnistes climatiques », doublés de « machos ». Un second montage, plus fidèle à l’esprit de la séquence intégrale, fait surface et vient relativiser cette version des faits. Cet épisode signe toutefois la mise au ban symbolique de Praud et des articles à charge ne tardent pas à paraître dans la presse mainstream concernant la « menace populiste » que son émission représenterait.
Praud n’hésite pas à vilipender ses détracteurs dans son émission et s’en prend vertement à Daniel Schneidermann. Alors qu’Élisabeth Lévy, invitée régulière du plateau de l’Heure des Pros, cite le nom du journaliste, l’animateur l’arrête dans son discours : « Ne citez pas ces gens que personne ne connaît ! Vous leur donnez une publicité ! Quand est-ce que vous comprendrez que ces gens ne représentent personne ! »
La rédactrice en chef de Causeur lui rétorque que l’intéressé « a quand même une chronique dans Libération ! ». Et Praud de renchérir : « Mais Libération ne représente personne, personne ne les lit, je me tue à dire ça. C’est 80 000 personnes qui l’achètent en France le matin […] C’est un très bon journal si vous voulez. Mais ça représente rien. Tout le monde s’en fiche. Notre émission, elle, elle a un public. Parce qu’il y a des gens qui en ont assez de ce politiquement correct, et qui viennent écouter autre chose ». En effet, l’audience de l’Heure des Pros culmine à 300 000 téléspectateurs, soit trois fois plus que le lectorat de Libération. Schneidermann réagit à la séquence dans sa chronique du quotidien, déplorant l’époque bénie où un cartel de médias pouvait bannir les indésirables, au nombre desquels figurerait Praud : « Un petit groupe de médias installés détenait les clés de l’accès à l’espace public. Il était donc relativement facile d’en bannir un auteur, un artiste, une théorie, un parti politique que l’on estimait, par consensus, hors du cercle du débat — par exemple les négationnistes ou complotistes. Sans Internet, le climatoscepticisme ne serait jamais allé bien loin. Ces réseaux sociaux ont tout changé. Le cercle du débat s’est élargi, ses frontières sont désormais floues, mouvantes, elles-mêmes débattues. »
En 2021, alors même que Praud s’époumone à critiquer la politique sanitaire du gouvernement d’émission en émission, ses rendez-vous à l’Élysée et à Matignon fuitent dans la grande presse. Le Monde, par la voix d’Ariane Chemin, s’émeut que le journaliste-phare de CNews ait ses entrées au cœur du pouvoir. L’intéressé dément aussitôt dans Le Parisien : « Tous les journalistes politiques de Paris rencontrent des gens de l’Élysée. Tous. Moi, pas plus que les autres. J’ai effectivement échangé mi-octobre avec des conseillers du président qui essayaient de faire passer des messages ». Même si ce dernier ne s’attarde pas sur la teneur de ces fameux « messages », suite à ces rendez-vous, les membres du gouvernement, (Gérald Darmanin, Bruno Le Maire), daignent soudainement paraître sur le plateau de « L’Heure des Pros ». Une opération bien menée.
Parcours militant
Selon ses anciens collègues de TF1 interrogés par So Foot, il assumait à l’époque de voter pour le RPR.
Au journaliste du Monde qui l’interroge, il assure ne pas avoir voté pour Éric Zemmour lors des élections présidentielles de 2022.
Vie privée
Pascal Praud est le fils d’un directeur régional d’un distributeur de fournitures de bureau. Il est père de quatre filles (Morgane, Tiphaine, Lou et Faustine), nées d’une précédente union. Il réside dans le VIIe arrondissement de Paris. Sa compagne actuelle, Catherine Bancarel, est une ancienne basketteuse professionnelle qui réside en Charente. Elle est directrice des ressources humaines du FC Nantes depuis septembre 2020.
Il assure à Femme Actuelle se rendre à la messe de 18 heures chaque dimanche « pour le sermon du prêtre ».
Il l’a dit
« C’est une colonisation à l’envers », à propos du rachat du PSG par le Qatar, le 19 janvier 2013 sur Yahoo! Foot
« Je promets d’être un arbitre impartial », le 29 août lors de sa première dans « Ça se dispute », sur i>Télé
« Emmanuel Macron, 36 ans : un oubli par la classe médiatique. Il est aujourd’hui le baron Emmanuel Macron, Mozart de la finance », RTL, « Le Praud de l’info », 28/08/2014.
« François Hollande bafouille tellement qu’on a envie de lui nettoyer ses lunettes », RTL, « Le Praud de l’info », 26/08/2014.
« Quand j’étais à TF1, il était, à l’époque, le président du PSG, je couvrais plus particulièrement Marseille. De cette période date notre animosité. Mais Denisot n’est pas aussi gentil que l’on croit ! », septembre 2008, Ouest-France
« Il m’arrive parfois d’être maladroit, j’en conviens. Mais, je n’ai pas l’impression d’être un mal aimé. Au contraire, beaucoup de gens me disent : continuez, dites au président Kita que l’on est avec vous. Je ne me sens pas en danger dans les rues de Nantes… Pourquoi d’ailleurs ? », septembre 2008, Ouest-France
« C’était une erreur. Discuter avec les agents, les joueurs, être plongé vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans cette atmosphère, je n’étais pas fait pour ça. Un vestiaire, c’est incompréhensible pour quelqu’un qui n’a pas joué en pro : tu n’as pas les codes, tu n’es pas à ta place et tu n’es pas bon », à propos de son passage au FC Nantes, 07/06/2014.
« À TF1, j’étais dans un exercice formaté. Aujourd’hui, à la télé ou à la radio, j’ai une plus grande liberté éditoriale. T’as 50 ans, t’es un peu plus libre, c’est normal. Et puis, après Nantes, je suis revenu dans le métier avec plus d’appétit. Ecrire, parler, penser, réfléchir, polémiquer : j’ai réalisé que j’aimais vraiment ça », Le Nouvel Obs, 07/06/2014.
« Bon. L’évasion fiscale, c’est un sport national, et international, manifestement. Bon. Est-ce que les gens qui ont pratiqué cette évasion fiscale (ndlr : Football Leaks) ont le sentiment de l’avoir fait dans les règles ? […] Quand on a beaucoup d’argent oui je pense que effectivement, les gens qui ont beaucoup d’argent disent “tiens je vais mettre de l’argent en Suisse je vais mettre de l’argent en Belgique, je vais essayer d’échapper à l’impôt. », « 13h Foot », i>Télé, 03/12/2016.
« Les pressions, bah elles existent et c’est la base des journalistes [sic] et, alors pas celle que vous venez peut-être de dire, il y a des pressions qui sont parfaitement inacceptables et notamment lorsque l’intégrité des journalistes est mise en cause ou en tout cas est attaquée, mais en revanche des pressions c’est la vie quotidienne d’un journaliste et c’est, j’ai envie de dire c’est à lui simplement de pouvoir y résister. », Ibid
« Ce n’est que de la télé, ça entre par une oreille, ça ressort par l’autre. Ce n’est pas le Collège de France, ce que je fais. », Marianne, 16/05/2019.
« Quand j’étais sur TF1, j’étais 100% TF1 ; quand j’étais au FC Nantes, j’étais 100% FC Nantes. Et aujourd’hui à CNews, je suis 100% Bolloré (…) La fidélité est une valeur que je place au-dessus de tout car je hais les traîtres. », Le Monde, 31/05/2019.
« Vous ne voulez pas vous attaquer au service public, qui… je voulais dire endoctrine… En tout cas, c’est de la propagande ! Vous ne voulez pas vous attaquer à cela ! Personne n’ose le faire. Il faut y aller ! Écoutez tous les humoristes de cette belle station publique. Écoutez la ligne éditoriale », L’Heure des Pros, CNews, 19/10/2019.
« Je suis hyperconservateur sur la culture, l’histoire, l’autorité et la sécurité. Je ne reconnais plus la France dans laquelle j’ai grandi. Parce que la transmission ne s’est pas faite. Je suis aussi très progressiste sur les sujets de société, type mariage pour tous, PMA, GPA. C’est la vie, faut évoluer. Et, sur le plan économique, je suis libéral », Le Point, 27/06/2021.
« J’étais fan de foot – je ne le suis plus aujourd’hui – mais je suis arrivé au foot parce qu’il y avait de la place, reconnaît Pascal Praud. L’école du sport te permet de progresser très vite, de toucher à tous les formats, mais c’est aussi piégeux : la vie qu’on te propose, avec un terrain de jeu qui s’étend sur le monde entier, elle est géniale. Je suis passé d’étudiant à journaliste chargé de l’OM et des Girondins de Bordeaux dans la plus grosse émission de foot du PAF ! », So Foot, 15/07/2021.
« Je suis clivant depuis l’âge de six ans ! s’amuse-t-il aujourd’hui. Depuis le CP, des gens ne m’aiment pas, qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ? Là où j’ai de la chance, c’est que la période favorise les gens clivants. Il y a 25 ans, il fallait sans doute être plus consensuel dans la présentation », Ibid.
« L’ESJ de Lille fabrique des journalistes à la pelle et qui sont tous de culture woke! Et si vous n’entrez pas dans le moule, vous n’entrez pas à l’ESJ de Lille », L’Heure des Pros, 01/09/2021.
« La PMA et la GPA, ça ne change pas la société française, ça permet de donner à certains des droits qu’ils n’avaient pas. En revanche, le voile, qui impose une différence entre les hommes et les femmes, c’est un problème », Le Monde, 10/09/2023.
« Une séquence a marqué les uns et les autres ce weekend ; l’hymne national, la Marseillaise, chantée par chacun des joueurs du XV de France et repris par l’ensemble du stade. C’était Samedi soir sur TF1, avant que les bleus ne gagnent contre la Nouvelle-Zélande. J’y ai vu un morceau de France, ce cher pays de notre enfance, j’y ai vu le monde d’avant, quand les hooligans ne remplissaient pas les tribunes, quand aucun tiffo politique ne perturbait une rencontre sportive, quand il n’y avait pas plus de policiers que de spectateurs, quand enfin des joueurs qui portent le maillot national semblent traversés par une émotion qui vient de loin, celle des enfants de la patrie quand le jour de gloire arrive. Les années passent et le rugby garde son identité pour le meilleur et aussi parfois pour le pire lorsque ces jeunes gens arrosent trop une victoire. Mais il y avait dans cette Marseillaise, chantée à plein poumon, par des colosses aux pieds agiles un désir d’honorer et de servir la France, une volonté aussi de partager… », L’Heure des pros, CNews 18/11/2024.
Nébuleuse
Vincent Bolloré : « À la radio, à la télé, dans la presse, Pascal Praud n’a qu’un seul employeur, Vincent Bolloré. Il veut nous convaincre que le milliardaire n’est pas du genre envahissant. Leur dernier tête-à-tête, selon lui, remonterait à plus d’un an. Depuis, ils n’auraient discuté qu’à deux ou trois occasions, une petite dizaine de minutes à chaque fois ».
Serge Nedjar : directeur de la rédaction de CNEWS, dont Praud est le conseiller éditorial. Ce dernier lui est « reconnaissant de l’avoir fait sortir du football ».
Bruno-Roger Petit : « Lorsqu’il était encore chroniqueur sur le site de L’Obs puis éditorialiste à Challenges, l’homme participait aux émissions de foot de Praud, puis à « L’Heure des pros », jusqu’à son embauche à l’Élysée, en 2017. Là-bas, il a le titre de « conseiller mémoire ». Il se charge aussi de diffuser la pensée du président auprès de ses relations, comme Geoffroy Lejeune ou Pascal Praud ».
Jean-Claude Dassier : ancien directeur des sports de TF1 et chroniqueur dans l’Heure des Pros : « Il recherchait la compagnie des chefs, notamment Dassier, plutôt que de discuter avec le tout-venant. […] Dès qu’il arrivait au service des sports, il allait dans le bureau de Dassier, dans lequel nous, nous allions une fois tous les quatre mois ».
Ils l’ont dit
« De plus, CNews ne donne pas de leçons de maintien, et ne dit pas aux gens qu’ils ne vivent pas ce qu’ils vivent. C’est la véritable raison de la haine que certains vouent à Praud et à CNews: remettre en cause le magistère moral que la gauche culturelle s’était indûment auto-décernée », Élisabeth Lévy, Causeur, 02/10/2023.
« Il voulait être là où l’événement était. Il avait cette facilité à communiquer avec les puissants, une propension à créer du contact avec eux qui tranchait avec nous, aussi bien en interne qu’en externe. », Hervé Mathoux, ancien journaliste à « Téléfoot », SoFoot, 15/07/2021.
« Quand j’étais patron des sports de TF1, je lui avais dit qu’il pourrait faire bien d’autres choses […]. À la fin, il me semblait un peu à l’étroit. Je le voyais davantage sur des émissions de société, de littérature, de cinéma », Frédéric Jaillant, ancien animateur de « Téléfoot » et patron des sports de TF1, Ibid.
« Sans Pascal Praud, CNews serait triste, surtout. Et dans les couloirs, et à l’antenne. C’est un journaliste exceptionnel. Et sans Pascal Praud, les audiences ne seraient pas tout à fait les mêmes », Serge Nedjar, Le Parisien, 08/07/2022.
« Je pense que Pascal s’inspire énormément de la manière dont Sacco animait son émission, qui était un joyeux bordel, mais qui était assez atypique pour l’époque […]. Consciemment et inconsciemment, je suis sûr qu’il s’en inspire. La différence entre Pascal et Sacco, c’est que Sacco était de gauche », Dominique Grimaut, ancien de Téléfoot, Ibid.
« Quand on commente un match, on s’adresse à un public large. Pascal sait tout autant s’adresser au populo qu’au bourgeois, qui communient, vibrent à la même émotion », Jérôme Beglé, ibid.
« Avant d’être reçu à Matignon en mars dernier, pour s’expliquer face à la directrice de la communication de Jean Castex, agacée par un énième coup de gueule envers le Premier ministre sur CNews, il a discrètement dîné au palais présidentiel en octobre. Sans Emmanuel Macron, mais avec les conseillers du président Bruno Roger-Petit et Jonathan Guémas, ainsi que Florian Bachelier, député et premier questeur de l’Assemblée nationale. Trio que l’animateur côtoierait régulièrement », Le Monde, 06/05/2021.
« Costume à carreaux façon Michael Douglas dans Wall Street, lunettes bleues, quand elles ne sont pas rouges, qu’il porte au bout de son nez à la manière de Bernard Pivot, chemise blanche, parfois rose ou bleue, changeante comme ses humeurs ou ses personnages, Pascal Praud, avant d’être un homme de télévision, est un homme de théâtre », Valeurs Actuelles, 22/05/2021.
« C’est un homme cultivé, sympathique. Mais par cynisme ou gloriole ou par conviction idéologique, il organise le pire du cirque médiatique. Il vaut mieux que ça, mais devient un Zemmour qui n’a pas écrit de livres. », Claude Askolovitch, Le Parisien, 21/03/2020.
« Il pense pour le téléspectateur avant tout. Il a cela en lui, ça lui permet de tomber juste tout le temps. Là où les gens se trompent un peu, ils pensent que c’est un beauf alors que c’est un vrai lettré, un lecteur passionné. » Léa Salamé, Ibid.
« Il est en fusion avec les préoccupations des téléspectateurs, en phase avec leurs attentes. Pour moi c’est l’un des journalistes les plus impressionnants du moment. », Gérald-Brice Viret, directeur des antennes de Canal+, Le Monde, 23/05/2019.
« C’est pas le Collège de France. C’est une émission qui surfe sur les sujets d’actualité, avec de la vie et une grande liberté. Et aujourd’hui, il y a une pensée plus conservatrice, et moins politiquement correcte. » Lui-même se définit comme « très conservateur sur la culture, le français, l’école », et ouvert sur la PMA et la GPA. », Le Parisien, 25/11/2018.
« Pascal Praud est l’une des incarnations majeures de la chaîne. C’est quelqu’un de très intelligent et de très cultivé. Il aime provoquer des ruptures sur son plateau et n’a pas peur que ses débats soient agités. Cela donne beaucoup d’authenticité à son programme. Mais il a autour de lui des contradicteurs qui ne partagent pas du tout les mêmes avis. », Serge Nedjar, directeur de la rédaction de CNews, Télé 2 semaines, 11/06/2018.
« À propos de l’arrivée de Jean-Marc Morandini, il a dit à un journaliste : ”Vous savez l’entreprise, c’est comme une monarchie. Il y a un roi qui décide et les autres obéissent. Le roi, c’est le directeur, les employés obéissent. S’ils ont décidé de mettre Morandini, pas de discussion. Les patrons, ce sont les rois, on ne discute pas’.” Mais pour ses interlocuteurs, la discussion se solde dans le bureau de Serge Nedjar, le nouveau patron de la rédaction, installé par Vincent Bolloré. C’est Pascal Praud qui les y a emmenés. La rédaction commence à se méfier de lui. Il va devenir une “taupe” aux yeux des grévistes.
Présent régulièrement aux assemblées générales, il a le courage de faire entendre sa voix, opposée à la grève. “Le fait qu’il soit contre la grève n’était pas un problème, c’est son droit”, rapporte un ex-gréviste. Mais ses allers-retours entre la salle où étaient les grévistes et le bureau de Serge Nedjar ne passent pas inaperçus. », France Info, 13/11/2017.
« Ce que je ne comprends pas, c’est qu’il passe son temps dans les couloirs à vous (Cyril Hanouna) demander de faire cela. Il passe sa semaine à nous demander : “Quand est-ce que vous venez foutre le bordel chez nous ?” Je ne comprends pas pourquoi quand vous y allez, il est tout bloqué », Énora Malagré suite à l’agacement de Pascal Praud lorsque Hanouna avait envahi son plateau. D8, « Touche pas à mon poste », 26/06/2014.
« Il ne laisse pas indifférent. Il agace par son côté hâbleur, il amuse par sa grandiloquence, et surprend souvent par ses réactions disproportionnées (…) Pascal Praud débute sa journée par une revue de presse. Directeur de la communication oblige, il épluche tout. A la moindre critique — à son sens injustifiée -, il dégaine son téléphone. Il est souvent 9 h 30. « Mais pourquoi tu écris ça ? Vous êtes vraiment des grands enfants vous les journalistes », reproche-t-il à son détracteur du matin. Un jour, ulcéré par un papier sur la possible vente du club, Praud fait barrage pour que l’auteur n’en remette pas une couche sur la télé locale », David Phelippeau, 20 Minutes, 21/01/2009.
Crédit photo : RTL (DR)