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Libération casse sa tirelire

17 octobre 2014

Temps de lecture : 3 minutes
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Libération casse sa tirelire

Temps de lecture : 3 minutes

Pour se débarrasser des journalistes historiques du quotidien, les actionnaires de Libération, Bruno Ledoux et Patrick Drahi (Numéricable), qui ont pris le pouvoir en juillet, ne regardent pas à la dépense.

Près des deux tiers des 18 mil­lions d’eu­ros que l’homme d’af­faires fran­co-israélien a injec­tés dans le jour­nal pour le redress­er, servi­ront à pay­er les par­tants. Près d’une cen­taine (dont la moitié de jour­nal­istes) au total, sur un effec­tif de 280 salariés.

La clause de ces­sion, prévue par le Code du tra­vail, con­stitue un principe très avan­tageux pour les jour­nal­istes. Ils peu­vent démis­sion­ner en béné­fi­ciant du régime clas­sique de l’in­dem­ni­sa­tion du chô­mage. À cet avan­tage, s’a­joute de sur­croît le pro­pre abon­de­ment des groupes de médias, prévu dans le cadre des con­ven­tions col­lec­tives de la presse. Le texte qui con­cerne plus par­ti­c­ulière­ment les quo­ti­di­ens prévoit que les indem­nités de départ cor­re­spon­dent à un mois de salaires par année de présence, avec un pla­fon­nement à 15 mois. En cas d’an­ci­en­neté supérieure, la Com­mis­sion arbi­trale des jour­nal­istes, dont la com­po­si­tion est par­i­taire, fixe les mon­tants sup­plé­men­taires à vers­er au salarié. Dans le cas de Libéra­tion, aucun pla­fond n’a été fixé. Cer­tains jour­nal­istes, présent depuis 20 ou même 30 ans à dans le jour­nal fondé en 1973, par­tiront donc avec des for­tunes. C’est le cas de deux directeurs adjoints de la rédac­tion, François Ser­gent et Béa­trice Val­laeys. Dans une moin­dre mesure le rédac­teur en chef, Fab­rice Rous­selot, la jour­nal­iste spé­cial­isée sur la police, Patri­cia Tourancheau, ou encore le jour­nal­iste “Cul­ture”, Robert Mag­giori, auront eux aus­si droit à un joli pactole. Éric Decouty, autre directeur adjoint de la rédac­tion de Libéra­tion, par­ti­ra quant à lui avec des indem­nités plus réduites. Mais il bas­culera directe­ment à la rédac­tion en chef de Mar­i­anne.

La volon­té de Drahi et Ledoux de pouss­er les “anciens” vers la sor­tie est man­i­feste­ment le signe d’un remod­e­lage com­plet de l’or­gan­i­sa­tion du jour­nal, et, dans un sec­ond temps, de son mod­èle économique. La diver­si­fi­ca­tion (télé, radio, cen­tre cul­turel) sont, avec le numérique, les deux grands axes développe­ment. L’ac­tiv­ité événe­men­tielle (Forums), plus ou moins en som­meil depuis un an, sera, elle, relancée. Force est de con­stater que cette feuille de route ambitieuse reste encore à écrire.

Les deux directeurs de la rédac­tion, Lau­rent Jof­frin et Johan Huf­nagel, auront notam­ment à met­tre en musique une nou­velle par­ti­tion avec un tiers de rédac­teurs en moins. Sur le dig­i­tal, qui sera refon­du comme le print début 2015, elle sera d’au­tant plus dif­fi­cile à jouer avec le départ du respon­s­able mar­ket­ing du site Liberation.fr, Flo­rent Latrive. Côté investisse­ment, large­ment con­sacré pour l’in­stant à financer les départs, les action­naires ont déjà prévu la néces­sité d’in­jecter 10 mil­lions sup­plé­men­taires, en pro­pre ou avec des parte­naires extérieurs.

Crédit pho­to : mon­tage Ojim (cc)

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