Dans son dernier numéro, le magazine Lyon Capitale dénonce une « violation délibérée du secret des sources » dont aurait été victime l’un de ses journalistes.
Le 12 avril dernier, un journaliste du mensuel assiste à une rencontre avec 4 de ses « sources » et un témoin sous X dans le cadre d’une information judiciaire en cours. Le témoin en question affirme, selon Lyon Capitale, avoir été instrumentalisé dans l’affaire dite des « ripoux de Vénissieux » dans le but de compromettre des policiers incriminés.
Le magazine explique que, ce jour-là, « une filature a été organisée et des photographies du rendez-vous ont été prises ». Selon le directeur de la publication, Didier Maïstro, les révélations entreprises par son journal « dérangeaient » le juge d’instruction et le Directeur départemental de la Sécurité publique (DDSP) du Rhône.
Le 9 octobre, le journaliste est convoqué au commissariat de Villeurbanne et ses quatre « sources » sont placées en garde-à-vue. « Quand nous avons reçu la convocation, nous sommes tombés des nues », a déclaré M. Maïsto. Et d’ajouter : « Face à ce genre de dérives, notre devoir est de dévoiler les faits. Le secret des sources n’est pas une coquetterie de journalistes. »
La convocation du journaliste ainsi que la garde à vue de ses « sources » s’inscrivent dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte fin juin pour « violences volontaires avec préméditation sans ITT » commise sur le témoin cité plus haut. Selon le parquet, cette enquête visait à déterminer si des protagonistes impliqués ou gravitant autour du dossier avaient pu se livrer à des « pressions pour l’amener à témoigner dans un certain sens ». « Il n’est pas question d’atteinte à la confidentialité des sources », a‑t-il assuré.
Et de préciser que « le journaliste a été entendu d’ailleurs comme témoin, pour attester de la réalité de faits auxquels il a assisté et non pour ses sources ».
Pour le moment, Lyon Capitale n’envisage pas de porter plainte.