Dans un appel à ses lecteurs, Charlie Hebdo affirme être en danger et demande de l’aide.
« On a beau être économes, bricoleurs et débrouillards, il est devenu difficile pour nous de résister à ce qu’on appelle depuis trop longtemps la “crise de la presse”, qui engloutit peu à peu les titres imprimés sur du bon vieux papier. Une crise qui a été provoquée ou en tout cas aggravée par la presse elle-même », écrit l’hebdomadaire satirique.
Et de poursuivre: « Des éditeurs de presse qui se financent avec la pub ont trouvé malin de mettre gratuitement le contenu de leur publication sur le Net. La pub devait payer le journal. » Mais pour Charlie Hebdo, « la pub sur le Net paie que dalle ou pas assez, du coup les éditions numériques deviennent toutes peu à peu payantes. Les lecteurs, à qui on a fait croire que l’information pouvait être gratuite, rechignent à débourser quelques centimes pour lire ce qu’ils ont pris l’habitude de lire gratuitement. Entre-temps, les marchands de journaux, concurrencés déloyalement par les éditions numériques gratuites, ont mis la clé sous la porte… »
« Moins on vend de journaux, plus ils coûtent cher à fabriquer et à distribuer, alors on augmente leur prix », ajoute le journal, qui évoque également la crise économique comme raison de la baisse des ventes. « Les ventes ne couvrent plus le coût de fabrication du journal, sa viabilité est menacée. Il n’est pas question pour nous d’augmenter le prix de vente de Charlie, et pourtant il faut qu’on trouve rapidement les moyens de continuer à exister sans dépendre d’actionnaires extérieurs ou de l’attaque de banques », peut-on lire avant que le communiqué ne se termine par un appel aux dons.
Au moins, Charlie Hebdo n’aura que la crise de la presse à déplorer. De l’autre côté de l’échiquier journalistique, le journal Minute par exemple doit également subir les persécutions judiciaires en tout genre et n’aura, lui, pas la chance de L’Humanité de voir l’Assemblée nationale annuler ses dettes pour lui venir en aide.