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Laurent Neumann

12 avril 2022

Temps de lecture : 9 minutes
Accueil | Portraits | Laurent Neumann
Accueil | Portraits | Laurent Neumann

Laurent Neumann

Temps de lecture : 9 minutes

Le duelliste de la gauche (très) modérée

« Par­don, je vais faire un tout petit peu de patriotisme. »

Laurent Neumann est un journaliste français d’origine hongroise né en avril 1964 à Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine d’un père responsable des ventes et d’une mère coiffeuse. Il est marié et père de deux enfants. Il est essentiellement connu pour être un des fondateurs de Marianne, aux côtés de Maurice Szafran, Nicolas Domenach et Jean-François Kahn, et pour avoir été directeur de la rédaction du même magazine de 2001 à 2013 avant d’en être écarté au profit de Joseph Macé-Scaron. Il a en effet été licencié en décembre 2013 à l’issue d’une crise interne, suscitée notamment par la baisse des ventes du magazine, et seulement un mois après le départ du PDG Maurice Szafran.
Depuis, il figure avec constance sur les plateaux du groupe NextRadioTV, donnant la réplique à Éric Brunet, puis Emmanuel Lechypre.

Formation

Sco­lar­isé au col­lège-lycée Passy-Buzen­val à Rueil-Mal­mai­son, il est tit­u­laire d’une dou­ble maîtrise en sci­ences poli­tiques et en droit privé, obtenue à l’université Paris II Pan­théon Assas.

Parcours professionnel

  • 1985–1986 : Pigiste au Figaro et à RTL
  • 1986–1990 : Chef de la rubrique entre­prise au mag­a­zine Stratégie. Il a notam­ment pour col­lègues Nathalie Saint-Cricq et Renaud Revel.
  • 1988 : Jour­nal­iste au ser­vice France à Antenne 2
  • 1990–1992 : Jour­nal­iste chargé des médias au ser­vice France de l’Évènement du Jeu­di (EDJ)
  • 1992–1995 : Chef du ser­vice société-inves­ti­ga­tions-médias à l’EDJ
  • 1995–1997 : Rédac­teur en chef adjoint au ser­vice France à l’EDJ
  • 1997 : Col­lab­o­ra­teur à l’émis­sion « Le Vrai jour­nal » sur Canal+
  • Depuis 1997 : Respon­s­able de la rubrique médias et ciné­ma à L’His­toire
  • 1997–1999 : Rédac­teur en chef au ser­vice cul­ture et médias à Mar­i­anne
  • 1999–2000 : Chroniqueur lit­téraire à l’émis­sion « Cam­pus » sur France 2 et à LCI
  • 1999–2000 : Directeur adjoint de la rédac­tion à l’EDJ
  • 2000–2001 : Directeur de la rédac­tion à l’Evéne­ment-France soir
  • 2001 : Pigiste à L’Ex­press
  • 2001–2013 : Directeur de la rédac­tion de Mar­i­anne. Il est poussé vers la sor­tie par Yves de Chaise­martin, ancien patron du Figaro, lors que celui devient pre­mier action­naire de Mar­i­anne.
  • Depuis 2008 : Chroniqueur poli­tique à La Chaîne Par­lemen­taire (LCP/AN). Il par­ticipe notam­ment à l’émission de débat « Entre les lignes »
  • 2008–2011 : Chroniqueur poli­tique à I‑Télé
  • Depuis 2010 : Chroniqueur poli­tique à Europe 1.
  • Depuis juil­let 2014 : Par­ticipe à l’émission de débat « Bour­din and co » sur BFM (dif­fusé en même temps sur RMC) où il défend son point de vue sur les faits d’actualité dans sa chronique « Vu de gauche » face à Éric Brunet (« Vu de droite »).
  • Depuis sep­tem­bre 2014 : Il com­mence à sign­er une chronique dans Le Point. Le 15 jan­vi­er 2017, il est un des ani­ma­teurs de la pri­maire prési­den­tielle de la Belle Alliance Pop­u­laire, opposant les sept can­di­dats, dif­fusé sur BFMTV et i>Télé.
  • Entre 2017 et 2019 : il est édi­to­ri­al­iste poli­tique sur le plateau de l’émis­sion « Et en même temps » entre 18 h et 20 h sur BFMTV.
  • En sep­tem­bre 2019 : il rem­place Thier­ry Arnaud dans l’émis­sion « 20h Poli­tique» présen­tée par Alain Marschall du lun­di au jeu­di entre 20 h et 20 h 30. Il présente aus­si une nou­velle émis­sion de débats avec son com­père Éric Brunet inti­t­ulée « Brunet/Neumann », du lun­di au ven­dre­di (12h — 14h sur RMC) et le ven­dre­di (19 h — 20 h 30 sur BFM TV).
  • « Brunet/Neumann» n’est pas recon­duit à la ren­trée 2020 en rai­son du départ d’Éric Brunet. Par ailleurs, il par­ticipe, avec Emmanuel Lechypre, à un nou­veau show bap­tisé « Neumann/Lechypre » et piloté par Lau­re Closier. Ce nou­veau pro­gramme est dif­fusé du lun­di au ven­dre­di entre 12h et 15h sur RMC et, à par­tir du 21 sep­tem­bre, sur RMC Sto­ry.

Engagement militant

Sans qu’on puisse par­ler d’en­gage­ment mil­i­tant à pro­pre­ment par­ler, Lau­rent Neu­mann se posi­tionne claire­ment à gauche, défen­dant son point de vue face à Éric Brunet sur BFM dans « Le face à face » sur BFM dans la tranche horaire présen­tée par Christophe Hon­de­lat­te, « Hon­de­lat­te direct ». Il n’ap­par­tient cepen­dant pas à une gauche dog­ma­tique, d’au­tant plus qu’il écrit désor­mais une chronique poli­tique dans Le Point, un jour­nal réputé libéral de droite. Il appa­raît toute­fois légère­ment plus mod­éré que son con­frère Emmanuel Lechypre, lequel a pris la place d’Eric Brunet dans ce face-à-face.

Sa nébuleuse

Très peu d’in­for­ma­tions fil­trent sur l’en­tourage et les rela­tions de Lau­rent Neu­mann. On sait seule­ment qu’il est un proche de Nico­las Dom­e­n­ach et de Mau­rice Szafran avec lesquels il a tra­vail­lé de nom­breuses années au sein de l’équipe fon­da­trice de Mar­i­anne. Récem­ment, Dom­e­n­ach a été poussé vers la sor­tie du mag­a­zine, après Neu­mann et Szafran, la nou­velle équipe lui reprochant de con­sacr­er la majeure par­tie de son temps à ses activ­ités télévisuelles.

Ce qu’il gagne

Non ren­seigné

Publications

  • Les dieux de la télé exis­tent je les ai ren­con­trés, Plon, 1995.
  • Vivant ! Entre­tiens avec Lau­rent Neu­mann (biogra­phie de Gérard Depar­dieu), J’ai lu, 2004.
  • Les Dessous de la cam­pagne prési­den­tielle, Fayard, 2012.
  • Les Dessous de la cam­pagne prési­den­tielle 2017, Cal­mann-Lévy, 2017.

Il l’a dit

« La crise est ter­ri­ble, la sit­u­a­tion de la France est gravis­sime, on est tous d’accord. On le dit. On le répète à longueur de jour­naux. Tout cela est vrai. Mais est-ce pour autant une rai­son pour dén­i­gr­er sans arrêt ce pays ? Par­don, je vais faire un tout petit peu de patri­o­tisme. On pour­rait invers­er la donne et faire la liste des atouts de ce pays mais non, à longueur de jour­naux, à longueur d’émissions et dans la bouche des gens soi-dis­ant les plus intel­li­gents de ce pays, on tape à bras rac­cour­cis sur la France. J’ai assisté il y a quelques semaines à un débat entre Alain Minc et Arnaud Mon­te­bourg. Pen­dant une heure, Mon­sieur Minc a expliqué que c’était mieux aux États-Unis, que c’était mieux dans les pays scan­di­naves, en Angleterre, en Alle­magne et même en Espagne. Nous avions toutes les tares. Vous écoutez la patronne des patrons, Lau­rence Parisot, tout est mieux ailleurs. Y a rien à sauver dans ce pays. Mais bon sang de bon­soir, ce n’est pas parce que nous sommes en crise qu’il n’y a pas d’atouts dans ce pays. C’est la petite musique qu’on entend, ça devient même branché d’aller pay­er ses impôts ailleurs, je ne sais pas si vous vous ren­dez compte », LCP, émis­sion « Entre les lignes » 1er mars 2013.

« Pas un “fron­deur” — à l’ex­cep­tion du député PS des Hauts-de-Seine Jean-Marc Ger­main — pour saluer la pre­mière nom­i­na­tion d’une femme Rue de Grenelle. Pas un leader de la droite répub­li­caine — à l’ex­cep­tion d’Alain Jup­pé — pour se féliciter de la pro­mo­tion d’Em­manuel Macron. Il est vrai que, depuis deux ans, l’UMP est inca­pable de recon­naître que la gauche au pou­voir prend des mesures que la droite, si elle était restée aux affaires, aurait sans doute validées. Nico­las Sarkozy prô­nait une hausse de la TVA : la TVA a aug­men­té. La droite rêvait d’une baisse de charges mas­sive pour les entre­pris­es : les charges bais­sent. La droite assure qu’elle sup­primera les 35 heures une fois rev­enue au pou­voir : Emmanuel Macron pro­pose, dans les colonnes du Point, de les déver­rouiller, grâce au dia­logue social dans les entre­pris­es. Or, à droite, pas le moin­dre mot d’en­cour­age­ment. Et l’on feint de s’é­ton­ner, après ça, du désaveu de la parole poli­tique !? », Le Point, 30 août 2014.

« On aurait tort de croire, cepen­dant, que le livre de Valérie Tri­er­weil­er n’est, au fond, que le long cri de douleur d’une femme répudiée, blessée, meur­trie. Certes, “quand le déshon­neur est pub­lic, la vengeance doit l’être aus­si”, écrivait Beau­mar­chais dans Le Mariage de Figaro. Mais ce pru­rit édi­to­r­i­al, appelé à devenir un suc­cès inter­na­tion­al de librairies, signe surtout la désacral­i­sa­tion défini­tive de la fonc­tion prési­den­tielle et, en réal­ité, de l’ensem­ble des respon­s­ables poli­tiques », Le Point, 6 sep­tem­bre 2014.

« Il n’y a plus une ou deux gauch­es en France, mais des gauch­es qui ne se com­pren­nent plus, ne s’ai­ment plus, ne se sup­por­t­ent plus. C’est tout juste si cer­tains se salu­ent encore lorsqu’ils se croisent dans les couloirs de l’Assem­blée nationale. Ils pour­raient s’enorgueil­lir de ce qui les rassem­ble, mais préfèrent jouir de ce qui les sépare. Jusqu’à offrir quo­ti­di­en­nement à des Français effarés, mal­gré la crise, mal­gré un chô­mage record, le spec­ta­cle pitoy­able d’un grand sui­cide col­lec­tif, façon secte du Tem­ple solaire », Le Point, 25 octo­bre 2014.

« Ce qui me frappe depuis 48 heures ce sont les pro­pos des respon­s­ables poli­tiques. Comme on vient de le dire, l’en­quête n’est pas aboutie. Elle est en cours, on ne con­naît pas encore toutes les cir­con­stances de ce drame et pour­tant des gens qui ont le titre de respon­s­ables poli­tiques ont cru bon d’in­stru­men­talis­er cette affaire à des fins poli­tiques. Les pro­pos de Cécile Duflot, ce sont des pro­pos que l’on peut tenir une fois que l’on con­naît les ten­ants et les aboutis­sants. Cer­tains ont demandé la démis­sion du min­istre de l’in­térieur mais il ne faut pas se tromper, celui qui est dans la ligne de maire des écol­o­gistes c’est le pre­mier min­istre Manuel Valls. On est en train, avec la mort d’un jeune homme, de nous refaire poli­tique­ment l’af­faire Leonar­da. Regardez les pro­tag­o­nistes de cette affaire, ce sont exacte­ment les mêmes. Ils sont en train d’u­tilis­er la mort de ce jeune homme à des fins poli­tiques », à pro­pos de la mort de Remi Fraisse, dans « Bour­din and co » sur RMC le 19 octo­bre 2014.

On a dit de lui

« Pour Lau­rent Neu­mann, le grand débat, « cest pas un débat, cest une grande con­sul­ta­tion nationale ». Qui cor­re­spond beau­coup mieux à notre tem­péra­ment nation­al : « On est en France et en France, quand ça va mal, on dit Appelez-moi le patron !” » Et « le patron », cest Macron (en tout cas, dans les enreg­istrements de Benal­la révélés par Medi­a­part). « Vous allez au restau­rant, vous n’êtes pas con­tent, vous ne vous en prenez pas au serveur, vous dites : Appelez-moi le gérant.” » Et quand vous vous plaignez de lamer­tume de sa rata­touille néo-libérale, il vous dit daller vous faire cuire un œuf au Vénézuela », Samuel Gon­tier, Téléra­ma, 07/02/2019.

« Neu­mann, il est un peu moins de droite que Brunet. C’est la gauche con­fort. Il va ramen­er un peu de #MeToo, un peu de “Char­lie”, un peu de “sans gluten”, », Alain Weill, Libéra­tion, 28/07/2019.

« Ain­si va la vie des édi­to­ri­al­istes mais Christophe Bar­bi­er n’est pas le pre­mier à se tromper. Ain­si, Lau­rent Neu­mann avait déclaré en 2016 sur RMC que François Hol­lande serait can­di­dat à un sec­ond man­dat prési­den­tiel, pré­cisant qu’il n’en avait “jamais douté », Fran­ce­In­fo, 17/12/2019.

Crédit pho­to : Matthieu Riegler via Wiki­me­dia (cc)

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