Après les propos insultants de Pierre Bergé vis-à-vis du feuilletoniste du supplément littéraire, Éric Chevillard, la société des journalistes (SDJ) du quotidien du soir s’est dite « choquée » par son comportement.
Bergé avait, en octobre dernier, jugé « ridicule » que Le Monde critique, via un papier d’Éric Chevillard, l’écrivain Patrick Modiano, alors que celui-ci allait obtenir le prix Nobel quelques jours plus tard. Mardi dernier, suite cette fois à un article positif écrit par Denis Cosnard, Pierre Bergé était revenu sur l’affaire, traitant M. Chevillard de « connard », dans un jeu de mot jugé « facile et déplacé » par la SDJ.
« Nous regrettons que le président du conseil de surveillance du Monde ait cru bon d’ajouter l’insulte à son mécontentement coutumier », a‑t-elle publié en réaction. Et de poursuivre : « L’exercice de la critique, qu’elle concerne les arts, les lettres, le théâtre, le cinéma ou la musique, doit demeurer libre. Loin de nous l’idée d’empêcher M. Bergé de s’exprimer publiquement, mais cette intervention nous choque. Elle nuit à l’image de notre journal et à la sérénité du travail de la rédaction. »
Ce n’est pas la première fois que Pierre Bergé s’en prend au journal dont il est actionnaire. En avril 2013, il s’était indigné qu’une publicité pour la Manif pour Tous paraisse dans ses colonnes. Il s’en était également pris à l’hebdomadaire La Vie, qui appartient au groupe Le Monde, suite aux éditoriaux du directeur de la rédaction, Jean-Pierre Denis, contre « le mariage pour tous ».
Voir notre infographie du groupe Le Monde ainsi que celle de Pierre Bergé
Crédit photo : drumaboy via Flickr (cc)
La #SDJ du @lemondefr réagit aux insultes de son actionnaire, @pvgberge http://t.co/WEiFZgBoi8 @ojim_france pic.twitter.com/v2kJytHzmp
— Claude Chollet (@ClaudeChollet) 12 Décembre 2014