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Bondy Blog, la banlieue parle aux bobos

12 janvier 2015

Temps de lecture : 13 minutes
Accueil | Bondy Blog, la banlieue parle aux bobos

Bondy Blog, la banlieue parle aux bobos

Temps de lecture : 13 minutes

Dossier. Créé par le journaliste suisse Serge Michel en novembre 2005, pendant les émeutes qui secouèrent les banlieues françaises, le Bondy Blog est « un média en ligne qui a pour objectif de raconter les quartiers populaires et de faire entendre leur voix dans le grand débat national. »

Si la tenue du blog a tout d’abord été assurée par la rédac­tion du jour­nal suisse L’Heb­do, une équipe locale essen­tielle­ment com­posée de jeunes habi­tant la Seine-Saint-Denis n’a pas tardé à pren­dre le relais. Le Bondy Blog s’est peu à peu fait une place au sein du sys­tème d’information français. En plus d’articles réagis­sant à l’actualité, il pro­pose un cer­tain nom­bre de reportages et d’interviews trai­tant de sujets aus­si divers que pos­si­ble, de la recen­sion ciné­matographique à la sit­u­a­tion des roms en France, en pas­sant par la peur de l’avion.

Se voulant jeune, dynamique, jouant le rôle d’intégrateur social et de porte-voix d’une pop­u­la­tion « stig­ma­tisée dans les médias tra­di­tion­nels », le Bondy Blog béné­fi­cie d’une image apparem­ment par­faite. Mais que cache vrai­ment cette vit­rine ? Avec ses nom­breux parte­nar­i­ats, ses chiffres d’audience, ses mul­ti­ples ram­i­fi­ca­tions, le Bondy Blog n’a rien d’un blogue ama­teur et arti­sanal. L’OJIM a souhaité en savoir plus. Le fait que le blogue n’ait pas répon­du aux sol­lic­i­ta­tions d’information ne nous a pas empêché d’avancer.

Audience es-tu là ?

Mis en avant comme représen­tatif de la diver­sité et célébré comme tel, le Bondy Blog béné­fi­cie de nom­breuses portes d’entrée dans les médias et d’un cer­tain pou­voir sur les poli­tiques, puisque ceux-ci s’y pressent pour s’y faire inter­view­er. Comme le recon­naît Nor­dine Nabili, directeur du blogue, « la notoriété est là, nous sommes invités partout ». Pour­tant, ce battage médi­a­tique ne sem­ble pas provo­quer un ent­hou­si­asme pro­por­tion­nel au sein de la pop­u­la­tion française. Avec 2 500 men­tions « j’aime » sur Face­book, le Bondy Blog fait pâle fig­ure à côté d’autres médias jouant égale­ment la carte jeune (Street­Press sur lequel l’OJIM s’est récem­ment penché cul­mine à 12 500), ou même de sites comme l’OJIM, avec ses 78 000 « j’aime ». Du côté de Twit­ter, rien d’exceptionnel non plus : ce sont un peu moins de 7 000 per­son­nes qui suiv­ent le site, bien peu en 9 ans d’existence.

Nordine Nabili, directeur du Bondy Blog. Crédit : DR

Nor­dine Nabili, directeur du Bondy Blog. Crédit : DR

Le Bondy Blog revendique 200 000 vis­i­teurs uniques par mois mais l’outil d’analyse des audi­ences Sim­i­lar Web n’en retrou­ve que… 70000 (net­te­ment moins que ojim.fr que vous lisez en ce moment même). Qui sont ces inter­nautes ? On pour­rait penser que le pub­lic offi­cielle­ment ciblé, à savoir les jeunes des quartiers de l’immigration, se mobilise sur ce type de médias. Pour­tant, cela ne sem­ble pas être le cas, comme l’avoue M. Nabili : « on est une fenêtre sur les quartiers mais je ne pense pas qu’on ait une audi­ence dans les quartiers pro­pre­ment dits ». Loin de l’objectif ini­tial (qui était de mobilis­er les jeunes des quartiers pop­u­laires en créant un média proche d’eux), le pub­lic sem­ble donc être plutôt com­posé de spec­ta­teurs célébrant le vivre-ensem­ble sans le pra­ti­quer, et se con­tentant d’un panora­ma for­maté de la réal­ité des quartiers « pop­u­laires » ; bref ce que l’on pour­rait qual­i­fi­er de « bobos ».

Un blogue sous perfusion : l’alliance du grand capital, de la presse bien-pensante et d’un bout de la banlieue

Géré par l’association loi 1901 « Bondy Blog », dont Serge Michel est encore respon­s­able, le tout en ligne fonc­tionne grâce à des équipes fluc­tu­antes ; les deux seuls salariés per­ma­nents n’étant en défini­tive qu’un rédac­teur en chef et une assis­tante à mi-temps. Les arti­cles, écrits par des appren­tis jour­nal­istes, sont payés 40 euros pièce. N’accueillant pas de pub­lic­ité, le Bondy Blog ne fonc­tionne que grâce aux sub­ven­tions publiques (env­i­ron 50 000 euros par an, prin­ci­pale­ment via l’Agence nationale pour la cohé­sion sociale et l’égalité des chances), à la par­tic­i­pa­tion de Yahoo!, qui rachète les pro­duits du Bondy Blog (à hau­teur égale­ment de 50 000 euros par an) et aux pris­es en charge de cer­taines munic­i­pal­ités de gauche. Ain­si, loin d’être un sim­ple blogue par­tic­i­patif ou arti­sanal, le Bondy Blog est placé en par­tie sous la tutelle finan­cière d’une multi­na­tionale améri­caine. Ajou­tons que le mil­liar­daire Marc Ladre­it de Lachar­rière est apparu de temps en temps comme un des spon­sors sans que l’on puisse con­naître le mon­tant de ce soutien.

Plus révéla­teur encore est le récent parte­nar­i­at passé entre le Bondy Blog et Libéra­tion ver­sion Drahi. Les deux organes d’information s’engagent à repren­dre leurs infor­ma­tions et à organ­is­er des événe­ments com­muns… Étrange démarche pour un blog dénonçant l’estab­lish­ment médi­a­tique alors que Libéra­tion vient de pass­er de l’escarcelle d’un ban­quier à celle du mil­liar­daire israélien nou­veau pro­prié­taire de SFR ! Con­traire­ment à l’apparence qu’il voudrait se don­ner, le Bondy Blog n’est pas un site vivant grâce au sou­tien « pop­u­laire, » ni même à celui de l’immigration mais est bien placé sous res­pi­ra­tion arti­fi­cielle grâce à l’argent du con­tribuable, du cap­i­tal­isme mon­di­al­isé, de la presse bien-pen­sante et de quelques munic­i­pal­ités de gauche.

La galaxie du Bondy Blog : avant tout une marque !

Plus qu’un blogue, le Bondy Blog est devenu une mar­que. Son pre­mier axe de développe­ment a été la for­ma­tion jour­nal­is­tique. « L’école du blog », ouverte en 2007, est une for­ma­tion pro­posée gra­tu­ite­ment aux jeunes qui souhait­ent acquérir « des out­ils pour s’exprimer ». Les con­férences sont tenues par des inter­venants extérieurs tra­vail­lant dans le monde de l’information, ou bien par des mem­bres de la rédac­tion du blogue ; si ce type de for­ma­tion peut con­stituer un puis­sant out­il de for­matage idéologique, il ne représente rien par rap­port à la véri­ta­ble force du Bondy Blog : l’École Supérieure de Jour­nal­isme Lille Bondy. Inau­gurée en grande pompe en 2009 et bénie par Élis­a­beth Guigou, elle a été créée, comme le dit son prési­dent d’honneur Hervé Bourges, parce que « les écoles de jour­nal­isme ne représen­tent pas la France d’aujourd’hui ». Réservée à une poignée de jeunes désireux d’intégrer l’ESJ Lille, cette for­ma­tion com­porte une pré­pa­ra­tion inten­sive de six semaines aux métiers du jour­nal­isme et une télé­for­ma­tion d’un an. Coût par per­son­ne : 7 500 euros, financés par le Con­seil général de Seine-Saint-Denis, les villes de Bondy, Lille et Montpellier.

En plus de l’influence que lui don­nent les for­ma­tions qu’il dis­pense, le Bondy Blog a égale­ment ten­té de s’implanter dans dif­férentes villes fran­coph­o­nes telles que Neuil­ly, Mar­seille, Dakar, Lyon ou encore Brux­elles. Fonc­tion­nant tou­jours sur le même mod­èle, des jeunes des « quartiers » peu­vent ain­si se met­tre au ser­vice d’un blog en ligne pour le compte duquel ils peu­vent écrire des arti­cles. Si aucune infor­ma­tion con­cer­nant une éventuelle ces­sa­tion d’activité de ces suc­cur­sales n’est directe­ment disponible, on con­state que seules les pages du Lyon Bondy Blog et du Brux­elles Bondy Blog (ouvertes les deux en décem­bre 2014) sont encore actives. Encore une fois, l’opération « ban­lieue pro­pre » ne sem­ble pas pren­dre racine…

S’il y a un bien un domaine dans lequel le Bondy Blog excelle, c’est dans son rôle de fil­ière de recrute­ment pour les grands jour­naux de gauche. Éton­nant, puisque les appren­tis jour­nal­istes du Bondy Blog ne ratent pas une occa­sion de rap­pel­er que les jeunes de ban­lieue n’ont pas accès aux médias, et que ceux-ci ne les com­pren­nent pas… Il n’en reste pas moins que les rela­tions qui exis­tent entre celui-ci et les grands médias sont nom­breuses. Out­re le patron­age de Yahoo! (qui a rem­placé celui de 20 Min­utes), on ne compte plus les médias nationaux ayant embauché des jour­nal­istes passé par le Bondy Blog (TF1, Le Monde, L’Obs, Van­i­ty Fair, M6, …) Ce type d’embauche con­stitue un atout for­mi­da­ble pour les médias qui y ont recours, puisqu’il offre un accès direct à la ban­lieue. Comme le recon­naît Sami­ra Djoua­di, direc­trice de la Fon­da­tion TF1, « ils font gag­n­er un temps fou ». Faut-il com­pren­dre qu’ils jouent le rôle de « fixeurs » per­me­t­tant aux jour­nal­istes d’éviter d’être agressés ? En défini­tive, le Bondy Blog four­nit ain­si en jour­nal­istes les médias soucieux de véhiculer le même dis­cours for­maté sur la banlieue.

En plus de ces passerelles qui se sont créées, les grands médias offrent des tri­bunes au Bondy Blog que la qual­ité des arti­cles pub­liés peine à jus­ti­fi­er. LCP et France Ô pro­duisent et dif­fusent les inter­views poli­tiques du Bondy Blog Café, le Cour­ri­er Inter­na­tion­al reprend cer­tains arti­cles, France Inter dif­fuse quo­ti­di­en­nement Close to Kids, (on recon­naît la fas­ci­na­tion pour le grand frère améri­cain) feuil­leton ani­mé par deux blogueurs du Bondy Blog (Meh­di Meklat et Badrou­dine Saïd Abdal­lah). Véri­ta­ble insti­tu­tion ne représen­tant qu’elle-même, le Bondy Blog a même été appelé à tra­vailler et à don­ner son avis en 2010 au sein de la com­mis­sion Sebag « Diver­sité dans les médias » ! Loin d’être un poil à grat­ter qui dérange les médias, le Bondy Blog sem­ble ain­si nav­iguer dans le paysage médi­a­tique avec une aisance par­ti­c­ulière, directe­ment (des rédac­teurs act­ifs se voy­ant pro­pos­er des chroniques ou des inter­ven­tions dans d’autres médias) ou indi­recte­ment (il est devenu une fil­ière de recrute­ment pour cer­tains médias classiques).

« C’est pas vrai, c’est pas nous, c’est pas grave » : victimisation, excuse et défense de l’islam

Le Bondy Blog se donne pour objec­tif de « par­ler de la ban­lieue ». Tra­duc­tion : trav­e­s­tir la réal­ité, arranger les faits et se vic­timiser en per­ma­nence. Le blogue ne se con­tente pas de traiter les événe­ments d’actualité, mais sem­ble s’être arrogé un droit de regard sur ce qui se dit sur la ban­lieue. Et de s’ériger en censeur de ce qui doit être dit sur elle ou non. Par exem­ple, lorsque Arte dif­fuse La Cité du mâle en sep­tem­bre 2010 (doc­u­men­taire s’inquiétant de la dégra­da­tion de la con­di­tion de la femme dans les ban­lieues français­es), Nor­dine Nabili con­damne fer­me­ment les jour­nal­istes qui ont osé lever le voile sur une réal­ité dérangeante et déclare (dans un entre­tien pub­lié par Le Monde le 29 octo­bre 2010) : « la pro­fes­sion devrait se pencher sérieuse­ment sur la créa­tion d’un con­seil nation­al de l’or­dre des jour­nal­istes pour met­tre fin à ce type de dérive. » Il sem­ble avoir trou­vé le meilleur moyen pos­si­ble pour que les médias tra­di­tion­nels ne par­lent plus de manière néga­tive de la ban­lieue : la censure !

Plus fort encore. S’il y a bien un domaine dans lequel le Bondy Blog se démar­que des médias clas­siques, c’est dans sa défense acharnée de l’islam en général et de l’islam rad­i­cal en fil­igrane. Là où les médias offi­ciels font le dis­tin­guo entre un islam mod­éré et un islam rad­i­cal — le pre­mier célébré et le sec­ond dénon­cé comme n’ayant « rien à voir avec l’islam » -, le Bondy Blog prend par­fois le con­tre­pied et tente une réha­bil­i­ta­tion de l’islam rad­i­cal. Le film Tim­buk­tu (sor­ti le 10/12/2014) tombe à pic car « à l’heure où le traite­ment médi­a­tique du phénomène de l’islam rad­i­cal tend trop sou­vent à la dia­boli­sa­tion et la car­i­ca­ture hâtive, [ce film] a le mérite de lui don­ner un vis­age humain ». Ceux qui ont vu le film – forte et belle dénon­ci­a­tion du dji­hadisme – doivent se dire que le rédac­teur du Bondy avait abusé de sub­stances illicites. Le dji­hadisme peut être égale­ment l’objet direct des réflex­ions de nos jour­nal­istes en herbe. Comme expliqué au cours d’une émis­sion « Ici c’est Bondy », dif­fusée sur le site du blogue, « le dji­hadisme fait très peur à la pop­u­la­tion française car c’est un mot arabe ». Stupé­fait par une telle analyse, on appre­nait égale­ment que la France était coupable de ne pas s’occuper des dji­hadistes de retour, lesquels « se sen­tent seuls »… Ain­si, Mohamed Mer­ah ne serait pas le pro­duit de l’islam ter­ror­iste mais un « loup soli­taire » que la France n’a pas cher­ché à inté­gr­er sociale­ment…. Finale­ment, et même si le rédac­teur n’est évidem­ment pas respon­s­able des per­son­nes qui repren­nent à leur compte ses pro­pos, il n’est pas éton­nant que le blog « de la résis­tance islamique » Info­mus­lim reprenne cer­tains arti­cles du Bondy Blog.

Les mem­bres de la rédac­tion, en majorité issus de l’immigration nord-africaine, ne cachent pas leur attache­ment au bled. La ten­dresse pour le pays de ses orig­ines est par­faite­ment com­préhen­si­ble, mais celle-ci sem­ble par­fois se muer en détes­ta­tion de la France… Ain­si peut-on lire sous la plume de Hanane Kad­dour une charge con­tre Jean-Pierre Per­naut (28 juin 2014). Celui-ci a en effet eu l’outrecuidance de ne pas par­ler de la qual­i­fi­ca­tion algéri­enne en une de son jour­nal ! Pis : il a com­mis un véri­ta­ble crime de lèse-ban­lieue en rap­pelant les « débor­de­ments » des sup­port­ers algériens. Or, cela va con­tre la doxa qui veut que la plu­part des casseurs « n’ont rien à voir avec l’Algérie » et que de toute façon, ce sont « les iden­ti­taires et fron­tistes [qui] ont allumé le feu de Ben­gale poli­tique ».

Jeunisme et journalisme à la petite semaine

On a voulu faire croire que la créa­tion du Bondy Blog était le cri de dés­espoir d’une jeunesse injuste­ment stig­ma­tisée par les médias tra­di­tion­nels. À l’occasion, le Bondy Blog se con­tente de célébr­er le jeune inculte et de l’ériger en mod­èle. Le traite­ment des man­i­fes­ta­tions entourant la mort de Rémi Fraisse est à ce titre un véri­ta­ble cas d’école : les jour­nal­istes du blogue reprochent bien dans un pre­mier temps aux médias de faire pass­er les jeunes man­i­fes­tants lycéens pour des « ignares, qui n’ont pas de con­vic­tions poli­tiques » ; mais l’affaire devient ensuite plus sub­tile : le reproche ne porte pas sur la qual­i­fi­ca­tion d’ignare, qui n’est pas con­testée, mais sur le car­ac­tère péjo­ratif que ce terme porte en lui ! Et ain­si de jus­ti­fi­er sans com­plex­es le manque de cul­ture poli­tique de ces jeunes : « en soi c’est poli­tique de sor­tir dans la rue même si on ne sait pas trop pourquoi, on est dehors c’est man­i­fester (sic) c’est comme ça qu’on apprend à se forg­er un (re-sic) opin­ion poli­tique » pou­vait-on ain­si enten­dre. On est ignare, on l’assume, mais ne venez pas nous le reprocher !

Cette impres­sion d’un cru­el manque de sérieux est ren­for­cée par un coup d’œil aux méth­odes d’investigation des blogueurs. L’exemple le plus fameux de légèreté jour­nal­is­tique est celui de la fausse inter­view de Souley­man. Cinq ans après les émeutes de Clichy-sous-Bois, le Bondy Blog pub­lie un entre­tien dans lequel le jour­nal­iste pré­tendait inter­roger un témoin ayant assisté à l’accident de Zyed et Bouna (les deux jeunes ayant trou­vé la mort en ten­tant d’échapper à la police, événe­ment qui déclen­cha les émeutes de 2005). Mar­i­anne révèle alors que ce jeune homme est un menteur, et que le jour­nal­iste n’avait même pas « pris la peine de con­tac­ter les avo­cats des familles de Zyed Ben­na, Bouna Tra­oré et Mut­tin Altun. Pas plus qu’il n’a cher­ché à con­fron­ter la ver­sion de Souley­man avec le réc­it de l’un des nom­breux témoins des faits. » Même si le Bondy Blog a recon­nu l’erreur, le papi­er avait entre temps été pub­lié par le Cour­ri­er Inter­na­tion­al et L’Heb­do.

Si le ton employé dans les colonnes du blogue est déjà assez vio­lent, il arrive à ses con­tribu­teurs de se lâch­er com­plète­ment en dehors. Meh­di Meklat, jour­nal­iste au Bondy Blog, passé par Le Monde, l’Obs et France Inter, déclare ain­si sur Twit­ter à pro­pos des défenseurs de Zem­mour : « Piquez-les » ; ou ose une com­para­i­son pour le moins offen­sante pour les Chré­tiens : « Jésus il ressem­ble à des lar­dons halal ». Éton­nant que le directeur du blogue, Nor­dine Nabili, n’ait pas dénon­cé ces pro­pos stig­ma­ti­sants, lui qui déclarait pour se féliciter de l’éviction d’Éric Zem­mour d’i>Télé : « La lib­erté d’expression dis­pose d’un préal­able: le respect de la dig­nité des citoyens, de tous les citoyens. C’est une con­di­tion inal­ién­able du débat démoc­ra­tique, afin de pro­scrire les out­rances idéologiques, à l’origine des séquences les plus trag­iques de notre his­toire. » Chiche ?

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