Journaliste ou éducateur ?
« Et oui je suis engagé… », « Pierre-Yves Bulteau et ses 73 arguments », franf.fr, 2 juin 2014
« C’est un livre [En finir avec les idées fausses propagées par l’extrême droite] d’éducation populaire », idem.
Pierre-Yves Bulteau ne s’en cache pas : il est journaliste mais surtout militant d’extrême-gauche, opposant acharné au Front National et compagnon de route du Parti Communiste Français. Son premier fait d’arme est d’avoir cofondé avec un titre provocateur Le Sans-Culotte 85 sur sa terre d’origine, la Vendée, avant de multiplier les expériences journalistiques locales. Son engagement en tant que militant de la Cimade ou du mouvement Partage ne l’a pas empêché de devenir pigiste au journal Le Monde ou reporter à Mediapart. Bien au contraire… Car Pierre-Yves Bulteau entretient d’excellents rapports avec les syndicats étudiants (UNEF, FIDL), de travailleurs (CGT), avec les associations pro-immigration comme le MRAP ou la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) qui lui ont confié la rédaction en 2014 d’un ouvrage afin de « déconstruire » les idées du Front National. Et c’est avec cette triple casquette de « journaliste engagé », d’écrivain et de militant de gauche, que Pierre-Yves Bulteau multiplie les conférences et les passages médiatiques pour s’attaquer « à l’extrême droite ».
Pierre-Yves Bulteau n’a aucun lien de parenté avec la députée et conseillère générale, Sylviane Bulteau.
Formation
2001–2003
IUT de journalisme de Lannion, université catholique de l’Ouest après un DEUG de sociologie à l’Université Catholique de l’Ouest (1998–2000).
Parcours professionnel
2006 – 2008
Co-fondateur et directeur de la publication du Sans-Culotte 85, mensuel d’enquêtes sociales et locales sur la Vendée. Se voulant comme une sorte de Canard enchaîné vendéen, « Le Sans-Culotte est né de cette intime conviction. Que l’information est trop importante pour être laissée entre les seules mains des “vendeurs d’armes” et des groupes de presse monopolistiques. Que l’information n’appartient en aucun cas aux journalistes qui la traitent ni aux élites de tout poil, mais bien aux citoyens. Le Sans-Culotte est surtout né d’un refus. Celui de journalistes résolus à ne plus continuer sans cesse à porter l’uniforme. Alors qu’on sait combien ça coûte l’uniformité. Nous ne voulions plus être des combattants de l’inutile. » Pour le site internet Fragil.org, Le Sans-Culotte 85, « compte plus de 2500 lecteurs chaque mois dont 500 abonnés » et « se veut neutre, clair dans ses articles et non-partisan (malgré son titre) ».
2008 – 2009
Journaliste en charge de l’animation du 18h/19h à Graffiti Urban Radio.
2008 – 2012
Enseignant et responsable de la filière radio à l’IUT de journalisme, Lannion.
2010
Journaliste en charge de l’animation du 12h/13h à Radio Bro Gwened.
2011 – 2012
Journaliste pigiste pour Nantes Actu, Vendée Actu, Alimentation générale.
2012 – 2013
Attaché de production à « Là-Bas Si J’y Suis » à France Inter.
Depuis 2013
Pigiste au journal Le Monde pour la Vendée.
Depuis 2014
Reporter à Médiapart et journaliste politique à Témoignage chrétien.
Rédacteur pour le site le13dumois.fr : « le magazine indépendant du 13ème arrondissement » de Paris.
Parcours militant
À l’invitation du Parti Socialiste, du Parti Communiste Français ou de diverses associations, Pierre-Yves Bulteau « multiplie les conférences » afin de « détricoter les « idées fausses » de l’extrême droite », en présentant son livre En finir avec les idées fausses propagées par l’extrême droite.
Depuis 2011
Membre du comité de rédaction de Causes Communes un autre regard sur les migrations le magazine de La Cimade. La Cimade — Service œcuménique d’entraide (Comité inter mouvements auprès des évacués, la mention service œcuménique d’entraide a été ajoutée lorsque l’acronyme est devenu un nom propre) est une association loi de 1901 de solidarité active avec les étrangers, membre de la Fédération protestante de France (Wikipédia). Selon ses statuts, la « Cimade a pour but de manifester une solidarité active avec ceux qui souffrent, qui sont opprimés et exploités et d’assurer leur défense, quelles que soient leur nationalité, leur origine, ou leur position politique ou religieuse. En particulier, elle a pour objet de combattre le racisme, veiller scrupuleusement au respect des droits et de la dignité des personnes, quelle que soit leur situation. La Cimade rassemble des personnes d’horizons nationaux, confessionnels, philosophiques et politiques divers, engagées dans ce service ». Elle intervient dans les domaines suivants : assistance juridique aux étrangers retenus en centre de rétention administrative, gestion d’établissements sanitaires et sociaux, formation et adaptation linguistique. Ces activités sont assurées par des financements et conventionnements publics ; accueil des étrangers dans des permanences juridiques, actions de solidarité internationale, interventions en prison et en locaux de rétention, sensibilisation du grand public et des politiques aux thèmes portés par l’association. Ces activités sont principalement financées sur les fonds propres de l’association.
Depuis 2014
Rédacteur en chef à la Revue Partage. « La revue Partage a été créée en 1983 par Maurice Pagat dans la dynamique du Mouvement national des chômeurs et précaires. Elle a pour ambition de mettre en perspective les luttes et les aspirations des chômeurs, précaires et exclus de tous horizons dans les mutations de notre société, de mettre en réseau les acteurs de ces luttes et de mettre en lumière les dynamiques à l’œuvre. » Alliant traditions du catholicisme social et de l’anarcho-syndicalisme, Maurice Pagat était un « provocateur certes, saint et fou à la fois, il travaillait pour les chômeurs, il vivait avec eux, il mangeait avec eux. Il avait un réseau de gens influents et non connus de ses collaborateurs habituels. Il était un mélange surprenant au premier abord d’anarcho-syndicaliste et de religieux (au sens des ordres religieux, cisterciens notamment ; il était attentif aux nouveaux courants religieux). Il avait ses fragilités aussi, qui faisaient de cet homme, hors du commun, un homme comme les autres », selon Annie Dreuille, directrice de la maison des chômeurs à Toulouse créée par Maurice Pagat.
Autre son de cloche pour le quotidien communiste L’Humanité : « le journal “Partage” n’est fait pour aider les chômeurs. Ses vingt pages, surchargées de textes, ne contiennent pas la moindre petite annonce, pas le moindre conseil juridique pour faire valoir ses droits, pas le moindre exemple d’insertion ou même de solidarité concrète. La longueur de chaque article varie entre l’équivalent de deux, trois, voire quatre pages de l’Humanité. C’est une tribune offerte à des penseurs, sociologues, conseillers patronaux et autres “ethnologues en chambre” pour disserter sur la condition de chômeur et rechercher des solutions qui ne remettent jamais en cause la logique du profit contre les hommes. »
Il est toujours militant à la CIMADE Vendée, où il s’implique pour les migrants, et pour organiser un appel d’air des clandestins vers son département – celui-ci existe, mais n’est qu’un petit filet par rapport à la situation à Nantes – dont le point d’orgue a été un immense camp des Saints au centre-ville, déjà évacué deux fois (23 juillet et 20 septembre 2018). Ainsi en septembre 2016 il fait la synthèse des échanges lors de la réunion des acteurs de solidarité internationale en Pays de Loire, sous l’égide de la maison des citoyens du Monde à Ancenis.
En mars 2017 il fait partie des intervenants d’une réunion de la Maison des citoyens du Monde de Nantes avec comme intitulé « combattre l’extrême-droite et ses idées ». Il passe une demi-heure à présenter son étude de Breizh Info – média régional indépendant de réinformation – et surtout à en faire un étonnant éloge : très beau visuel … montage impeccable … accroches efficaces … », «leur stratégie est excellente (…) ils sont encore à la marge, mais leur puissance est extraordinaire (…) avant de conclure : « Ce site est formidable ! ». Et de le comparer à d’autres sites de réinformation ainsi qu’à l’agrégateur de contenus Fdesouche : « Breizh-info c’est mieux, car eux travaillent, ils écrivent, il créent, ils ont des journalistes, c’est bien rédigé et alimenté régulièrement ».
Ce qu’il gagne
Non renseigné
Publications
Pierre-Yves Bulteau, Poussière d’âmes, éditions Durand-Peyrolles, 2013.
« À travers l’histoire de Matéo, jeune homme originaire d’un pays d’Afrique, Pierre-Yves Bulteau nous mène sur les traces de génocides, de drames –et le mot est certainement trop faibles — qui ont marqué l’histoire de certains peuples. Matéo a grandi en France, loin de son pays d’origine, de sa famille, d’une mère qu’il n’a jamais connue, d’un père dont il n’a plus de nouvelles… Mais soudain le passé se rappelle à lui et le voilà emporté au cœur d’un conflit qui semble le dépasser, contraint de comprendre le rôle qu’a pu y jouer son père et beaucoup d’autres. Poussière d’âmes est un roman qui s’évertue à reconstruire une mémoire plus juste, « une mémoire des peuples par le peuple », comme l’explique l’écrivain. Un livre engagé, à l’image du parcours professionnel de Pierre-Yves Bulteau, cofondateur du Sans-Culotte, un mensuel d’information vendéen. Un journal d’enquête qui se veut tout sauf consensuel ! »
Pierre-Yves Bulteau, En finir avec les idées fausses propagées par l’extrême droite, éditions de l’Atelier, 2014.
Ce livre est édité par « Les Editions de l’Atelier en partenariat avec l’Institut de recherches de la FSU, La Ligue des Droits de l’Homme, Union syndicale Solidaires, VO Editions ; avec le soutien de la CGT, FIDL, FSU, JOC, MRAP, UNEF, UNL. » L’ouvrage « analyse plus de 70 de ces idées reçues diffusées par l’extrême droite et les réfute une à une en s’appuyant sur des données solides. (…) Accessible à un grand public, cet ouvrage constitue un antidote indispensable au discours du Front national et de ses satellites. Il met en garde contre les tentations autoritaires et illusoires du “chacun chez soi” et du “chacun pour soi”, et invite au choix d’une société d’égalité, de liberté et de fraternité pour tous. » La conférence de presse « Lançons La Réplique pour faire reculer l’extrême droite » pour le lancement du livre a réuni : Thierry Lepaon (secrétaire général de la CGT), maître Henri Leclerc (président d’honneur de la LDH), Bernadette Groizon (secrétaire général de la FSU), Annick Coupé (porte-parole de l’Union syndicale Solidaires), William Martinet (président de l’UNEF), Bernard Stéphan, directeur général des Éditions de l’Atelier, Agnès Naton, directrice des Éditions « La Vie ouvrière »et les représentants de la FIDL, la JOC, le MRAP et l’UNL.
Il l’a dit
Question : « On parle de journalistes en général comme étant des personnages objectifs, indépendants… là, apparemment, délibérément, vous êtes un journaliste engagé… » réponse P.-Y. Bulteau : « Ouais, ouais, ben écoutez, l’engagement n’empêche pas l’objectivité et l’honnêteté intellectuelle mais en plus je pense que c’est un faux débat (…) il faut faire attention : le journaliste engagé serait quelqu’un de subjectif, serait un militant et donc ne serait pas crédible à lire… je réfute cela (…) Et oui je suis engagé (…) Mon engagement et mon journalisme ce n’est pas le grand mal (…) ce qui sclérose depuis 30, 40 ans notre société, et ce qui fait qu’aujourd’hui on en est à avoir peur de l’Autre, alors que l’Autre est une richesse et une chance, c’est parce que des mecs comme Elkabbach –j’étais pas né qu’il était déjà là‑, ces journalistes-là engagés dans le sens du libéralisme et dans le sens de la fracture sociale, sont plus dangereux que moi (sic) », « Pierre-Yves Bulteau et ses 73 arguments », franf.fr, 2 juin 2014.
« Il faut réarmer les électeurs face aux impostures du Front national. Nos livres, c’est de l’éducation populaire », « Ils décryptent le “génome” du FN », Ouest-France, 19 mai 2014.
« Voter pour l’extrême droite, c’est voter contre soi-même », « Voter pour l’extrême droite, c’est voter contre soi », Ouest-France, 18 novembre 2014.
« Pierre-Yves Bulteau le fait remarquer à l’assistance [Fête du Parti Communiste en Vendée]. Venu présenter son livre En finir avec les idées fausses propagées par l’extrême-droite, le journaliste s’interroge : “Où est ma génération ?” », « La désaffection touche aussi le PCF », Ouest-France, 20 juillet 2014.
« Nous assistons aujourd’hui à ce qu’on pourrait appeler le « conflit de deux paroles » : celle institutionnelle et celle citoyenne. Deux paroles d’équilibre pour la bonne marche d’une société qui trouvent leur lien, leur complémentarité grâce aux médias. Or, dans cette organisation médiatique, la première a pris le pas sur la seconde. Donnant l’impression d’une uniformisation de la parole publique en France », sur son profil LinkedIn.
« Idéologiquement on a lâché ». […] La Manif pour tous en 2013, Jour de colère, le rassemblement du Trocadéro, c’est le résultat du GRECE. Ils ont gagné et nous on a 40 ans de retard sur eux », Maison des citoyens du monde de Nantes, 9 mars 2017, réunion « combattre l’extrême-droite et ses idées ».
Sa nébuleuse
Compagnon de route du Parti Communiste Français, Pierre-Yves Bulteau participe régulièrement aux activités du PCF, au niveau local comme à la fête du Parti Communiste de Vendée en juillet 2014, ou au niveau national comme à la Fête de l’Humanité en septembre 2014 où il animait un débat sur le stand de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) le thème « l’extrême droite et les jeunes du milieu ouvrier ».
Conférences organisées par le PCF en 2014 avec Pierre-Yves Bulteau : Rennes (novembre), Aubière (mai), Vendée (juillet), invité des Amis de l’Huma de Villejuif (août).
Ils ont dit
« Si nous sommes en accord avec les réponses de l’auteur sur la quasi totalité du décryptage des mensonges de l’extrême droite, difficile, en pleine campagne pour les Européennes, de ne pas sursauter aux quelques pages sur l’Europe. Certes les critiques nationalistes, protectionnistes, et parfois xénophobes des partis fascistes européens se doivent d’être dénoncées… Mais pas à coup de contre-vérités comme : “L’Union européenne est un atout” (page 64)… Difficile de ne pas tomber de l’armoire en lisant cela, face à tous les méfaits de cette Europe capitaliste qui provoque des milliers de morts à ses frontières depuis des années, qui fonctionne comme un déni de démocratie loin des peuples, qui participe à la mise à mort de la Grèce et aux difficultés de l’Espagne et du Portugal, qui accueille mieux à Bruxelles l’influence majeure des lobbies que celle des syndicats… Une “belle” construction issue de la création d’un marché capitaliste du charbon et de l’acier (CECA) et qui a toujours été favorable aux banques et aux multinationales, sans parler de la fameuse concurrence libre et non faussée. Sans oublier le “Non” du peuple français en 2005. Parler de “déficit” démocratique serait un doux euphémisme ! Contredire les mensonges du FN par de tels dénis de réalité est confondant… » (source).
« Au total, sur 73 affirmations erronées, il [Pierre-Yves Bulteau] fournit précisions, chiffres, explications, rectifications, éclairages, grâce aux apports de la Ligue des droits de l’homme, de la FSU et de Solidaires », Alternatives économiques
« L’initiative est soutenue, côté syndical, par la CGT, la FSU, Solidaires, et les syndicats étudiant Unef et lycéens UNL et FIDL, et côté associatif, par la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples). Ces organisations ont confié au journaliste Pierre-Yves Bulteau (France Inter, Le Monde) la rédaction du livre. L’auteur s’applique à y “déconstruire par des faits 73 idées fausses propagées par l’extrême droite”, a‑t-il expliqué lors d’une conférence de presse », « Des syndicats et associations lancent un livre contre l’extrême droite » (source).
« Un livre engagé, à l’image du parcours professionnel de Pierre-Yves Bulteau » Radio Prun
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