Mise à jour au 28/04/2015 : Agnès Saal a présenté sa démission à la demande de Fleur Pellerin, ministre de la Culture.
Après Mathieu Gallet, mis en cause pour ses dépenses à la tête de Radio France, c’est au tour de la PDG de l’Institut national de l’Audiovisuel d’être sous le feu des critiques.
Récemment, une lettre anonyme a alerté les administrateurs de l’INA sur les frais de taxis d’Agnès Saal, factures détaillées à l’appui. Selon ce document, celle-ci a ainsi totalisé une facture de 40 915 euros auprès des taxis G7, dont environ 7 000 euros d’abonnement et plus de 32 000 euros de déplacement… le tout alors qu’elle dispose d’un véhicule de fonction avec chauffeur.
Pour le corbeau à l’origine des révélations survenues la veille du conseil d’administration de l’INA, ces factures « matérialisent une possibilité d’abus de biens sociaux ». La PDG a donc dû s’en expliquer devant le conseil, qui « comprend une sénatrice, un député, des représentants des ministère de la culture et de Bercy, un représentant de la cour des compte, des représentants du personnel et des personnalités qualifiées », note Le Figaro.
À cette occasion, Mme Saal a expliqué qu’elle avait déjà remboursé une partie de ces frais relevant de ses déplacements personnels. « En tant que PDG de l’INA, j’ai une voiture de service avec chauffeur à disposition. Mais, comme je ne peux pas le faire travailler 12 à 15 heures par jour ni les week-ends, j’ai également un abonnement aux taxis G7, car je n’ai pas de permis de conduire. Ce dispositif avait déjà existé avant mon arrivée et je l’ai repris », a‑t-elle plaidé.
Cependant, sur la facture, 6 700 euros sont directement imputables à son fils, avec qui elle a partagé son code de réservation. « C’est une maladresse, j’en reconnais la responsabilité et j’ai immédiatement remboursé ces frais », a‑t-elle reconnu.
Reste les déplacements en week-end, qui s’élèvent à 7 800 euros et pour lesquels la frontière entre le privé et le professionnel est à déterminer. « Je suis en train de faire le décompte. Ce n’est pas évident de savoir si une course de taxi pour un événement dans lequel je représente l’INA est professionnel ou personnel. Mais j’estime que l’usage professionnel du taxi pendant les week-ends représente environ un tiers ou un quart de la facture », a‑t-elle noté avant de s’engager, devant les administrateurs, à rembourser intégralement ses dépenses.
Et Agnès Saal de conclure en rappelant que dès novembre 2014, elle avait « pris la décision de réduire le budget 2015 de frais de fonctionnement de la présidence de l’INA de 90 000 euros à 70 000 euros ». Quant aux rénovations du bureau, rien à signaler hormis « trois lampes Ikéa »…
Crédit photo : argonavigo via Flickr (cc)