Comme le rapporte le Canard Enchaîné, une note confidentielle de Bercy estime qu’il y a 1 222 postes en trop chez France Télévisions.
Dans un document intitulé « Enquête temps de travail dans les secteurs de l’audiovisuel public et culturel » écrit par le contrôleur d’État François Miquel, le ministère de l’Économie juge ainsi que 12 % de l’effectif du groupe public n’est pas nécessaire.
Mais la note ne concerne pas uniquement France Télévisions : en appliquant le « régime légal », « 85 postes pourraient être économisés à Arte France, 79 à TV5 Monde, 84 à l’INA et 185 à France Médias Monde ».
Aussitôt, la direction de France TV a contesté le document, reprochant à son auteur d’avoir « truffé son enquête d’âneries, en utilisant des chiffres non réactualisés par-ci, en ajoutant des RTT par-là, ou encore en incluant élégamment les congés obligatoires accordés aux travailleurs handicapés… »
Outre cette note, le groupe public est actuellement en pleine crise après que Delphine Ernotte ait été nommée présidente par le CSA. Dans un courrier adressé au président de la République, la CFDT-Médias de France Télévisions interpelle le chef de l’État sur « l’audiovisuel public, sa gouvernance et sa régulation qui défraient la chronique depuis plusieurs mois maintenant ».
Selon le syndicat, « les récentes révélations de Médiapart ne font que coucher sur le papier les éléments qui reviennent à nous depuis plusieurs semaines et qui dépeignent au CSA, un fonctionnement digne des meilleures républiques bananières ».
Concernant la nouvelle présidente, celle-ci est loin de faire l’unanimité, « car les éléments qui filtrent à l’issue de cette séquence, dessinent un simulacre de concours. Un mauvais Vaudeville écrit à la lueur des chandelles, répété en coulisse et qui devait se jouer sans public », écrit la CFDT, dénonçant un groupe où règnent « copinage, opacité, intrigues, groupes de pression ».
Et de conclure, avant d’appeler le président à changer de cap : « De Radio France à l’INA, en passant par France Télévisions, nous n’arrivons pas à distinguer où et comment se déploie, la présidence exemplaire que nous avons — soyons francs — très largement appelée de nos vœux, naguère. »
De son côté, le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Christian Jacob, a lui-aussi mis en cause la nomination très « opaque » de Delphine Ernotte. De ce fait, comme le groupe UMP a déjà épuisé son droit de tirage annuel pour l’inscription d’une commission d’enquête à l’ordre du jour, il a appelé la conférence des présidents de l’Assemblée ou de la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation à le faire.
Demande refusée par la conférence des présidents. Du côté de la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation, Patrick Bloche (PS) a promis un débat sur la pertinence de l’ouverture d’une commission d’enquête. À suivre…