Dans son dernier numéro, Marianne s’intéresse aux « complices de l’islamisme » parmi lesquels la radio communautaire Beur FM.
Selon l’hebdomadaire, la station, et en particulier son émission phare « Les zinformés », est un moteur de l’islamisme en France. Premièrement, « deux thèmes semblent tourner en boucle » dans l’émission : l’islamophobie obsédante et le conflit israélo-palestinien.
Pire, « parfois, on y tient en toute impunité des propos qui laissent pantois… », avance Marianne. En guise d’exemple, le magazine s’appuie sur une émission du 2 avril 2015 où l’adjoint au maire UDI de Livry-Gargan, Salem Aïdoudi, avait déclaré : « Charlie montre son vrai visage. Ce sont des rats. »
Et lorsque l’animateur, Abdelkrim Branine, tente de lui répondre qu’il y a « deux Charlie », Aïdoudi rétorque : « Non, il n’y a qu’un Charlie, pour moi cela reste des rats d’égout. » Contacté par Marianne, l’animateur se défend en expliquant que son invité a eu « une réaction épidermique, il était complètement là-dedans. Ce n’était en aucun cas un jugement de valeur sur le journal en lui-même, et surtout pas sur les victimes ».
Autre exemple, lorsqu’un autre élu UDI, Mourad Ghazli, traite Christophe Barbier, le patron de L’Express, de « cochon » tout en glissant « une quenelle à Yann Barthès ».
« C’est une émission de débat, on n’est pas forcément d’accord avec ce qui se dit, il y a des oppositions fortes », tente de tempérer Abdelkrim Branine. Également interrogé par l’hebdomadaire, Mohand Dehmous, ancien de Beur FM, témoigne : « Je ne me reconnais absolument pas dans ces discours politico-religieux, dans ce concept d’islamophobie qui ne veut rien dire, et 90% des Français d’origine maghrébine sont dans le même cas que moi. »
En réaction à cette enquête, Beur FM a signé un communiqué dans lequel la radio note que « la liberté d’expression n’est pas à géométrie variable ». « La laïcité est l’un des moteurs de notre média. Nous avons toujours considéré que la République devait rassembler et non diviser. Depuis nous n’avons cesse de dénoncer les amalgames et les confusions. Ce n’est pas pour les subir aujourd’hui à notre tour », ajoute le communiqué.