L’ancien directeur de cabinet d’Aurélie Filippetti (de mai à novembre 2014) a intégré par la grâce du gouvernement le corps prestigieux de l’inspection des Finances et a été nommé directeur de la direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC), rattachée au ministère de la Culture. Un poste qui risque de le placer dans une situation de conflit d’intérêt.
En effet, il sera notamment amené, affirme Le Canard Enchaîné (27/05) à apprécier le bilan budgétaire des cinq dernières années de Rémy Pflimlin à France Télévisions. Petit problème : de 2010 à 2014, Ajdari était secrétaire général du groupe, c’est à dire en charge des finances. Dans ces conditions, il lui sera difficile de juger… sans se déjuger.
Martin Ajdari a déjà été l’objet d’une polémique lorsqu’il a été nommé directeur de cabinet d’Aurélie Filippetti. Il était alors “témoin assisté” dans la branche du scandale Bygmalion liée à France Télévisions. Statut plus incommode que celui de simple témoin, puisqu’il vise, selon l’article 105 du code de procédure pénale, “les personnes à l’encontre desquelles il existe des indices graves et concordants d’avoir participé aux faits dont le juge d’instruction est saisi”. Ce statut à mi-chemin entre témoin et mis en examen permet d’être assisté par un avocat qui aura accès au dossier. De source syndicale, Martin Ajdari est toujours “témoin assisté” dans cet épineux dossier Bygmalion qui fleure bon le scandale d’État.
Photo : capture d’écran vidéo, crédit Le Figaro / Le Buzz Média (2013)