La vente des Journaux du midi, éditeur des quotidiens Midi libre (Montpelliers), L’Indépendant (Perpignan) et Centre presse Aveyron (Rodez) a été officiellement signée jeudi 25 juin. Pour 15 petits millions d’euros, le propriétaire de La Dépêche du midi, Jean-Michel Baylet, met la main sur le groupe, ce qui va lui permettre au passage de restructurer son propre empire de presse.
Le président du Parti radical de gauche (PRG) est un meilleur expert en business qu’en politique. Si les radicaux de gauche vivotent au plan national, son groupe régional prospère à bon compte. Concernant le prix de la transaction tout d’abord, il fait une excellente affaire. Les Journaux du midi avaient été vendus en 2007 par leur précédent propriétaire, Le groupe Le Monde, pour près de 90 millions d’euros. Restructurés après un plan social d’une centaine d’emplois en 2013–2014, les trois quotidiens ne perdent plus d’argent. Ils ont même été bénéficiaires d’1,5 million d’euros pour 130 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Calquée sur la future grande région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, la zone de diffusion de l’empire Baylet s’étend désormais de Périgueux à Perpignan. Il est à la tête de cinq quotidiens et d’une dizaine d’hebdomadaires. Le chiffre d’affaires de l’ensemble avoisinera les 300 millions d’euros en 2015. La Dépêche va pouvoir par ailleurs démultiplier ses offres commerciales et mutualiser ses coûts. Alors que L’Autorité de la concurrence n’a validé le dossier de reprise qu’à certaines conditions, notamment ne pas fusionner d’éditions de journaux concurrents, les coupes prévues dans les effectifs concerneraient environ 350 postes. Des guichets de départs devraient être ouverts à la rentrée. Les Journaux du midi, avec 1050 salariés actuellement, seront les plus impactés. Mais La Dépêche (800 salariés) perdra également une centaine d’emplois à plus ou moins courte échéance.