S’ils le faisaient déjà de manière officieuse, voici désormais que certains grands journaux européens affichent clairement la couleur.
Mercredi 9 septembre, 12 quotidiens ont en effet lancé un appel direct aux dirigeants des États-membres à « agir pour aider les réfugiés » : Libération (France), El País (Espagne), i (Grande-Bretagne), Aftonbladet (Suède), Information (Danemark), Morgenbladet (Norvège), Dennik N (Slovaquie), La Repubblica (Italie), Gazeta Wyborcza (Pologne), Nepszabadsag (Hongrie), Kathimerini (Chypre), The Independant (Grande-Bretagne), Die Zeit (Allemagne).
Pour tous ces titres, « l’Europe en fait trop peu, trop tard ». Face à cette « catastrophe humanitaire », qui n’est en aucun cas une invasion migratoire généralisée, il convient donc de montrer que l’Europe « est un continent uni bâti sur les principes de solidarité, d’égalité et de liberté ».
En vue de la réunion des ministres des États-membres de l’UE le 14 septembre prochain, les signataires souhaitent les « exhorter à saisir l’opportunité qui se présente à eux et à agir résolument pour gérer cette tragédie humanitaire et empêcher que d’autres vies ne soient perdues ». Mais pour empêcher cela, pas question évidemment de durcir le ton aux frontières afin de stopper cet afflux grandissant.
Il convient plutôt, selon ces quotidiens, de permettre aux « réfugiés » de demander l’asile sans venir en Europe, d’organiser l’accueil dans les pays aux frontières de l’UE, de suspendre les accords de Dublin qui renvoient les demandeurs d’asile à leur premier point d’entrée en Europe, de soutenir une répartition « plus équitable » des migrants parmi les États, d’augmenter les aides pour les pays du Moyen-Orient, et de tenter de résoudre le conflit syrien.
« Nos dirigeants doivent faire preuve de courage et de perspicacité s’ils ne veulent pas échouer à cette épreuve à laquelle est soumise notre civilisation européenne commune. Nous devons agir, et nous devons agir maintenant », concluent les signataires.
Ce qu’ils omettent de dire, c’est que les « réfugiés » en question ne cherchent pas à gagner l’Europe pour faire une demande d’asile. Ils cherchent à gagner l’Europe pour y rester, de gré ou de force, et pas toujours pour les raisons qui nous sont présentées dans ces mêmes journaux…
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