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Médias : le papier a‑t-il encore un avenir ?

12 septembre 2015

Temps de lecture : 3 minutes
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Médias : le papier a‑t-il encore un avenir ?

Temps de lecture : 3 minutes

Selon les papetiers britanniques, les lecteurs préfèrent le papier au numérique pour les sujets complexes.

Une étude bri­tan­nique sor­tie fin juin dernier per­met d’af­firmer que le papi­er a encore sa chance. Mais essen­tielle­ment pour les sujets « com­pliqués » – par exem­ple les enquêtes au long cours ou les arti­cles dont la den­sité infor­ma­tive est très impor­tante. Cepen­dant cette étude plaide pour ceux qui l’ont commanditée…

L’en­quête menée par l’as­so­ci­a­tion pro­fes­sion­nelle Two Sides et con­fiée au bureau d’é­tudes Tol­u­na a été menée sur 500 con­som­ma­teurs du Roy­aume-Uni – un pan­el qui peut paraître un peu court quand on sait que le pays compte plus de 64 mil­lions d’habi­tants et que les médias anglais ont par ailleurs accès à l’ensem­ble des locu­teurs anglo­phones – dont les seuls nat­ifs sont plus de 360 mil­lions. Cepen­dant, d’après ce pan­el, il appa­raît que « 83 % préfèrent lire sur papi­er pour les sujets les plus com­plex­es », et 84 % esti­ment qu’ils mémorisent et réu­tilisent mieux des infor­ma­tions lorsqu’elles sont sur sup­port papi­er plutôt que web.

Selon Mar­tyn Eustace, directeur de Two Sides, « cela indique qu’il y a encore une façon plus fon­da­men­tale et humaine dans laque­lle nous réagis­sons à la phys­i­cal­ité de l’im­pres­sion sur papi­er ». Cepen­dant, l’on pour­ra nuancer ce con­stat ; Mar­tyn Eustace en par­ti­c­uli­er a passé l’essen­tiel de sa car­rière dans des groupes papetiers, et, comme l’ex­plique son CV, Two Sides « racon­te l’his­toire selon laque­lle l’im­primé et le papi­er sont par­mi les matéri­aux les plus naturels que l’on utilise. L’im­primé a une effi­cac­ité fan­tas­tique, tant pour les études et l’é­d­u­ca­tion que comme pub­lic­ité ». Il est d’ailleurs régulière­ment inter­rogé dans les médias spé­cial­isés où il défend la cause du papi­er et sa nature écologique, bien que les impacts de cette indus­trie sont con­nus et font tou­jours des rav­ages, notam­ment dans les pays en voie de développement.

Du reste, il n’ex­iste pas vrai­ment d’opin­ion tranchée sur l’ef­fi­cac­ité supérieure du papi­er sur le web ou inverse­ment. Inter­net Actu inter­ro­geait en 2009 plusieurs spé­cial­istes du sujet – psy­cho­logues, rédac­teurs de site web spé­cial­isés, sci­en­tifiques etc. Il en ressor­tait que c’était essen­tielle­ment le calme qui était prof­itable à l’ac­cep­tion des infor­ma­tions, qu’elles soient sur un sup­port web ou papi­er. Des chercheurs cal­i­forniens avaient égale­ment con­staté que la lec­ture sur le web stim­u­lait plus le cerveau du lecteur que la lec­ture papier.

Un con­stat sem­ble en revanche faire con­sen­sus : la lec­ture sur le web, basée sur le repérage de mots-clés, est plus sélec­tive. Une étude réal­isée en France sur un échan­til­lon de 1165 indi­vidus âgés de 18 à 65 ans pour le syn­di­cat de la presse sociale con­firme que le web est préféré par les lecteurs pour partager une infor­ma­tion avec son entourage, con­naître rapi­de­ment l’essen­tiel du sujet ou la réponse à une ques­tion pré­cise. Des résul­tats qui recoupent en par­tie ceux de l’é­tude com­man­ditée par les papetiers britanniques.

Crédit pho­to : Good­luz via Shut­ter­stock (DR)

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