Dur week-end pour le Bondy Blog. Dans un article paru lundi 28 septembre, Mehdi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah se demandent s’ils vont « continuer à regarder cette télé-facho ».
Tout commence jeudi soir. Dans le « Grand Journal » de Canal+, Maïtena Biraben commet l’irréparable erreur de déclarer que le FN tient « un discours de vérité ». Tollé dans les médias, premier haut-le-cœur au Bondy Blog. Dès le lendemain, à l’occasion de la reprise de l’émission « Ce soir ou jamais », animée sur France 2 par Frédéric Taddeï, ce dernier a eu « la bonne idée d’inviter l’extrême-journaliste du Figaro, Eugenie Bastié ».
Or Eugénie Bastié n’est pas une invitée ordinaire pour le Bondy Blog. Elle refuse d’accueillir toute la misère du monde en France et cultive des craintes quant à l’avenir des Européens, ce qui est déjà beaucoup trop pour nos censeurs qui estiment ainsi qu’elle est celle qu’on veut « ériger en icône du Front », voire un « pantin qu’on anime quand on a besoin de la pensée extrême au milieu de gens qui écrivent et réfléchissent ». L’invitation de cette « extrême-journaliste » dans l’émission du service public est une provocation intolérable pour le blog bobo-banlieusard. Quand on ne pense pas comme le Bondy Blog, on ne pense pas, qu’on se le dise.
Samedi, c’est au tour de l’émission « On n’est pas couché » de sombrer dans le fascisme en invitant Geoffroy Lejeune, rédacteur en chef du service politique de Valeurs Actuelles et auteur d’un livre de politique-fiction sur Éric Zemmour, ainsi que Nadine Morano, qu’on ne présente plus. Avant l’émission, cette dernière a eu l’outrecuidance de faire « une bise chaleureuse » à Catherine Barma, productrice de l’émission. Pour le Bondy Blog, « cette tendresse raconte quelque chose sur notre époque : on ouvre la porte aux cerveaux sales, on espère qu’ils dérapent pour un peu plus de vues et pour que Twitter s’agace. On fait applaudir à pleines mains, par un chauffeur de salle décomplexé, les voix de Morano ou Geoffroy Lejeune sur un même plateau. »
Dégoûtés, au bord de l’évanouissement, nos deux journalistes-blogueurs en viennent à se demander s’ils vont continuer à regarder cette « télé-facho », qui pousse le fascisme si loin qu’elle en vient à apporter à ses programmes un brin de pluralité et de contradiction. Il va pourtant falloir s’y faire car le réel revient. Et il n’est pas content…