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Pierre Carles

27 octobre 2015

Temps de lecture : 14 minutes
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Pierre Carles

Temps de lecture : 14 minutes

« Porte-caméra de la gauche critique »

« Avec sa petite cen­taine de mil­liers de fans, il devient le porte-caméra de la gauche cri­tique », Emmanuel Pon­cet, Libéra­tion, 30 avril 2001.

« Quand on m’a don­né trois heures pour faire un reportage en ban­lieue, j’ai com­pris con­crète­ment qu’un jour­nal­iste ne pou­vait pas faire autrement que de relay­er une pen­sée majori­taire », Pierre Car­les, Libéra­tion, 30 avril 2001

Surnommé le « Michael Moore à chemisettes du journalisme français », Pierre Carles est ce que l’on pourrait appeler un trublion de la critique médiatique. Documentariste indépendant né en avril 1962, il est animé d’une démarche sociale et d’une analyse de l’information télévisée largement inspirée des travaux de Pierre Bourdieu.

Formation

Après être sor­ti diplômé de l’I­UT Car­rières sociales de Gra­dig­nan, il obtient un sec­ond diplôme de jour­nal­iste-reporter d’im­ages à l’I­UT de jour­nal­isme de Bor­deaux en 1988. À cette occa­sion il effectue plusieurs stages, notam­ment à France 3 Aquitaine.

Parcours

Il fait ses débuts à Télé Lyon Métro­pole, mais déjà son imper­ti­nence se man­i­feste et le voilà licen­cié pour une pré­ten­due « faute grave ». Ain­si que le note Emmanuel Pon­cet dans Libéra­tion, « il devait filmer la con­va­les­cence de la skieuse Car­ole Mer­le, blessée. À la place, il prend en très gros plan et dans la cour de l’hôpi­tal un tract vio­lem­ment anti­com­mu­niste signé par un cer­tain Roger Caille. Ennui : le Roger Caille en ques­tion est aus­si le patron de TLM. » 

Il faut dire que Pierre Car­les n’a pas inten­tion de se laiss­er broy­er par la machine médi­a­tique, par essence « soumise au pou­voir en place ». Lorsqu’on lui donne trois heures pour faire un sujet sur la ban­lieue, il com­prend tout de suite « qu’un jour­nal­iste ne pou­vait pas faire autrement que de relay­er une pen­sée majori­taire ». Alors Pierre Car­les va ten­ter de faire son tra­vail à « sa » manière.

Il col­la­bore ensuite à Antenne 2, pour l’émis­sion « L’Assi­ette anglaise », où il mon­tre les jeux de cour des jour­nal­istes autour de Mit­ter­rand à Solutré, puis « Tranche de cake ». En 1990, il tra­vaille égale­ment pour « Ciel mon mar­di » Christophe Decha­vanne, sur TF1, où il s’adonne à quelques chroniques de nécrolo­gies vivantes, ain­si que pour Thier­ry Ardis­son et son émis­sion « Dou­ble jeu » sur Antenne 2.

C’est chez Ardis­son, en 1992, qu’il s’in­téresse à la fausse inter­view de Fidel Cas­tro par Patrick Poivre d’Ar­vor et Régis Fau­con, une impos­ture révélée par Téléra­ma au début de l’an­née, qu’il compte bien adapter en reportage pour la télévi­sion. À l’o­rig­ine, celui-ci devait être dif­fusé le 18 jan­vi­er, mais il est subite­ment dépro­gram­mé à la demande d’Hervé Bourges, prési­dent d’Antenne 2, « pour des raisons con­frater­nelles ». Il sera finale­ment dif­fusé une semaine plus tard.

Pierre Car­les col­la­bore ensuite à l’émis­sion « Strip-tease », tou­jours avec Thier­ry Ardis­son, pour laque­lle il réalise de nom­breux doc­u­men­taires, les plus con­nus étant « Piz­za Amer­i­cana » et « Chirac, ma femme et moi » (sur le chauf­feur de Chirac).

En 1995, il pour­suit sa voca­tion de doc­u­men­tariste cri­tique des médias. Pour Canal+, il réalise « Pas vu à la télé ». S’ap­puyant sur des images pirates mon­trant la grande com­plic­ité entre le min­istre François Léo­tard et le patron de TF1 Éti­enne Mougeotte, il inter­roge plusieurs fig­ures médi­a­tiques et leur demande pourquoi elles n’évo­quent jamais les liens pour­tant étroits entre jour­nal­istes et hommes poli­tiques. Embar­rassées, celles-ci dénon­cent les méth­odes du jour­nal­iste et se dis­ent piégées. Devant la polémique, Canal+ dépro­gramme le documentaire.

Après avoir été primé au 10e fes­ti­val du scoop d’Angers en novem­bre, il sera finale­ment dif­fusé sur la chaîne belge RTBF le 5 mai 1996.

1995 est aus­si l’an­née de dif­fu­sion du doc­u­men­taire « Jup­pé, for­cé­ment », dans lequel il mon­tre com­ment la presse locale a soutenu la can­di­da­ture d’Alain Jup­pé à la mairie de Bordeaux.

Sa mésaven­ture dans l’af­faire Léo­tard-Mougeotte lui inspir­era un nou­veau doc­u­men­taire, « Pas vu, pas pris », dans lequel il enreg­istre ses con­ver­sa­tions télé­phoniques avec les respon­s­ables de Canal+ pour mon­tr­er com­ment et pourquoi son sujet a été dépro­gram­mé. Mal­gré les accu­sa­tions de « fas­cisme » et de « ter­ror­isme intel­lectuel », le film sor­ti­ra au ciné­ma en novem­bre 1998.

En 1999, avec Philippe Lespinasse, il réalise un film sur les pass­es du bassin d’Ar­ca­chon (chenaux qui relient le bassin à l’océan) pour France 3 Ouest, puis au soci­o­logue Pierre Bour­dieu avec « La soci­olo­gie est un sport de combat ».

Dans la con­ti­nu­ité de ses précé­dents doc­u­men­taires sur les médias, il revient en 2001 avec « Enfin pris ? », où il se penche cette fois sur le cas de Daniel Schnei­der­mann, pour lequel il a déjà tra­vail­lé. Selon Pierre Car­les, Schnei­der­mann, avec son émis­sion « Arrêt sur images » dif­fusée sur France 5, ne ferait pas de la véri­ta­ble cri­tique média. Peut-on cri­ti­quer la télé à la télé ? Pour le doc­u­men­tariste, c’est non ; son con­frère, devenu révéren­cieux envers les puis­sants, comme on a pu le voir avec l’en­tre­tien jugé com­plaisant de Jean-Marie Messier, en est selon lui la preuve incarnée.

Après ce doc­u­men­taire, il délaisse quelque peu la cri­tique des médias pour s’in­téress­er à des sujets plus soci­aux. Avec Christophe Coel­lo et Stéphane Goxe, il réalise le film « Atten­tion dan­ger tra­vail » en 2003. En mars 2007, il récidive avec « Volem rien foutre al païs » en s’in­téres­sant aux per­son­nes qui ont choisi de vivre en dehors du monde salarié traditionnel.

En 2006, avec Éric Mar­tin, Muriel Mer­lin et Yorame Mevo­rach Oyoram, il réalise « Choron, dernière », un sujet con­sacré au pro­fesseur Choron et qui attaque frontale­ment le nou­veau Char­lie Heb­do, par­o­die de satire depuis l’ar­rivée de Philippe Val à sa tête.

Il revient à la cri­tique des médias en 2010 avec « Fin de con­ces­sion », où il s’in­téresse au renou­velle­ment de la con­ces­sion de TF1 accordée au groupe Bouygues, seul béné­fi­ci­aire de la pri­vati­sa­tion de la chaîne depuis 1987. C’est dans ce doc­u­men­taire qu’il remet, le 30 juin 2010, une « laisse d’or » à David Pujadas, récom­pen­sant le « jour­nal­iste le plus servile ».

En 2012, trois jours avant le pre­mier tour de l’élec­tion prési­den­tielle, il met en ligne sur son site per­son­nel le doc­u­men­taire « Hol­lande, DSK, etc. », dans lequel il mon­tre com­ment la presse a d’abord soutenu Dominique Strauss-Kahn puis, après sa mésaven­ture du Sof­i­tel, François Hol­lande, nou­veau chou­chou des jour­nal­istes. Il évoque égale­ment le Dîn­er du siè­cle, où se retrou­vent tous les mois jour­nal­istes, poli­tiques et grands patrons.

Filmographie

  • 1995 : Jup­pé, for­cé­ment (Arte)
  • 1998 : Pas vu pas pris
  • 2001 : La soci­olo­gie est un sport de combat
  • 2002 : Enfin pris ?
  • 2003 : Atten­tion dan­ger tra­vail, réal­isé avec Christophe Coel­lo et Stéphane Goxe
  • 2006 : Ni vieux, ni traîtres, réal­isé avec Georges Minan­goy, con­sacré à Action directe
  • 2007 : Volem rien foutre al païs, réal­isé avec Christophe Coel­lo et Stéphane Goxe
  • 2008 : Qui dit mieux ?, réal­isé avec Christophe Coel­lo et Stéphane Goxe
  • 2008 : Val est vénere, réal­isé avec Éric Martin
  • 2009 : Choron, dernière : Vie et mort du pro­fesseur Choron et de Char­lie Heb­do, réal­isé avec Éric Martin
  • 2010 : Fin de concession
  • 2012 : Hol­lande, DSK, etc, réal­isé avec Julien Bry­go et Aurore Van Opstal
  • 2012 : Tant pis / tant mieux, réal­isé avec Philippe Lespinasse
  • 2014 : Opéra­tion Cor­rea — Pre­mière par­tie : les ânes ont soif.

Ce qu’il gagne

Non ren­seigné.

Sa nébuleuse

Char­lie Heb­do (avant Philippe Val), Le Monde Diplo­ma­tique, la « nébuleuse Bourdieu ».

Il l’a dit

« La grande majorité des jour­nal­istes repro­duisent le dis­cours du pou­voir dom­i­nant », Libéra­tion, 30 avril 2001.

« Un jour­nal­iste qui vient me voir est un spec­ta­teur au même titre que tous les autres », Libéra­tion, 30 avril 2001.

« Quand on m’a don­né trois heures pour faire un reportage en ban­lieue, j’ai com­pris con­crète­ment qu’un jour­nal­iste ne pou­vait pas faire autrement que de relay­er une pen­sée majori­taire », Libéra­tion, 30 avril 2001.

« J’aimerais bien vivre un jour une expéri­ence du type Barcelone en 1936 ou la Com­mune de 1871. Là où se réin­ven­tent les rela­tions humaines, égal­i­taires et respectueuses », Libéra­tion, 30 avril 2001.

« Je voulais ren­dre vis­i­ble des choses invis­i­bles, en direct du coeur du sys­tème. J’ai joué, j’ai per­du. Je me suis démasqué un peu trop vite », Libéra­tion, 30 avril 2001.

« Les gens à leur place ne sont dan­gereux pour per­son­ne. Dès qu’on m’as­signe à une place, je bouge. Dès que je sens que je suis digéré, je romps. C’est ça qui énerve. » 

« Je ne vul­garise pas les con­cepts de Bour­dieu. Lui étudie les mécan­ismes de dom­i­na­tion. Je me suis ren­du compte que je pou­vais les ren­dre vis­i­bles », Libéra­tion, 30 avril 2001.

« Je trou­ve impor­tant et scan­daleux qu’il y ait des gens qui en domi­nent d’autres », Libéra­tion, 30 avril 2001.

« Dans un reportage, Arte avait qual­i­fié Chavez de dic­ta­teur quand il a été vic­time du coup d’état d’avril 2002. C’est un retourne­ment incroy­able. Le sujet racon­tait qu’il avait démis­sion­né. Ce qui était com­plète­ment faux. Il y a de la dés­in­for­ma­tion dans des jour­naux comme Libéra­tion. Paulo Paranagua, respon­s­able du ser­vice Amérique latine du Monde est un anti-cas­triste et anti-chav­iste pri­maire. Si on veut s’informer sur ce qui se passe dans ces pays, il vaut mieux lire Le Monde Diplo­ma­tique, l’Humanité ou les arti­cles de Patrick Bèle dans Le Figaro », The Dis­si­dent, 14 août 2015

« Je ne pose pas de con­di­tions finan­cières — je ne suis pas très cher sur le marché. En revanche, ma seule exi­gence est d’avoir une totale lib­erté », Le Figaro, 1er juil­let 2013

« Il faut y aller (à la télévi­sion, NDLR) mais en kamikaze : en n’ou­bliant surtout pas de dégom­mer les Delarue, Ardis­son, Fogiel, Karl Zéro et com­pag­nie qui t’in­vi­tent. Il ne faut tout faire pour sabot­er leurs émis­sions », Spam

« Si on m’in­vi­tait en direct dans une émis­sion — ras­surez-vous, ça n’ar­rive jamais — j’i­rais prob­a­ble­ment. Mais avant de par­ler de mon tra­vail je par­lerais d’abord du leur, du sale boulot qu’ils font tous à la télévi­sion », Spam

« Un jour­nal­iste est respon­s­able des mots et des expres­sions qu’il emploie. Lorsqu’il reprend sans guillemets ou tels quels, les mots du pou­voir, qu’il soit poli­tique ou économique ou mil­i­taire, il doit savoir ce qu’il fait, il doit bien s’apercevoir qu’il n’est pas neu­tre. Quand un jour­nal­iste dit d’un flic qu’il a “neu­tral­isé” un jeune en ban­lieue alors qu’il l’a flingué, il doit pren­dre ses respon­s­abil­ités. C’est la même chose lorsqu’il par­le de “frappes chirur­gi­cales”, de “dom­mages col­latéraux”, ce sont des expres­sions qui font croire qu’une guerre menée par les USA ou l’OTAN est pro­pre, ne fait pas de victime. »

« Moi mon truc, c’est mor­dre la main de celui qui te nour­rit », Spam

« En règle générale, je priv­ilégie plutôt les entre­tiens avec des petits jour­naux, des fanzines, des choses comme ça. Ça m’in­téresse plus de dis­cuter avec ces gens-là qu’avec des gros », Spam

« La démoc­ra­tie directe cela mène à la dém­a­gogie. Si l’on inter­roge les gens aujour­d’hui, “vous voulez la peine de mort ?”. Réponse : “Oh oui oui oui” », Spam

« Une des expli­ca­tions pour lesquelles ces jour­nal­istes méprisent les expéri­ences pro­gres­sistes de gauche lati­no-améri­caine, est que, nous, Européens, admet­tons mal que ces anciens colonisés nous don­nent des leçons », Le Grand Soir, 15 novem­bre 2014

« Certes, on peut voir Méric comme un mil­i­tant d’extrême gauche « antiraciste/antifasciste » et ses adver­saires comme appar­tenant à la nébuleuse de l’« ultra-droite » procla­mant la supré­matie de la race blanche, mais les diver­gences idéologiques n’expliquent pas tout. En présen­tant la mort de Méric comme le résul­tat d’un com­bat extrême droite/extrême gauche, on occulte une dimen­sion fon­da­men­tale de ce drame : la lutte de class­es. Méric/Morillo, c’est aus­si une ren­con­tre sociale qui s’est très mal ter­minée », Siné Men­su­el, 3 sep­tem­bre 2013

« J’essaie de faire en sorte que mes films ne soient pas des films moral­isa­teurs. Rien ne m’énerve plus que ces films qui te pren­nent par la main pour te dire ce qu’il faut penser, qui ten­tent de te faire ren­tr­er dans la tête le bon dis­cours mil­i­tant ou engagé. Je milite plutôt pour que les gens s’emparent des doc­u­ments, des réflex­ions, et qu’ils fab­riquent leur pro­pre pen­sée. Ce qui m’importe, c’est qu’il y ait une activ­ité du spec­ta­teur, plutôt qu’une pas­siv­ité comme devant la télévi­sion ou par­fois dans cer­tains films mil­i­tants, et une autonomie, quitte à ce que celui qui regarde un film soit dérouté et pas for­cé­ment con­forté dans ce qu’il pense déjà […] Il faut se bat­tre con­tre les attentes pré­sup­posées du pub­lic, sous peine de tomber dans la dém­a­gogie », Homme Mod­erne

« La par­tic­u­lar­ité d’Hara-Kiri, Choron, Cavan­na, Gébé, venaient tous de milieux mod­estes, étaient tous fils de pro­lé­taires, de cheminots vivant mod­este­ment. C’est très rare qu’un jour­nal de cette impor­tance, ven­du à plus de 250 000 exem­plaires ait été fait non pas par des gens issus de la bour­geoisie un peu intel­lectuelle, mais par des pro­lé­taires. C’est excep­tion­nel dans la presse française », Abus de Ciné

Ils l’ont dit

« Pierre Car­les ne joue pas le jeu médi­a­tique. C’est ras­sur­ant et embê­tant à la fois. Lock-out intime, méfi­ance crasse et défi­ance moqueuse », Emmanuel Pon­cet, Libéra­tion, 30 avril 2001.

« Car­les, grand, légère­ment voûté et car­ré­ment buté, se fau­file dans les inter­stices, là où l’air cir­cule. Il ruse, invente autre chose, avec les moyens du bord. Il trans­forme les locaux et le matériel de ses employeurs (France 3, Télé Lyon métro­pole, au début) en lab­o­ra­toires d’ex­péri­men­ta­tion. Modes de nar­ra­tion per­son­nels et alter­nat­ifs : genre com­men­taire dis­tan­cié façon Con­nais­sance du monde et Ciné­ma de minu­it, voix ludique et mu(t)ante », Emmanuel Pon­cet, Libéra­tion, 30 avril 2001.

« Le prob­lème est qu’il ne se con­tente pas d’ex­péri­menter pour lui, mais aus­si con­tre ses patrons », Emmanuel Pon­cet, Libéra­tion, 30 avril 2001.

« Tri­card partout, employé nulle part, Car­les se retrou­ve obligé de con­tre-cul­tiv­er son jar­dinet sub­ver­sif », Emmanuel Pon­cet, Libéra­tion, 30 avril 2001.

« Avec sa petite cen­taine de mil­liers de fans, il devient le porte-caméra de la gauche cri­tique », Emmanuel Pon­cet, Libéra­tion, 30 avril 2001.

« Comme il aime à le rap­pel­er, Pierre Car­les est avant tout un homme de télé… dont le tra­vail ne peut pass­er à la télévi­sion. De cette rela­tion ambiva­lente avec le média le plus puis­sant de notre époque, Pierre Car­les va faire la base de sa réflex­ion », Vision­s­Mag, 9 mai 2014.

« En con­nais­seur aver­ti des médias, Pierre Car­les sait que par­fois une bonne polémique vaut mieux qu’une longue enquête. Et à ce jeu de la provo­ca­tion, il peut, quand cela lui sem­ble légitime, employ­er les grands moyens », Vision­s­Mag, 9 mai 2014.

« Pierre Car­les se réclame avant tout de l’exigence de son méti­er : le jour­nal­isme. Un jour­nal­iste qui aime avoir le temps pour s’immerger dans son sujet, pour tâton­ner et douter, sur le chemin d’une vérité. Un jour­nal­iste dont le rôle doit être de met­tre en évi­dence les jeux de pou­voirs qui tra­versent la société. Refuser les for­mats prémâchés d’une presse stan­dard­is­ée et met­tre à nu le pou­voir, telles sont les deux ambi­tions qui vont guider Pierre Car­les », Vision­s­Mag, 9 mai 2014.

« En titrant “Pierre Car­les décor­tique l’affaire Clé­ment Méric”, en une de son numéro d’été, Siné Heb­do rejoint la meute des charog­nards qui vendent du papi­er sur le dos de Clé­ment, et Car­les celle des plumi­tifs en mal de pub­lic­ité : Siné Heb­do et RTL, même com­bat, quant à Pierre Car­les, il est bien pos­si­ble qu’on le retrou­ve sous peu, sinon comme Robert Ménard roulant pour le FN, du moins par­mi ces “gens de gauche” qui, avec l’air de ne pas y touch­er, grenouil­lent à l’extrême droite », La Horde, 15 juil­let 2013.

« Per­sona non gra­ta à la télévi­sion, depuis qu’il a osé la cri­ti­quer de l’intérieur, élec­tron libre mal con­sid­éré par la cri­tique ciné­matographique, parce que juste­ment issu du petit écran, Pierre Car­les est un cas à part dans le paysage doc­u­men­taire, a for­tiori français », Guil­laume Mas­sart, Film De Culte

« Pierre Car­les ne veut pas grandir, il restera tou­jours aus­si méchant. Tant mieux. Parce que voir le scoot­er de Pujadas repeint en car­rosse doré, c’est comme revoir Charles Vil­leneuve se faire piéger à dix ans d’intervalle, comme regarder BHL pren­dre une énième tarte à la crème en pleine fig­ure: ça ne sert à rien, mais ça fait quand même plaisir. A celui qui filme comme à celui qui regarde », Jean-Lau­rent Cas­se­ly, Slate.fr, 28 octo­bre 2010.

Crédit pho­to : Agen­cia de Noti­cias ANDES via Wiki­me­dia (cc)

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