Propriétaire des quotidiens du Languedoc-Roussillon depuis l’été, le patron de La Dépêche rapprochera avec prudence ses deux entités en 2016.
Lors d’une grand-messe tenue courant novembre, Jean-Michel Baylet a expliqué aux salariés de son nouveau pôle montpelliérain quelles étaient ses intentions. Plutôt floues six mois après le rachat, elles sont désormais relativement claires. Le patron de presse, également président du Parti radical de gauche (PRG) a bien l’intention de faire jouer petit à petit les mutualisations avec son empire de presse toulousain.
La reprise des quotidiens Midi libre à Montpellier, L’Indépendant à Perpignan et Centre Presse Aveyron à Rodez, est directement liée à la fusion des régions Midi-Pyrénées et Languedoc Roussillon en une seule grande région au 1er janvier 2016. Si les synergies entre les deux pôles de médias seront moins poussées que ce futur bigbang administratif, elles resteront néanmoins significatives.
Le dirigeant a fixé le cap au travers de cinq chantiers principaux qu’il a pris soin de baptiser pour certains. Au plan rédactionnel (Albert Londres), avec le départ suite à la vente d’une quarantaine de journalistes sur les trois quotidiens de Languedoc Roussillon et de l’Aveyron, les organisations de ces rédactions seront fatalement rationalisées. Ces changements se traduiront probablement par des fusions dans les départements où plusieurs titres du nouveau groupe cohabitent (L’Aude et L’Aveyron notamment). Baylet a aussi prévu des rapprochements publicitaires (Polymère). Si le PDG a promis que les régies de Toulouse et de Montpellier resteraient pour l’instant indépendantes, elles effectueront des offres couplées dès 2016. À moyen terme, les entités se rapprocheront de toute évidence, a fortiori avec la baisse récurrente de leurs recettes. Elles auraient en effet chacune perdu un million d’euros en 2015, selon Jean-Michel Baylet. Il s’agit également de ne pas brusquer les choses au plan industriel (Futura).
Ce chantier passera par une rationalisation des moyens entres les usines de Toulouse et de Montpellier. Sur ce plan également, la concentration est en marche dans le sud où cohabiteraient au total pas moins de sept centres industriels d’impression. Si l’on ajoute à la démonstration, la recherche d’une productivité accrue au niveau des fonctions administratives et un développement sensible des opérations événementielles, le discours du radical de gauche Jean-Marie Baylet ressemble à s’y méprendre à celui de n’importe quel vulgaire patron de droite de presse quotidienne régionale.
Y compris parce que son plan induit 340 suppressions de postes de Toulouse à Montpellier, sur lequel le propriétaire de La Dépêche ne s’est pas étendu.
Crédit photo : Parti socialiste via Flickr (cc)