Mis en examen pour avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc après avoir écrit un livre sur lui, deux journalistes demandent aujourd’hui la condamnation du Journal du Dimanche pour atteinte à la présomption d’innocence.
Mercredi 16 décembre 2015, Catherine Graciet et Éric Laurent ont ainsi saisi la justice alors que leurs avocats, Léa Forestier et Vincent Brengarth ont dénoncé une « présentation manichéenne » des faits dans un article du JDD.
Au moment de l’affaire, le journal évoquait en effet un « enregistrement accablant » qui démontrait « comment les deux journalistes ont fait chanter le roi ». Dans cet échange entre Éric Laurent et un avocat du roi, publié par le JDD, on lisait que le journaliste réclamait « trois millions d’euros » au royaume pour que son livre ne paraisse pas.
Or, d’après Me Brengarth, ces termes « ne figurent absolument pas dans le dossier pénal », qui considère certains passages comme inaudibles. De plus, selon ce dernier, le terme « flagrant délit » employé dans l’article démontrait, de fait, la culpabilité des deux protagonistes aux yeux du lecteur.
Pour le JDD, qui a pris acte de ce recours en justice, il s’agit là d’une « tentative de diversion », le fait que la somme exacte soit inaudible ne suffisant pas à écarter l’hypothèse d’une tentative de chantage.
Éric Laurent et Catherine Graciet réclament chacun 30 000 euros de dommages et intérêts ainsi que des mesures de publications judiciaires. Délibéré le 17 février prochain.
Crédit photo : presican via Flickr (cc)