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Agnès Saal, « symbole de la trahison des élites »

14 janvier 2016

Temps de lecture : 2 minutes
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Agnès Saal, « symbole de la trahison des élites »

Temps de lecture : 2 minutes

Après huit mois de silence, l’ex-patronne de l’INA, récemment suspendue de la fonction publique pour 2 ans, dont 6 mois ferme, s’est exprimée dans Le Monde pour évoquer son affaire très médiatisée.

« Si je prends la parole après ce long silence, c’est parce que j’aimerais, si c’est pos­si­ble, remet­tre un peu de sens et d’hu­man­ité dans cette his­toire », a‑t-elle expliqué. Évo­quant un « trau­ma­tisme per­son­nel et pro­fes­sion­nel » et une vie « mise en miette », Agnès Saal dit regret­ter « à un point infi­ni » cette affaire de frais de taxi exor­bi­tants sur les deniers publics : 40 000 euros, le tout alors qu’elle dis­po­sait, dans le cadre de sa fonc­tion, d’une voiture avec chauf­feur, tou­jours sur les deniers publics.

La polémique avait entraîne sa démis­sion de l’I­NA, puis un recasage dis­cret au min­istère de la Cul­ture avant que le prési­dent de la République ne décide de son exclu­sion. La faute, celle-ci l’as­sume. « Je l’ai com­mise. Il ne s’ag­it ni de la nier, ni de la sous-estimer, ni de ten­ter de me dis­culper ou de trou­ver des cir­con­stances atténu­antes (…) J’as­sume cette faute, je la regrette à un point infi­ni », a‑t-elle con­fié dans le quo­ti­di­en du soir.

Et celle-ci de pass­er aux expli­ca­tions : « On me pro­pose cet abon­nement [de taxi], qui est très com­mode, mais sans déf­i­ni­tion pré­cise ni cadrage préal­able des con­di­tions dans lesquelles je peux l’u­tilis­er. On me remet les codes de l’abon­nement, et c’est tout. » Con­cer­nant les 7 000 euros de frais imputa­bles à son fils, elle déclare : « C’est là ma faute. J’ai eu le réflexe de laiss­er ce code à mon fils en cas d’ur­gence. Et j’ai com­mis l’er­reur de ne véri­fi­er à aucun moment la manière dont ce code était utilisé. »

« Je com­prends bien sûr cette indig­na­tion face à un mon­tant qui, don­né comme ça, peut paraître exor­bi­tant », a‑t-elle pour­suivi avant de regret­ter : « Je suis dev­enue un déri­vatif, un sym­bole, l’in­car­na­tion d’une trahi­son des élites. »

Pas sûr que ces con­fes­sions tar­dives ne suff­isent à redor­er son image, et encore moins celle des élites avec lesquelles elle partage un mode de vie fait de petits priv­ilèges et de grands béné­fices, de copinage et d’impunité, d’arrogance et de par­a­sitisme social…

Crédit pho­to : cap­ture d’écran vidéo GoMet via YouTube (DR)

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