Le 27 mai 2016, la remise annuelle du prix Albert Londres se tiendra exceptionnellement à Londres en solidarité avec Julian Assange.
Depuis juin 2012, le fondateur de Wikileaks, ONG ayant publié des documents confidentiels, s’est réfugié dans l’ambassade équatorienne de la capitale britannique afin d’éviter une extradition vers la Suède. L’Australien est en effet visé par un mandat d’arrêt européen lié à deux affaires d’agression sexuelle datant de 2010. Des accusations démenties par le principal intéressé qui considère ces attaques comme une réaction à la révélation de plusieurs millions de documents militaires et diplomatiques confidentiels par son site, Wikileaks.
Depuis ces révélations qui dénonçaient notamment le mode opératoire de l’armée américaine en Irak, Assange fait l’objet de poursuites judiciaires pour espionnage menées par les autorités américaines, lui faisant encourir la prison à vie voire la peine capitale. Après avoir envisagé l’asile en Suisse, le cybermilitant entre en juin 2012 dans l’ambassade équatorienne de Londres pour y demander l’asile politique, ce qui fut accepté par le ministère des relations extérieures du pays.
Depuis cette date, il vit reclus dans le bâtiment de l’ambassade. À ce propos, un groupe de travail de l’ONU vient tout juste, le 5 février, de conclure que cette situation constituait bel et bien une détention arbitraire et qu’il devait, en conséquence, retrouver immédiatement sa liberté. En juillet 2015, Assange avait demandé l’asile politique en France suite à des déclarations favorables de la ministre Christiane Taubira. Trois quarts d’heure après sa lettre ouverte publiée dans Le Monde où il demandait l’accueil, l’Élysée lui refusait l’asile sous le prétexte de « l’absence d’urgence » et en invoquant le mandat européen lancé par la Suède…
Pour montrer leur solidarité avec Assange, les organisateurs du célèbre prix créé en 1933, qui récompense chaque année les meilleurs reportages écrits et audiovisuels, ont choisi d’organiser la cérémonie des récompenses à Londres. « Le jury, sans s’immiscer dans les procédures judiciaires en cours, aimerait lui rendre visite pour manifester son soutien aux lanceurs d’alertes, véritables acteurs de l’information et précieux défenseurs de sa liberté », explique l’association.
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