Ils veulent incarner « la deuxième génération des pure players. C’est-à-dire donner une place très importante à l’image, travailler à une mise en scène graphique au quotidien ».
Ils ont, comme presque tous les journaux qui se créent, l’ « ambition de raconter l’info autrement ». Un pilote du site internet Les Jours a été mis en ligne le 11 février dernier.
Derrière ce nouveau site d’information, une équipe d’anciens de Libération, qui ont profité de leur clause de cession pour quitter Libé au moment de son rachat par Patrick Drahi : Olivier Bertrand, (l’homme qui trouvait qu’à Marseille, le journalisme était viril), Nicolas Cori, Sophian Fanen, Raphaël Garrigos, Isabelle Roberts, Alice Géraud, Antoine Guiral et Charlotte Rotman. Leur point commun ? « La même envie d’un journalisme de révélations exigeant, innovant, grinçant », mais aussi, à la lecture de la présentation de chaque membre de l’équipe, une prédilection commune pour des sujets de société clairement orientés : « les questions de racisme et de discriminations », les banlieues, le vote FN, etc. Si pour les concepteurs du site, « l’idée n’est pas de refaire Libé », force est de constater que les thèmes abordés restent sensiblement les mêmes.
Les Jours va fonctionner comme une série de télévision, en feuilletons appelés « obsessions ». À ce jour, sur le site provisoire du journal, on en trouve déjà quelques-unes : « L’empire », sur Bolloré et Canal+, « Les années collège », qui suit la vie d’une classe d’un établissement du nord de Paris, ou encore « Les revenants » consacrés au retour en France de djihadistes… Les obsessions sont « des sujets qui façonnent notre ligne éditoriale, notre vision du monde et qui se cognent à l’actualité », expliquent Isabelle Roberts et Raphaël Garrigos à Télérama.
Toujours sous l’influence de la télévision, voire même de la téléréalité, Les Jours souhaite, dans un second temps, « raconter en temps réel la vie de la rédaction »…
Côté finances, les créateurs du pure player ont réunis 80 000 euros via un financement participatif (« crowfunding »). Ils espèrent poursuivre dans la même lancée, jusqu’à un million via la plateforme de financement participatif Anaxago. Le site sera payant. S’il ne compte pour le moment que 1400 pré-abonnés, l’objectif est d’arriver à 25 000 avant la fin 2018. Le seuil de la rentabilité.