C’est une affaire dont les grands médias, souvent russophobes par principe, ne parlent pas. Un journaliste et blogueur ukrainien, Ruslan Kotsaba, est sous les verrous depuis le début de l’année 2015.
C’est le 8 février 2015 que Ruslan Kotsaba, travaillant pour la chaîne publique de télévision KANAL 112, a été arrêté pour s’être déclaré opposé à la guerre civile qui sévit dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine. Bien qu’originaire de l’ouest ukrainien (généralement ukrainophone et non russophone) le jeune journaliste a fermement refusé de collaborer à ce qu’il appelle « la tuerie de ses compatriotes ». Il avait été l’un des premiers journalistes à se rendre sur place et en avait tiré des conclusions défavorables au pouvoir en place.
Inculpé en mars 2015 pour haute trahison, il risque jusqu’à 15 ans de prison. Considérant cette incarcération comme une atteinte gravissime à la liberté d’expression, l’organisation non-gouvernementale Amnesty International a réclamé sa libération immédiate. En décembre dernier, une députée européenne a également appelé l’attention des européens sur son cas. La lettone Tatjana Zdanoka membre du groupe Verts-ALE a rappelé que Kotsaba risquait une détention provisoire indéfinie, les autorités ukrainiennes utilisant des subterfuges de procédure pour le maintenir derrière les barreaux. 34 députés européens ont signé dans la foulée une lettre condamnant son arrestation « pour avoir simplement fait son travail » et demandant sa libération.
Dommage que la plupart des médias français, toujours prompts à dénoncer les violations de la liberté d’expression, aient décidé de faire silence sur celle-ci.